Dans la couleur de Garache : MAM de Paris : le corps est un paysage

Publié le 23 mai 2012 par Halleyjc

N'ayant pas visité cette exposition du Musée d'Art Moderne de Paris, je m'en rapporte à ces trois critiques !

Avec Garache les femmes ne sont ni officiantes ni  prétextes, elles constituent l'approche incessante du mystère féminin.

Chaque  toile devient un hiéroglyphe de leur nature profonde : celle non de la nuit  noire sexuelle mais de la braise du premier feu du monde.

La femme devient  ainsi l'espace tout entier : pour preuve elle envahit tout le tableau.

Sans  elle pas de peinture.

Pas de rouge émis.

Sans elle pas plus de salut.

Ce qu'on  aime dans la peinture de Garache et ses effets de surfaces c'est donc ses  profondeurs insondables, le lieu jamais atteint.

Jean-Paul Gavard-Perret

Le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris vient d’acquérir Yvie et Sauve(1977 et 1999), tableau de Claude Garache (né en 1929 à Paris), dans le cadre des hommages rendus à des artistes travaillant en France et dont le MAM a acquis des œuvres. Le musée accompagne la présentation de cette huile de grand format d’un ensemble de douze peintures de l’artiste, datées de 1976 à 2003. Dans une salle, éclatante de blanc, l’incandescence des toiles de Garache laisse éclater la passion de cet artiste rigoureux. Le tourbillon de sa couleur nous entraîne dans la danse de tous ces corps. Dos courbé, allongée de face dans une diagonale, assise et se peignant, accroupie et prête à sauter ou couchée de dos, la femme de Garache est toute de retenue, seulement évoquée ou suggérée, dans la douceur de ce vermillon relevé d’une lumière bleutée ou d’un halo d’orange. Quel bonheur jubilatoire que ce corps où mouvement et couleur ne font plus qu’un ! Peintre et aussi graveur, ses estampes sont tirées chez le taille-doucier René Tazé et visibles à la galerie Prouté SA à Paris.

Gilles Kraemer

Texte de Jacques-Louis Binet de Canal Académie