Des pieds nickelés déjantés traquent les fantômes dans le donjon du château de Loches

Publié le 26 mai 2012 par Kamizole

 

Cet article de la Nouvelle République ne pouvait manquer d’attirer mon attention Ouh, ouh ! Les fantômes de Loches vous êtes là ? (26 mai 2012) qui m’apprend que « Quatre "experts" des phénomènes paranormaux ont cherché à entrer en contact avec les esprits du donjon de Loches - ne pas oublier que Louis XI y fit enfermer des opposants dans les célèbres « fillettes » (cages où ils ne pouvaient se tenir debout). « Consternant mais hilarant (…) un reportage de 45 minutes circulerait sur Internet ».

Bien évidemment intéressée car je connais et aime Loches, charmante petite ville d’Indre-et-Loire, depuis fort longtemps, quand bien même aurais-je hélas ! plus fréquenté son hôpital que le château. Mais je fis à Chambourg-sur-Indre, fort proche, de longs ou plus courts séjours (pour des week-end) bien avant cet épisode et ma sœur y vécut ensuite plusieurs années (à Loches même par la suite) avant de s’installer à Selles-sur-Cher. Autant dire que j’y ai passé pas mal de temps.

Au gré des chambres que j’ai occupées à l’hôpital pendant mes longs séjours et de leur situation j’ai parfois eu le plaisir de contempler le panorama des divers bâtiments composant l’ensemble du château de Loches. Illuminé la nuit pendant la saison touristique. Admirable dérivatif à la douleur et aux longues nuits d’insomnie. Je regrette de n’avoir pas pris de photos.

Or donc, la Cité royale de Loches aurait été abusée par une équipe de tournage prétendant travailler pour la chaîne Planète alors qu’en fait, il s’agissait de Planète + No limit - il n’y a en effet aucune limite à la connerie ! - et cette investigation a été menée par le RIP (Recheche Investigation Paranormal) dont le chef, Nicolas (hi ! Hi !) se disait assuré de retrouver « la souffrance et la terreur » des prisonniers - enfermée dans les vieilles pierres du donjon. S’il ne participa pas au tournage - pas si bête ! - il reste fermement convaincu que « ce choix s’impose » quand bien même « leur documentaliste n’aurait rien trouvé sur d’éventuels phénomènes paranormaux lochois »…

Voilà donc la fine équipe en tournage dans le donjon : « Il faudra se méfier des courants d'air, les bruits de fond vont revenir du village »… Comme le souligne Xavier Roche-Bayard : « Les Lochois appré-cieront »…

Eternel mépris des parigots pour les culs-terreux de province : Loches est en effet une sous-préfecture de presque 7.000 habitants - environ 10.000 en y ajoutant les nombreux "écarts" tout proches : Beaulieu-lès-Loches, Ferrière-sur-Beaulieu (où l’on trouve des maisons troglodytes de même que dans certaines parties de Loches) et Perrusson.

Rien à se mettre sous la dent en matière de fantômes et autres manifestations pendant le tournage. Pourtant, ils n’ont pas épargné leur peine, les quatre compères se sont divisés en deux équipes, l’une explorant les souterrains et l’autre les cachots. Avec ce beau morceau d’anthologie : « Y a-t-il une ou plusieurs entités présentes dans ce cachot ? Si nous ne sommes pas seuls, faites-nous signe ! »…

De mon avis - merci de ne pas venir m’agonir d’injures mais s’il est un lieu où je le puis donner c’est bien sur mon blog ! - aussi ridicule que ceux qui traquent les petits hommes verts dans l’espace infini… Ils n’entravent certainement pas plus que couic à ce stupide langage - les "entités" ! - que les éventuels fantômes du XVe siècle… Prière de s’adresser à eux en vieux français !

Sinon un cri… qui ne provenait d’aucun membre de l’équipe. « Ce cri, on ne sait pas si c'est des mecs du village qui sont bourrés - les Lochois apprécieront souligne derechef Xavier Roche-Bayard ! - ou si c'est autre chose ! ».

Il est vrai que le donjon - construit au XIe par Foulques III d’Anjou dit Nerra - haut de 36 mètres est percé de nombreuses ouvertures. Il n’empêche. Le donjon est situé bien au-dessus des rues commerçantes du centre-ville. A moins qu’un ivrogne ne vînt crier précisément au pied du donjon - encore faudrait-il qu’il ne soit pas trop bourré pour entreprendre la rude montée ! - je doute que le bruit d'une vocifération pénétrât ainsi.

Encore une fois, bonjour le mépris pour les provinciaux… Certes, il existe bien quelques poivrots à Loches qui défraient la chronique, particulièrement nocturne (avec un pic pendant le week-end) et du temps où j’y avais mes aîtres, certains étaient connus comme le loup blanc. La Touraine a beau être un pays de vignobles l’on y rencontre pas plus de “l’veux de coude“ que partout en France et en Navarre.

M’ENFIN ! dirait Gaston Lagaffe : il n’y aurait pas de poivrasses à Paris, ville lumière où l’on ne boirait que de l’eau… Merci de ne pas prendre les provinciaux et les paysans pour des attardés, des idiots de village. Je promène aujourd’hui moins mes guêtres à Paris et moins encore la nuit mais il me suffit de voir certains reportages. Un nombre impressionnant d’ivrognes sortant de boîtes ou se pintant directement dans la rue, titubant pour le moins ou parfois quasi raides morts sous l’effet de la boisson : le « binje drinking » qui se traduit admira-blement par « biture express » - ils ne connaissent pas, ces parigots méprisants ?