Un “front républicain” bien dangereux et anti-démocratique

Publié le 12 juin 2012 par Tchekfou @Vivien_hoch

Le Front national est la chance historique de la gauche, disait Pierre Bérégovoy sous l’ère Mitterrand. Ce dernier aidant le FN à se développer (en invitant par exemple Le Pen sur les plateaux télé) tout en inventant l’idée de  ”front républicain” pour lutter contre lui. Plutôt pour diviser puis vaincre la droite. Le FN est bien une grande chance pour la gauche. Et les “associations” d’extrême gauche comme SOS racisme remplissent bien leur rôle de montreurs publics de la déviance morale et “républicaine”.

Nadine Morano a appelé les électeurs du Front National à voter pour elle dans le quotidien Minute. Cela lui a valu des insultes du réalisateur Kassowitch sur Twitter et une énième déclaration moralisatrice de SOS racisme. M. Mourrut arrivé troisième derrière l’avocat du FN Collard, après avoir hésité, se maintient finalement. Bref, la stratégie dite du “ni, ni” adoptée par le Bureau politique de l’UMP a été diversement interpretée. Elle correspond surtout à une réalité multiforme sur le terrain, en fonction des résultats et des diverses configurations. Ne pas choisir en FN et PS, c’est immanquablement laisser passer le PS.

Cependant il semble que le FN ait fait le premier pas : deux candidats UMP voient leur réélection assurée par le désistement du candidat frontiste. Bref, si les électeurs du Front National ne sont pas des pestiférés, rappelle justement Alain Juppé, pourquoi ne pas leur faire confiance ? Pourquoi ne pas faire d’accords avec le FN, sur le modèle du PS qui s’accorde allègrement avec le très dangeureux Front de Gauche ? La (seconde) tentative dite “Buisson” de récupération de l’énorme electorat FN s’est soldée par un échec, et, in fine, la victoire de la gauche. Parce que les electeurs frontistes se sont sentis lésés.

D’où deux alternatives (forcément) risquées pour l’UMP : soit continuer sur la ligne Buisson et promouvoir des mouvements comme la Droite populaire afin de contrer frontalement le FN, son programme économique étatiste et sa “certaine” incompétence militante, soit faire des accords avec le FN, qui rejoint – il faut le dire – de nombreuses idées de l’UMP.

Les droites ont gagné les legislatives