Fringe 4 (2012)

Publié le 14 mai 2012 par Flow

Fringe.(crée par JJ Abrams)

Saison 4.

En dents de scie.

L'année dernière à la même époque, j'étais surexcité par l'excellente saison 3 et par ce final où Peter disparaissait sans raison apparente. Attendre le mois de septembre pour voir cette saison 4 me paraissait invivable. Un an après et bien que je sois ravi que le miracle se soit produit, à savoir que la série ait décroché une cinquième et dernière saison de 13 épisodes, je ne ressens plus d'excitation. Et c'est problématique.

La faute à une saison en dents de scie. Les scénaristes ont à mon sens gâchées deux idées au potentiel immense. Attention spoilers.

Tout d'abord, la disparition de Peter a entraîné un reboot de la série. Le temps était réécrit sans le personnage. Du coup, les scénaristes ont pu présenter à nouveau l'univers en revenant à des épisodes des premières saisons. Le but étant d'attirer les néophytes. Mais sérieusement, quelqu'un commencerait-il une série à la saison 4, encore plus une série feuilletonnante suivie par une poignée d'initiés? On s'est donc ennuyé le premier tiers de la saison à s'entendre expliquer le fonctionnement de notre série favorite. Ce raisonnement est, je trouve, très con. Il a en plus l'effet pervers d'annuler tout ce qu'on a vu jusqu'à présent. Naît alors l'impression qu'on nous a pris pour des cons. Toutes les évolutions des personnages, leurs relations et leurs intrigues se sont évaporées. Je ne vais pas faire ici un catalogue mais citons par exemple le respect mutuel naissant entre Walter et Nina ou dans le monde rouge Fauxlivia et son bébé ou encore le désir de vengeance destructeur de Walternate qui s'estompe ici à mesure que les épisodes passent. C'est dommage, le pire étant qu'à la fin de la saison on ne sait toujours pas (et on ne le saura probablement jamais) pourquoi la timeline a été modifié. Et on ne se contentera pas de l'explication donnée par September pour expliquer le retour de Peter: l'Amour.

L'autre promesse gâchée est la coopération entre les deux univers. L'idée de Peter de créer un pont devait permettre aux scénaristes de les faire travailler ensemble sur des cas touchant les personnages et leurs doubles respectifs. Elle apparaît trop tardivement dans la saison et nous est presque aussitôt enlevée (la rupture du pont étant le climax de la saison, d'une puissance émotionnelle maîtrisée). C'est dommage car dans le laps court de temps où les scénaristes se sont essayés à cette coopération, ils ont livré un travail talentueux et abouti. De loin, les meilleurs épisodes de la saison. Ils ont été capables de gérer une quasi dizaine de personnages, ainsi que leurs doubles respectifs, en les mettant même plusieurs fois tous à l'écran! Ça impose le respect. Le rapport entre ces versions alternatives est le plus intéressant. De la relation touchante mais anecdotique entre les deux Astrid à la remarquable scène entre les deux Walter, ils ont montré une fois de plus que l'humain était au centre de la série. Dommage donc que cette dimension n'est pas été le cœur de la saison.

Malgré ce relatif gâchis, j'aime toujours autant Fringeet il y a tout de même des points positifs à retenir. On sait désormais qui sont les Obsevateurs et ce qu'ils font là mais ils conservent encore une part de mystère. Ces chauves joueront évidemment un rôle important dans le final. On le sait maintenant grâce à l'épisode se déroulant en 2036. Malgré le côté cheap, il était vraiment passionnant. Le retour de deux personnages charismatiques décédés (toujours vivants du fait de la modification de la timeline) constitue également une idée plutôt intéressante.

Les scénaristes n'ont pas su gérer cette saison sur la durée (première partie mollassonne, deuxième excellente, final un peu mou...) et on se retrouve avec des épisodes à la qualité en dents de scie. J'espère qu'ils sauront maîtriser les treize derniers opus. Profitons enfin de cette conclusion pour féliciter l'excellente prestation de John Noble toujours aussi éblouissant. Il serait temps de lui offrir un prix!

Note: