Municipales: premiers enseignements à Paris

Publié le 18 mars 2008 par Pierre
Les municipales parisiennes ont été une ballade pour le Maire de Paris: comment expliquer cette facilité alors que Paris était stratégiquement un enjeu majeur pour la droite.

Victoire nette du Maire sortant, des regrets pourtant

  

La victoire de Bertrand Delanoë à Paris n’est pas une surprise, loin de là. L’homme est excellent en communication et sa campagne a été rondement menée malgré un bilan assurément très peu lisible à l’exception de quelques éléments symboliques (Couloirs de bus et Vélibs, Paris Plage…) et un projet dont on a peu entendu parler.
Pourtant, les électeurs parisiens qui se sont déplacés (un taux de participation famélique à Paris de 56%) ont voté massivement pour lui, à 57,7 % au second tour (contre 49% en 2001).

  

La gauche ne gagne pas d’arrondissements

Jean Tibéri dans le 5eme et Jean-François Legaret dans le 1er sont les arrondissements que la gauche estimait les plus gagnables, cela n’a pas été le cas. Les deux élus sont bien implantés localement, ils ont résisté. Le Maire de Paris aurait aimé, pour que sa victoire soit complète, rosifier un peu plus la capitale, il ne pourra se prévaloir de cette symbolique et restera à douze arrondissements (les populaires du nord et de l’est et les bobos du centre).

La droite parisienne reste un champ de ruines

 Les primaires à l’UMP avaient déjà permis de faire l’état des lieux : les candidats ne faisaient pas rêver ; cela s’est confirmé dans les urnes : Françoise de Panafieu n’avait pas le profil et son score global est mauvais, sans parler de sa médiore victoire dans sont arrondissement d’origine, le 17e.

Surtout, la faiblesse de son programme (on le cherche toujours…) n’a pas permis de faire émerger une alternative crédible aux yeux des parisiens et sa communication de campagne, rustre envers le maire sortant, n’a même pas réussi à faire ressortir les faiblesses du bilan Delanoë. Alors oui, la candidate a été pugnace dans la critique mais les parisiens attendent autre chose, des propositions crédibles et alternatives. Or là, le registre de la candidate UMP est demeuré désespérément limité, très limité !

Aussi, les nombreux parachutages et donc dissidences ont eu un effet désastreux pour l’électorat de droite puisque dans de nombreux arrondissements, la dissidence a coulé la droite. Je pense notamment au 20eme arrondissement (avait-il besoin de cela ?) ou Raoul Delamare (dissident) et Jean-Claude Beaujour (investi UMP) ont respectivement capté 9% et 7% d’électeurs, se neutralisant aisni et empêchant la droite d’être au second tour. Comment ne pas en être consterné… Seul le 8eme (François Lebel et Pierre Lellouche) peut se permettre ce luxe.

En conclusion, il manque à Paris un leader d’envergure mais c’est délicat car les bastions sont bien en place, même pour mener à la défaite. Séguin lui-même s’y est cassé les dents. Il faut probablement voir là une des raisons pour lesquelles Jean-Louis Borloo n’a pas tenté l’aventure.

Les Verts, dindons de la farce

 C’est, à première vue, l’impression que ça donne. Les mesures symboliques du bilan de Delanoë, celles liées à l’aménagement et aux déplacements, ce sont les Verts qui en sont à l’origine. Ces derniers ont pourtant refusé l’alliance avec le PS (contrairement au PC), ils sont aujourd’hui fragilisés car le Maire de Paris peut aisément faire sans eux et ainsi faire l’économie des psychodrames et autres sautes d’humeur, marques de fabrique de la maison Verts. Va-t-il en avoir le courage, ce sera une des questions intéressantes à suivre.
Malgré cela, les Verts conservent une mairie d’arrondissement, le 2eme avec Jacques Boutault et font un score plutôt honorable sur l’ensemble de la capitale (effet bobo).

Et le Modem

Le Mo quoi ?

   François