Game over pour 1001libraires

Par Ebouquin

Livres Hebdo l’a annoncé hier dans ses colonnes : 1001libraires (société PL2i) va fermer ses portes. Le projet de librairie en ligne du Syndicat de la Librairie Française (SLF) n’a pas eu le droit à une nouvelle rallonge budgétaire pour tenter de sauver une dernière fois l’affaire. En fin d’année, l’entreprise espérait encore atteindre l’équilibre financier d’ici trois ans, au prix de nouveaux financements et de subventions qui ne sont finalement jamais arrivés. Nicolas Gary rappelle sur Actualitté la situation dans laquelle s’est trouvé 1001libraires : un projet qui intéressait fortement les pouvoirs publiques et l’industrie mais jamais jusqu’au point de sortir le chéquier.

De notre côté, nous retiendrons un projet arrivé presque 10 ans trop tard. Impossible de rattraper FNAC.com et Amazon avec un service imparfait, peu innovant et techniquement mal géré. Interrogé au sujet de la V1 du site lors de ce lancement, un ancien membre du projet nous avait confié que les bugs de jeunesse (parfois particulièrement gênant) allaient être corrigés lors d’une future V2 dont la facture était déjà annoncée comme salée.

Le CNL appelle à serrer les rangs et tirer les leçons cet échec (cf. Actualitté) pour « ne pas exclure, ni marginaliser » la librairie indépendante dans l’économie numérique. Dommage que cet objectif n’est pas guidé 1001libraires depuis ces débuts, ce qui aurait permis d’accoucher d’un projet plus à la hauteur des moyens mis à disposition et non pas d’essayer de copier Amazon (ou la FNAC) sans avoir le savoir-faire technique nécessaire.

Quant au livre numérique, il n’a jamais été au centre de l’offre de 1001librairies. Lors de notre premier test de la plateforme, nous avions remarqué la V1 de 1001libraires était mal à l’aise avec son offre numérique, intégrée car dans l’ère du temps mais sans vraie finalité ni objectif. Un livre numérique encombrant…

Pourtant, 1001libraires aurait eu une carte à jouer en se présentant comme la librairie numérique « alternative », poussée par des libraires indépendants, mais avec une offre de contenus équivalente à ses concurrents anglo-saxons. Parmi les derniers acteurs indépendants, peut-être que la plateforme The eBook Alternative (TEA) arrivera à tirer son épingle du jeu par une approche plus pragmatique en proposant ses services aux librairies indépendantes.