Genres musicaux

Publié le 29 mai 2012 par Georgesdimitrov

Petit post musique et cinéma aujourd’hui. Premièrement pour célébrer la 65e édition du Festival de Cannes qui s’est clôturé hier, et deuxièmement pour célébrer notre petit prodige provincial Xavier Dolan, sélectionné à ce même festival grâce à son immense Laurence Anyways (en salles présentement au Québec). Le troisième long-métrage de Dolan ne fera certes pas l’unanimité, tout d’abord rien que par sa longueur : à deux heures et quarante minutes, un film ne peut être “aimable” aux yeux d’une bonne majorité de la population. Ensuite par son sujet : la transsexualité, et surtout la poursuite de l’amour après le changement de genre de l’un des amants, est sans contredit encore tabou. Mais pour vous qui 1. avez l’esprit plus ouvert; et 2. qui aimez vraiment, réellement et follement le septième art, courez vite  applaudir la maestria de la mise en scène de Xavier Dolan, un réalisateur-phénomène à chérir ! Son Laurence Anyways est démentiel, outrancier, rempli de fulgurances visuelles et de dialogues au cordeau, d’une audace qui nous laisse pantois !

Mais ce qui nous occupe plus particulièrement ici, c’est la musique. Et dans Laurence Anyways , son utilisation est proprement prodigieuse. L’action du film-fleuve se déroulant sur dix années, à cheval entre les années 1980 et 1990, la bande-son est à l’avenant. Mais même si les grands succès se succèdent, Dolan ne convoque pas uniquement les chansons en temps que marqueurs temporels. Choisies avec recherches, elles accompagnent le personnage principal dans sa quête initiatique en créant des univers magnétiques, prenants, entiers. Le réalisateur n’hésite pas à donner à la musique le premier rôle dans de fabuleuses séquences qui feront date, comme dans cet extravagant bal au son de Fade to Grey de Visage. Dans Laurence Anyways, la pop made in Quebec de Jean Leloup, Julie Masse ou Mitsou côtoie allègrement des sons alternatifs beaucoup plus récents comme ceux de Fever Ray. Mais une place de coeur est accordée à la cold/new wave à travers deux pépites obscures de deux groupes célébrissimes. Tout d’abord Duran Duran : le super “groupe de stade” dont la musique relève davantage de la power pop pour midinette 80′s que de la froideur glacée. Pourtant, leur deuxième album Rio (1982) contenait une entêtante ballade à la mélodie inquiétante : The Chauffeur. Étonnant, non ? Quant à The Cure, ils proposaient sur notre favori Faith (1981) un énième hymne symphonique à la déprime : The Funeral Party, aussi envoûtant que ténébreux. Deux trésors que nous vous proposons de redécouvrir aujourd’hui, seuls ou accompagnés de magnifiques images. On dit merci qui ? Merci Xavier Dolan !