Golden Cup, T5 : Le baiser du dragon - Daniel Pecqueur & Alain Henriet

Par Belzaran


Titre : Golden Cup, T5 : Le baiser du dragon
Scénariste : Daniel Pecqueur
Dessinateur : Alain Henriet
Parution : Octobre 2010


« Le baiser du dragon » est le cinquième tome de « Golden Cup ». La dernière case de l’opus précédent sous entendait que le prochain serait le dernier. Le dénouement de ce nouvel album contredit ce message. En effet, « Le baiser du dragon » ne conclue pas la série. C’est surprenant mais pas désagréable tant la lecture est agréable. Ce nouvel ouvrage est toujours l’œuvre des mêmes auteurs. Daniel Pecqueur s’occupe du scénario et Alain Henriet des dessins. Les couleurs sont confiées à Usagi. D’un format classique, le bouquin est édité chez Delcourt dans la collection « Série B ». Sa parution date d’octobre deux mille dix et son prix avoisine les quatorze euros. La couverture nous présente la ravissante Holly dans une tenue toujours aussi sexy. Au second plan, on découvre un décor à connotation asiatique qui doit être le lieu d’étape de cette fameuse Golden Cup…

La quatrième de couverture de l’album nous offre un résumé des premiers chapitres de l’histoire : « Paris d’Amérique du Sud, les concurrents de la Golden Cup ont traversé tour à tour les Etats-Unis, le Canada, l’Alaska, le détroit de Béring et la Russie avant d’atteindre la Chine. Sur les mille équipages qui ont pris le départ, sept cents ont déjà abandonné. Mais le plus dur reste à faire pour les rescapés qui vont devoir affronter maintenant le redoutable désert de Gobi… 

L’intrigue suit les pérégrinations de Daytona. Il s’agit d’un adolescent, surdoué du volant, qui se trouve engagé dans la plus grande course automobile de l’histoire, la Golden Cup. On suit donc les différentes étapes à travers son parcours. On savoure ses exploits, on subit ses mésaventures. Bref, tout cela est relativement classique et linéaire. Mais la trame s’enrichit d’intrigues parallèles. La première se construit autour de la prise d’otage d’une jeune héritière. L’enquêteur se trouve engagé dans la course pour mettre la main sur elle. La deuxième concerne un organisateur de course véreux qui n’accepte pas que Daytona l’ait abandonné pour vivre sa propre vie. Il s’est promis de se venger et s’évertue à saccager la course de son ancien protégé. Enfin, la troisième tourne autour d’un immense camion rouge engagé dans la course. Il protège une bombe visant à détruite Golden City. Il va sans dire que tout ce beau monde est amené à se croiser et à offrir une narration moins rectiligne que prévue… 

L’histoire est rythmée et s’adresse à un large public. Les événements s’enchaînent bien et l’histoire ne souffre pas de réels temps morts. On a droit des courses échevelées en voiture, des explosions, des poursuites, des filles aux courbes marquées et des beaux gosses. Bref, tout le monde y trouve son compte. Il s’agit d’ailleurs du défaut de ses qualités. Le fait de faire vivre la série dans un univers proche de celui des blockbusters cinématographiques a pour conséquence d’empêcher quelque peu « Golden Cup » ne possédait une atmosphère propre. L’originalité est peu mise en valeur et certains reprocheront aux auteurs de finalement sortir peu des sentiers battus. 

Il est évident que cet album ne révolutionne pas l’histoire du neuvième art. Néanmoins, il offre une lecture agréable et divertissante. On prend plaisir à retrouver les différents personnages dont aucun ne nous laisse indifférent. La difficulté de cet opus est la même que celle des précédents. Il n’arrive pas à faire exister conjointement ses différentes intrigues. Dans « Le baiser du dragon », la thématique de la prise d’otage est totalement éclipsée par les autres trames. C’est dommage car on a tendance à se désintéresser de cet aspect de l’histoire. En effet, loin des yeux, loin du cœur… Il serait intéressant d’arriver à faire exister tout ce beau monde dans chaque album afin l’histoire apparaisse comme une entité unique et non pas comme une succession de chapitres qui alternent les premiers et seconds rôles. 

Les dessins s’inscrivent dans l’esprit de cette lecture « Série B ». Le trait est simple, épuré et dynamique. Les femmes sont très « pin up » dans leur genre et raviront les adeptes. Le dessinateur se fait également plaisir à faisant naître des décors futuristes et des véhicules avant-gardistes très réussis. Il a davantage l’occasion de se faire plaisir dans ses créations architecturales que les tomes précédents qui naviguaient dans des contrées plus enneigées et désertes. Le principe même de la Golden Cup lui permet de travailler sur des décors qui varient très souvent. Cela participe à notre dépaysement. 

En conclusion, « Le baiser du dragon » est dans la lignée des opus précédents. « Golden Cup » est une série qui ne baisse pas en qualité et il faut lui rendre cet hommage. A contrario, elle ne prend pas une ampleur plus importante et finalement se contente d’être divertissante et agréable. C’est une excellente chose et je ne lui reprocherai pas. Néanmoins, on espère toujours une montée d’adrénaline plus forte que la fois d’avant. Peut-être, cette poussée arrivera-t-elle dans le prochain tome… Mais cela est une autre histoire… 

par Eric the Tiger

Note : 12/20