L'Aveu

Publié le 28 mai 2012 par Olivier Walmacq

Genre: drame
Année: 1970
durée: 2h20

l'histoire: A Prague, en 1951, un homme est persécuté par le système malgré son passé irréprochable. Sa femme le désavoue en public et il finit par avouer tout et n'importe quoi avant d'être réhabilité en 1956.

la critique d'Alice In Oliver:

Attention, film choc ! J'ai nommé L'Aveu, réalisé par Costa-Gavras en 1970. Il s'agit également de l'adaptation d'un roman éponyme d'Artur London.
Au niveau des acteurs, L'Aveu réunit Yves Montand, Simone Signoret, Michel Vitold, Gabriele Ferzetti et Jean Bouise.
Plus que jamais, Costa-Gavras reste un réalisateur polémique. Avec Z, L'Aveu reste probablement son meilleur film.

En l'occurrence, on peut même parler de film choc et coup de poing, qui délivre un véritable uppercut en pleine tronche.
C'est le genre de film qui poursuit longtemps le spectateur après son visionnage. Pourtant, L'Aveu reste un long-métrage méconnu.
D'ailleurs, impossible de le trouver à l'heure actuelle en dvd zone 2.

Pour bien comprendre de quoi il en retourne, il est important de rappeler le scénario du film et son contexte particulier.
L'action du film se déroule en 1951, donc, en pleine Guerre Froide. A l'époque, le parti communiste (PC) chasse de son territoire tous ceux qu'ils considèrent comme des traîtes et des ennemis de la nation.
Mais le PC va également s'attaquer à son système en le nettoyant de l'intérieur.

Ainsi, de nombreux responsables politiques seront arrêtés sans motif et sans aucune raison. Ce qui donnera lieu au Procès de Prague en 1952.
A partir de là, L'Aveu retrace la terrible histoire d'Artur London (Yves Montand), également auteur du livre.
Première qualité, et pas des moindres, le film est particulièrement fidèle au roman d'origine.

Ensuite, Yves Montand livre une très grande performance dans la peau d'un homme persécuté par un système implaccable, inhumain et totalitaire.
Indéniablement, Artur ignore les raisons pour lesquelles il est arrêté. Pire encore, sa femme (Simone Signoret) le désavoue en public et dans les journeaux. Tout semble accuser Artur. Mais de quoi est-il accusé ?
Telle est la question... Visiblement, Artur est soupçonné de haute trahison. Toutefois, les véritables motifs restent flous.

Peu importe, ses accusateurs lui apportent des preuves sur la table au sujet de conversations ou participation à des actes qu'Artur ne connaît même pas. Mais peu importe, l'homme est enfermé et torturé.
Dans sa cellule sale, étroite et plongée sans cesse dans le noir, Artur est régulièrement réveillé par ses géôliers.
On le force à marcher pendant des heures, le but étant de le faire craquer psychologiquement et de lui faire avouer tout et n'importe quoi.

Artur finit par se mettre à table. Finalement, son cas n'est pas sans rappeler celui de Winston Smith dans le roman 1984, écrit par George Orwell.
Victime de la dictature stalinienne et d'un système bureaucratique parfaitement huilé, Artur est prêt à tout avouer et même à signer des aveux.
Finalement, peu importe qu'il ne les ait pas commis. Avec un tel film, Costa-Gavras oscille entre le drame, le thriller politique, le huis-clos et la tragédie d'un homme, totalement dépassé par des accusations fantaisistes.

Avec L'Aveu, Costa-Gavras dénonce également une dictature stalinienne qui atteint la frontière ultime de la paranoïa, le système allant jusqu'à soupçonner et accuser les membres de son propre parti.
Pour y parvenir, la dictature possède des moyens efficaces: procès bidons, propagande, tortures (la fausse pendaison d'Artur London est tout simplement insoutenable), ou encore des lavages de cerveaux.
Bref, un film choc et polémique mais un authentique monument du cinéma. L'un de mes films préférés, tout simplement.

Note: 20/20

 
L´AV 2