"Une bien belle journée à Vanikoro" - VANIKORO 2012

Par Stf

Arrivée de l’Alis au petit jour à Vanikoro SOURCE et CREDIT PHOTO IRD: http://www.ird.fr/toute-l-actualite/science-en-direct/vanikoro-2012/une-bien-belle-journee-a-vanikoro "Le périple a été long depuis Nouméa pour avoir le droit de venir travailler à Vanikoro et enfin atteindre l’île, mais nous y sommes et la première des deux journées que nous aurons ici a été bien remplie... Après avoir franchi par un très beau temps la passe, que n’avaient pu trouver les deux navires de Lapérouse en leur temps, nous avons mouillé aux aurores devant le village du Païou.

Alain Le Breüs installe le trépied au dessus du marqueur VNKR, après que nous ayions fait débroussailler un peu la zone. Premier objectif: retrouver les deux marqueurs géodésiques installés en 2003. Un coup d’oeil rapide sur le littoral qui semble avoir encore reculé depuis 2008, nous fait craindre que le point VNK1 ait disparu. Nous décidons donc de commencer par la recherche du second point, VKNR, situé dans les jardins, qui doit donc toujours exister. Effectivement, grâce aux coordonnées et à tous les repérages pris par Alain lors de ses précédentes missions, nous retrouvons le marqueur sous la végétation et installons un récepteur GPS pour mesurer précisément sa position. De retour au laboratoire, celle-ci sera calculée puis comparée à la position de 2008.

Installation du GPS au point VNK1 qui se trouve maintenant juste à la limite de la zone érodée, prêt à tomber. Ce sera certainement la dernière mesure à ce point, installé en 2003. Retour à la côte ensuite pour la recherche de VNK1. Nos craintes étaient fondées, la côte a sérieusement été érodée… Quelle ne fût pas notre surprise quand nous avons découvert le marqueur dans son bloc de béton, retenu encore par une racine mais situé juste à la limite de la zone érodée ! C’est certainement la dernière fois qu’il pourra être mesuré, mais grâce aux côtes annexes prises par Alain, la mesure du point pourra être, cette année encore, exploitable. Bonne nouvelle.

Le recul du trait de côte, observé depuis plusieurs années lors des missions Lapérouse, était une des motivations de notre venue. Reste de la Kaori Timber Company, maintenant dans l’eau. La présence de vestiges métalliques lourds datant de la Kaori Timber Company (compagnie forestière d’exploitation du kaori installée à Vanikoro de la fin des années 1920 aux années 1960), autrefois bien dans les terres et actuellement dans l’eau, témoigne de ce net recul. Nous cherchons en effet à comprendre quel rôle jouent les différents facteurs que sont l’érosion, les événements extrêmes (tsunamis, cyclones, tremblements de terre), l’oscillation australe (El Niño/La Niña), les mouvements verticaux de l’île ou encore la montée des eaux liée aux réchauffement global, dans le recul actuel de la côte.

Installation d’un nouveau point GPS, bien à l’intérieur de l’île sur un gros bloc de basalte. Après l’installation des deux premiers points, l’équipe s’est séparée en deux, afin d’avancer au plus vite. Stéphane et Alain sont partis, au travers du bush, en quête d’un nouveau site GPS à installer dans de la roche plus dure pour une stabilité optimale. De leur côté, Alexandre, Valérie, Jonathan et Gérald sont partis, menés par Jonathan dans la plate, au village de Temuo pour récolter toutes les informations possibles sur les mouvements relatifs entre la terre et la mer tels qu’ils sont perçus par les habitants mais également sur les histoires coutumières ou les peuplements anciens. Echange avec les anciens du village sur les mouvements relatifs entre la terre et la mer.

Côté linguistique, Alexandre n’a pas caché sa joie lorsque le dernier locuteur de la langue Tanema est venu le rejoindre ! Il restera ce soir, accompagné de Gérald, pour passer la nuit dans le village et profiter de tous les instants pour entendre parler ces langues uniques. Pour les autres, retour vers l’Alis où le commandant Raymond et une partie de l’équipage nous attend : nous sommes invités à une fête pour célébrer notre venue et remercier l’Association Salomon qui leur a offert une magnifique croix en granit en l’honneur du chef Thomas décédé récemment. La fête est digne de ce nom ; et après quelques échanges protocolaires de remerciements en pidgin, nous sommes invités à partager un festin et trois superbes plats traditionnels nous sont offerts. Une bien belle journée !"