Patrick Chauvel, rapporteur de guerre, exposition au musée de Montparnasse

Par Mpbernet

Le contraste est saisissant.

Je croyais découvrir un lieu de mémoire retraçant les heures chaudes des artistes de Montparnasse, au fond de cette impasse construite avec des éléments de récupération au tournant du siècle, aujourd’hui envahie par la vigne vierge et les brassées de fleurs …

Situé à l'emplacement de l'ancien atelier, datant des années 1900, d'un peintre russe, Marie Vassilieff  (1885-1957), le musée a été fondé par Roger Pic et Jean-Marie Drot. Mais non, il n'y a pas une photo de ces folles fêtes ou de la cantine pour rapins sans le sou qui y fut aussi installée. Non, à mon grand regret, mais en place une exposition qui vous prend aux tripes, celle du photographe, écrivain et comédien Patrick Chauvel (né en 1949), une tête brûlée qui se définit comme un rapporteur de guerre, et qui a couvert  tous les théâtres d’opérations contemporains.

Que fait-on lorsqu’on est le fils d’un ambassadeur – un grand Monsieur que mon père a connu – et le neveu d’un cinéaste célèbre – Pierre Shoendoerffer (La 317ème Section) ?

On devient casse-cou, au plus près des batailles, toujours du côté des faibles, au risque de se prendre des balles pas toujours perdues pour tout le monde.

La guerre en couleurs, c’est maintenant : le Vietnam, la Tchéchénie, la Somalie, l'Afghanistan, l’Irlande, le Salvador, le Cambodge, la Tunisie, la Libye, la Syrie … Toujours au plus près des combattants.

Non, décidément, la guerre, c’est pas joli. Les images sont dramatiques, pas belles à voir, mais terribles et éclairantes : ces enfants mutilés, ces civils fuyant ou se faisant aligner à Sarajevo sur la Snipers allée, les combattants libyens équipés de bric et de broc sous les bombardements, les enfants de Gaza face aux militaires israëliens...

Quand le dialogue n’est pas possible, reste la force. Loi de l’Histoire, loi de la guerre, la sale guerre. Aucune n’est légitime lorsqu’on regarde ces clichés.

Il reste trois jours pour voir ces photographies. Celles d’un authentique aventurier. A méditer le jour où l'on récupère Roméo Langlois, reporter photographe libéré par les FARC ....

Exposition au Musée de Montparnasse, jusqu'au 3 juin, 21 avenue du Maine, 6 €.