Seuls sont les solitaires ou : "Putain de bordel de merde"

Publié le 26 mai 2012 par Hongkongfoufou

Par GoudurixYZ

 

"Je vous conchie, je vous hais mortel". Sachez amis lecteurs que je vieillis mal. Je deviens acariâtre, acerbe et susceptible. Seul le malheur des autres me fait du bien. Je n’ai plus d’amis. D’ailleurs, vous n’êtes pas mes amis. Comme Katia, je suis bon pour SOS Détresse Amitié. Le dernier qui me reste s’appelle Victor, sagement rangé dans ma bibliothèque. Encore heureux : Dans 10 % des cas, un objet prêté sera rendu abimé. Dans 10 % des cas, même votre meilleur ami vous fera sans réfléchir une remarque qu’il regrettera ensuite. Au moins, je ne crains plus rien. Ce que j’aime, c’est quand ça va mal pour lui. Vas-y Levallois ! Une bonne invective, une bonne, bien sentie, bien envoyée : Salaud ! Fasciste ! P’tit salopiot d’collabo ! Ouais ! Te laisse pas faire. Fumiers ! Salopards ! Vieux fou ! Bolchevik ! Ah, ça défoule. C’est autre chose que des Sapristi et des Saperlipopette. Ce fumier couche avec ma femme. Ah le salopard. Et ma préférée : Une ordure pareille, ça n’a pas d’amis. Ca n’a que des complices. Tiens ? Pourquoi est-ce que je me sens seul tout d’un coup ? Pas étonnant que je sois tombé sur Godwin et sa loi. La loi Godwin, je l’aime trop, c’est la meilleure. Cette 'loi' s'appuie sur l'hypothèse selon laquelle une discussion qui dure peut amener à remplacer des arguments par des analogies extrêmes. L'exemple le plus courant consiste à comparer le thème de la discussion avec une opinion nazie ou à traiter son interlocuteur de nazi. On estime alors qu'il est temps de clore le débat, dont il ne sortira plus rien de pertinent. On dit que l'on a atteint le "point Godwin" de la discussion.

Quelle heure est-il ? Si j’allumais la télé ? On doit bien pouvoir passer de la théorie à la pratique. Des chiffres et des lettres ? Chic… Consonne : M. Voyelle : E. Consonne : R. Consonne : C. Merde, c’est raté. Tiens, Stéphane Bern interviewe le prince Albert… Voyons ? Hum. Je vais quand même pas m’infliger Pékin-Express ou Ce soir ou jamais, des hauts et débats. Peut être sans le son ? Ca se remarque quand ils s’envoient des choses à la figure, des trucs à la gueule, pardon. Les mains qui se tendent, les doigts qui se pointent, les visages qui se congestionnent. En plus il y a longtemps que je n’ai pas écouté les Pastels. Je pourrais en profiter. Stephen Pastel. En voilà un qui savait s’y prendre : "Londres est vraiment un endroit formidable, cette ville a purifié le reste du pays, tous les connards, les branleurs, les carriéristes, les groupes nuls viennent y vivre, nous laissant en paix à l'extérieur". Simple, efficace. Les Pastels, les Pastels, bordel de merde, où est ce que je l’ai foutu ? C’est pas possible… Putain ! Quelle heure il est ? J’oubliais mon enchère sur Ebay. Au fait, voyons les évals de celui-là, avant d’enchérir…

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ce salopard refuse mon remboursement et préfere ternir ma réputation : fumier

L'ilot à été livré mais ce fils de pute ment pour me mettre cette évaluation

Ce con ne comprend pas la langue de MOLIERE : c'était marqué dans l'annonce

je suis tombé dans le piège de ce fumier ! retenez bien son nom : G… E…

fils de pute mettant des evals négatives s'il ne reçoit pas des objets en plus !

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Tant pis, vivons dangereusement. 3, 2, 1… Perdu !... Et merde, bordel. Je n’aurai pas mon étendoir en plastic orange étanche. Fais chier. Bon, si j’allais au cinéma pour oublier ? Voilà quelque chose qu’il vaut mieux faire seul que mal accompagné. Qu’est-ce qu’on passe ? La page ciné ? La page ciné ? Là… J’encule le cinéma français. Allez vous faire baiser avec vos films de merde. C’est de… Mathieu Kassovitz. Ben dis donc, c’est du Anelka dans le texte, il a encore la haine celui là. Ahahahah. De toutes manières j’ai raté la séance. Et çà ? Page littérature : Ce petit bousier. Satanée petite saloperie gavée de merde, tu me sors de l'entre-fesse pour me salir au dehors !... Je le vois en photo, ces gros yeux... ce crochet... cette ventouse baveuse... c'est un cestode ! De Céline à Jean-Paul Sartre. Ah, il s’en passe dans les coins de pages. Va falloir que je prenne mon dictionnaire, mais c’est envoyé. Comme quoi, des cons par ci et des connards par là, c’est pas très efficace.

Et lui qui insulte elle. Et elle qui insulte lui. Et monsieur Foote qui est un salaud et le goal un enculé. Tentative d’insultes avec préméditation ? On est tous condamnés à perpétuité. Dis-moi qui tu insultes, je te dirai qui tu es.

Bon, allez, il me reste mon livre. Où en étais-je ? Page 38…"Vous êtes des assassins ! Oui, des assassins ! On ne demande pas à des hommes de faire un effort pareil." C'est pour cette phrase de légende que Lapize est resté célèbre. Pas pour avoir gagné la démentielle étape Luchon-Bayonne qui voyait les coureurs du Tour de France découvrir pour la première fois les Pyrénées : 325 km, en enchaînant les cols de Peyresourde, d'Aspin, du Tourmalet et de l'Aubisque. Sans goudron et sans dérailleurs. 14 heures sur le vélo pour le vainqueur, 22 heures pour le dernier. Une étape de malades, considérée comme l'une des plus dures de l'histoire, où certains coureurs, fourches cassées, feront la descente de nuit avec le vélo sous le bras. Tout ça pour un petit "assassin !" de rien du tout. Un 0,5 sur l’échelle de l’insulte. C’est vrai que Godwin n’était sûrement pas né. Faudrait que je me remette au vélo.

Et Cary Grant qui retrouve Eva Marie Saint à la fin de La mort aux trousses et lui demande d’oublier… toutes les insultes. Les quoi ? Lesquelles ? Tout juste deux allusions pendant la vente aux enchères dix minutes plus tôt. Si c’est pas ça l’élégance, je sais pas ce que c’est.

Décidément on ne vit pas tous dans le même monde. Ou plutôt, si, c’est ça le problème. Si je dois entendre des amabilités, je veux que ce soit en noir & blanc. Ou en technicolor.

De toutes manières ça commence à être long. Une bonne citation pour finir ? Ca marche tout le temps. Voyons ? "Vaut mieux s’engueuler que de se sentir seul." de Marcel Achard. Ben, je plains sa femme. Celle-là, c’est de… Jules Renard. Je ne sais pas qui c’est.  "S’embêter, c’est s’insulter soi-même." Ouais, faudrait savoir.

Vous êtes déçus ? Vous auriez aimé une meilleure fin ? Tout ça pour ça ? J’en vois au moins un qui a envie de m’insulter. Sachez que moi aussi, je suis déçu, j’aurais aimé trouver une meilleure fin. Zut alors.

En plus, j’oubliais la meilleure. De toutes. Je la connais presque par cœur. Quand Denise, Ginette Leclerc dans Le corbeau, demande à Pierre Fresnay s’il sait qui il est, parce qu’elle l’accuse de ne rien comprendre à la vie, il lui demande : "Un crétin ?" et elle de lui répondre : "Non, un bourgeois."

Si un… euh, si une de mes connaissances me laisse un commentaire et me traite de connard, je lui dirai merci.