#138 Tim d’amour, Tim toujours ?

Publié le 15 mai 2012 par Victoireroset @victoireroset

Aujourd’hui je vais vous parler de Tim Burton. Non pas pour vous faire sa biographie mais bel et bien pour vous parler de Dark Shadows et de l’exposition qui se tient à la Cinémathèque de Paris jusqu’en août prochain.

Tout d’abord Dark Shadows, avec l’inégalable Johnny Depp, et la femme de Tim Burton : Helena Bonham Carter. On ne change pas une équipe qui gagne même si cela commence un peu à souler les médias. La secte burtonesque est de retour, avec le come back de Michelle Pfeiffer et le rôle plutôt surprenant d’Eva Green.

Le film est en salle depuis une semaine, et les critiques sont plutôt mitigées. Je me suis rendue au cinéma le jour de la sortie, mercredi dernier, en grande fan inconditionnelle de Tim que je suis. A partir du moment où je suis sensible à son univers et sa folie, je dois forcément y trouver mon compte, me disais-je.

Tout le monde en a déjà parlé, mais je vous refait le pitch en 2 lignes : adaptation d’un soap américain des années 60/70 quasiment inconnu pour nous pauvres européens. Ca relate l’histoire d’une jeune fille qui vient prendre le poste de gouvernante au manoir de l’ex-richissime famille Collins, dans le Maine. L’illustre ancêtre de cette famille est un jeune homme gentil et séduisant, transformé en vampire, qui a vécu sous terre pendant 200 ans, et qui redécouvre sa ville et son manoir dans les années 70. Décalage et humour garanti.

Pour la faire courte, le film est magnifique. Par contre, pas très drôle finalement, alors que la bande annonce était prometteuse. Mais ce n’est pas le plus grave. Ce qui m’a surtout dérangé, c’est qu’en 1H30, on n’a pas le temps de dire grand chose, et que là, résumer des années de Soap Opéra en si peu de temps, c’était vraiment un pari risqué de Tim. Ca va beaucoup trop vite, impossible de s’attacher aux personnages, pourtant tous très colorés.

Le film se termine, et on reste sur sa faim. On aurait bien imaginé une saga à la Harry Potter, car tout cela est vraiment frustrant. Par contre, rien à redire sur le jeu d’acteur, les costumes, les effets spéciaux. Un travail artistique de haut niveau (même si Johnny Depp a toujours 20 ans, et que ca commence à devenir dérangeant, lol) Un coup de coeur spécial pour Michelle Pfeiffer, parfaite et tellement chic : un plaisir de la retrouver.

Deux jours après, hasard de l’agenda, je me rends à l’exposition Tim Burton de la Cinémathèque de Paris. Malgré les coupes-files achetés à l’avance, il faut compter une bonne demi-heure de queue avant de pouvoir grimper apprécier les oeuvres du cinéaste. Encore une fois, tout le monde a parlé de cet expo, je l’attendais depuis deux ans. Une amie qui travaillait au MoMa à l’époque de son exposition aux Etats-Unis m’en avait dit que du bien, j’avais tellement hâte !

Et là… grosse déception. Non pas par les oeuvres, toutes singulières et vraiment intéressantes. Mais déjà par la foule. Le lieu n’est pas approprié, le flux de personnages pas très bien géré. Ce ne sont pas des tableaux à admirer, mais des dessins, des croquis ou des bouts de serviettes. C’est très dur de se frayer un chemin, et surtout très pénible. Entourés de gens qui découvrent Edouard aux mains d’argent ou Beetlejuice (car oui Tim Burton ce n’est pas que Alice au pays des merveilles et Charlie et la chocolaterie), vous jonglez entre les enfants qui s’en foutent où qui ont peur, et les parents qui pensaient se trouver à Disneyland et qui sont dérangés par l’univers parfois glauque de Burton.

C’est un détail qui n’a rien à voir avec l’exposition en tant que telle me direz-vous. Certes, mais ça gâche le plaisir. Par contre, cette exposition, je l’ai un peu aussi vécu comme un véritable foutage de gueule. Très très peu de costumes ou de décors. Alice se résume à un croquis de la reine de coeur. Sweeney Todd aux couteaux du Barbier. Mars Attack à deux têtes coupées. Rien. Cette exposition c’est un peu le vide intersidéral. Alors oui, je sais, l’idée première était de retracer l’enfance de Tim Burton, l’origine de cet univers déjanté et gothique. Vous y verrez des documents incroyables, que sa mère a précieusement gardés toute sa vie, et qui nous sont ainsi révélés. C’est instructif, et cette partie plutôt complète.

Mais une exposition à 12 euros (plein tarif) qui se limite à quatre couloirs, trois objets qui se battent en duel, des bandes annonces de films déjà archi connues et visibles sur youtube, des croquis quasiment invisibles à cause de la foule, et une boutique de la taille de mes WC… Waouh… c’est un peu fort de café.

Bilan très mitigé pour ma semaine Tim Burton.

Et vous, qu’en avez-vous pensé, du film et/ou de l’expo ? Ou alors comptez-vous y aller ?

J’espère que tu te rattraperas avec Frankenweenie en novembre cher Tim

Victoire.

crédit photo exposition : Rue89