Prometheus…

Par Unionstreet

Comment trouver une naissance crédible à l’Alien, la créature, le monstre de cinéma déjà sujet de quatre films, tué, dédoublé, tour à tour reine-mère et enfant mais toujours aussi présent dans l’imaginaire cinéphile? Comment renouveler  - ou même créer – l’intérêt des spectateurs de 2012 gavés de sequels, de prequels, de reboots pour une saga « achevée » il y a presque 15 ans? Tout simplement en faisant appel à Maitre Ridley Scott, réalisateur touche-à-tout mais surtout auteur génial du tout premier film sur le 8ème passager.

Back in 1979. Ridley Scott, avec Alien, révolutionne la science-fiction en lui apportant une touche de modernité (les héros ne sont plus des blonds en tutu qui balancent des lasers mais des mecs normaux, des « chauffeurs routiers de l’espace » avec des problèmes syndicaux) et une bonne dose de crasse et d’angoisse (les longs couloirs sombres et sales du Nostromo, et ses corps déchirés par cette bête qu’on ne voit qu’une seule fois).

S’ensuivent 3 suites aux univers très différents: le film de guerre bourrin de Cameron, le prison break mystique de Fincher et le cartoon raté de Jeunet. Depuis silence radio (s’il vous plait oublions Alien vs. Predator) jusqu’à Prometheus qui signe le retour de Ridley Scott à la SF et replonge la saga Alien dans les questionnements métaphysiques de départ: Qui sommes nous? D’où venons-nous?

L’ennui c’est que ces questions, qui faisaient le charme de l’original de 79 mais aussi de Blade Runner du même auteur, sont à peine traitées aux profits d’une débauche très hollywoodienne d’effets spéciaux et de scènes chocs, parfaitement maitrisées il faut le dire. Ridley Scott fait tenir le film par son savoir-faire technique (les décors sont superbes), des trouvailles visuelles et graphiques assez jolies mais parait fatigué derrière sa caméra mais semble suivre une feuille de service toute tracée (par des producteurs sûrement). Son but? Faire un film commercial et relancer la franchise Alien. Comment? En reprenant tous les éléments originaux du premier Alien et les refaire en plus simple c’est-à-dire en moins bien. Les relations entre les personnages sont baclées, le pourquoi de leur présence sur cette planète, on s’en fout (le scénario est vraiment pas très bon), le baratin néo-religieux peut même être comique par moments. Reste la virtuosité de Ridley Scott dans sa créations d’ambiances poisseuses et claustrophobiques dans ce qui est au final un bon divertissement de vendredi ou samedi soir.

La meilleure qualité du film reste le personnage de David, un robot qui rappelle Ash (Alien, 79) mais aussi Call (Alien Resurrection, 79) et surtout Roy Batty (le Replicant de Blade Runner), brillamment interprété par le toujours excellent (même dans les mauvais films) Fassbender. AH ou et superbe dernier plan du film où la créature apparait plein écran faisant de Prometheus à la fois le début et la fin de l’aventure Alien. C’est tout… pour le moment…