Grèce – République Tchèque : Les tchèques remettent les pendules à l’heure

Publié le 12 juin 2012 par Wtfru @romain_wtfru

Après la première journée, ce match apparaissait comme décisif. Entre la Grèce auteur d’un match nul inespéré et une équipe tchèque humiliée lors du 1er match face à la Russie, les deux équipes se doivent de remporter la rencontre.
L’ex pays communiste se doit d’être efficace face aux nouveaux nazis. Utilisant comme souvent, leur technicité au milieu de terrain et la vitesse de leurs ailiers, les tchèques ont de grandes chances d’être dangereux, tout en espérant que Milan Baros soit plus intéressé par le ballon que de courir dans le vide. Néanmoins les Grecs ne veulent pas être pour une deuxième fois, la honte de l’Union Européenne. Capable d’arracher un nul face à des Polonais (survoltés devant leur public), chiants à souhait, injouables, défensif, sans génie, les coéquipiers de Karagounis sont clairement une équipe dégueulasse qu’on aime apprécier.
Les Grecs n’hésiteront pas à se battre et à envoyer des parpins devant pour Samaras. Les manifs, ça forme ! De plus avec Stéphane Lannoy, seul arbitre central français de la compétition, aux commandes de ce match, on a de quoi se marrer. « Vous voulez un soin » pour commencer ?

2-0, la Fotakis ?

Même pas le temps de vanner Stéph’ que les tchèques ouvrent la marque. Hübschmann, défenseur de métier reconverti intelligemment en milieu lors des matchs internationaux, lance parfaitement Jiracek en profondeur. Le sosie de Patrick Berger prend l’intervalle et vient crucifier Chalkias de l’intérieur du pied gauche (3e). 1-0, Nikos quitte la France en catimini. Les coéquipiers de Baros sont métamorphosés : récupération haute, technique au milieu de terrain, Rosicky en leader, latéraux offensifs et tranchants. La Grèce est sans défense et coule une deuxième fois. Le gunners porte ses couilles. Dans un grand soir, il récupère le ballon au milieu, accélère, lance en profondeur le marathonien Gebre Selassie à droite. Le tchéquo-éthiopien (un mélange aussi dégueulasse qu’un énième film d’auteur finlandais) déborde et centre fort devant le but. Chalkias a la main trop molle (contrairement aux nouveaux dirigeants grecs) et ne peut que dévier le ballon. Pilar, pris en sandwich entre Torossidis et Katsouranis, surgit et crucifie le gardien (6e). 2-0, la défense grecque en a plein le cul comme lors de leur dernier voyage à Mykonos. Pour ne rien arranger, le gardien se blesse (22e) et doit céder sa place à Sifakis mis en valeur par un tir à ras de terre de Rosicky des 25m (25e). Etat d’alerte maximal.
S’il faut voir du positif, disons que les hommes de Fernando Santos sont beaucoup plus stables que la situation économique de leur pays. Des plots. Incapables de manier le ballon pendant plus de 5 minutes et obliger d’envoyer des longs ballons sur le dévoué Samaras, les Grecs ne s’en sortent pas et restent vulnérables sur les contre-attaque de la bande à Plasil. Les Tchèques, bien regroupés, récupèrent le ballon tranquillement en défense, le font tourner et obligent leurs adversaires à être dangereux que sur coup de pied arrêté et les centres. Les Grecs vont même passer à quelques centimètres de la réduction de la marque. Torosidis sur la droite adresse un centre millimétré. Au contraire de Debuchy en EDF, son ballon trouve un coéquipier en l’occurrence Fotakis qui s’impose de la tête et trompe Cech d’une tête piquée. Joie de courte durée, Lannoy suit son arbitre assistant et indique une position de hors-jeu. Toujours 2-0. Mi-temps sifflé. Athènes prend feu et Baros est toujours aussi invisible. Casper va !

L’orchestre tchèque orphelin de son petit Mozart

Le second acte sera différent. Bousculé par Fernando Santos et profitant de la sortie de Rosicky, enlevant tout lien technique entre le milieu et l’attaque tchèque, les Grecs se rappellent aux bons souvenirs de la maison et vont manifester leur mécontentement. Gekas est rentré et ça c’est la classe. Sur une action anodine venant de la gauche, Samaras envoie une pastèque dans la surface. Cech capte mal le ballon et percute son défenseur. Gekas, renard grec, se prend pour Pipo Inzaghi et n’a plus qu’à pousser le ballon dans le but vide (53e). 2-1. Les Grecs reviennent au score et Daniel Riolo exprime sa rage en tweetant. Saloperie de football.
Le match devient tendu, ennuyeux. Entrecoupés de fautes, de pertes de balles, les grecs continuent à balancer. Malgré les difficultés défensives flagrantes, mais surtout de Cech, les coéquipiers de Sivok tiennent sans être rassurant, balançant le ballon dès qu’ils peuvent construire un soupçon d’action. Des tchèques en bois ! Tandis que les mecs de l’Est galèrent, les Grecs continuent à pousser. Toujours à la limite de la faute, ils n’hésitent pas à presser plus haut et récupèrent beaucoup plus de ballon sans les exploiter convenablement. Leur 4-4-3 défensif se transforme rapidement en 4-4-2 avec la rentrée de Mitroglou et son nom de cocktail.

Toujours en course dans ce groupe A à la faveur de cette victoire,la République Tchèque tentera de s’imposer face à la Pologne et de décrocher leur qualification pour le groupe suivant. Tant que Baros ne se réveillera pas, ça sera quand même vachement difficile. Surtout face à Damien « Beckenbauer » Perquis!

NOTES :

GRECE

K. Chalkias : (3) Une main molle sur le deuxième but, non décisif au bon moment. Il aura même connu la blessure dans ce match pour laisser sa place à Sifakis (5). Bonne retraite.

Torosidis : (4) Ce soir, il aura appris à courir. Toujours derrière Pilar

Papadopulos : (4) A l’aise face à Baros, avec les relances un peu moins

Katsouranis : (3) L’euro 2004 paraît si loin. Pour nous aussi !

Holebas : (4) Un match moyen pour une équipe moyenne. Devra beaucoup réviser pour avoir son bac

Fotakis : (3)  Peu influent, il s’est fait bouffé en milieu par Rosicky et Hübschman. Remplacé par Gekas (6), buteur opportuniste

Maniatis : (5)  Désastreux en première période, pas mauvais en deuxième période. Il n’aura pas su peser sur le plan offensif

Karagounis : (5) Un diesel. Il a des restes le vieux, quand même. Signera à Arles-Avignon l’année prochaine

Salpingidis : (2) Introuvable sur le terrain, il aura fait le match de sa vie face à la Pologne. Bon retour.

Samaras : (7) Ok, même Sammy Traoré est plus technique, mais quelle débauche d’énergie encore. Quelle volonté, respects.

Fortounis : (4)  Décevant comme toute l’équipe. Rien à signaler

REPUBLIQUE TCHEQUE

Cech: (2)  « Le centre ? Moi, je l’aurais arrêté » Greg Coupet sur le plateau de Be In Sport après le match

Gebre Selassie : (7) Défensivement peu inquiété, passeur décisif, le seul tismé de la sélection tchèque aura rendu une belle copie.

Sivok : (6) Il aura remporté le match de tête. Et n’aura pas à ranger le matos à la fin de l’entraînement

Kadlec : (6) Même tarif que son compère.

Limbersky : (5) Le défenseur le moins en vue. Ni bon, ni mauvais. Moyen.

Jiracek : (6) Parfois brouillon, il aura planté un but dès les premières minutes. Putain d’éjaculateur précoce.

Hübschman : (6) Un travail de bonne facture en première période avec une sublime ouverture. Il aura plus souffert en seconde période. A confirmer

Rosicky : (8)  Un parfait chef d’orchestre. Des ouvertures à tout va, des accélérations, on l’aime quand il est comme ça. Et Arsène, tu l’aimes aussi ? « Oui ».

Plasil : (5) Un match sans relief. Décevant

Pilar : (6) Il confirme son bon petit match face à la Russie. Des notes qui ne cessent de monter au fil des trimestres

Baros : (1) décrassage terminé

CharlesCHT