Euro 2012 / République Tchèque – Portugal: Les portugais, c’est du solide!

Publié le 22 juin 2012 par Wtfru @romain_wtfru

En ce jour de fête de la musique, le Val de Marne s’est arrêté de vivre. Sur des airs de Kuduro, Fado ou encore Kizumba, St Maur danse et se prépare à klaxonner toute la soirée. Les portugais n’attendent pas avec impatience les piètres reprises annuelles des tubes de Téléphone mais bien le quart de finale de l’Euro et leur semi dieu, Cristiano Ronaldo. Après avoir perdu face à l’Allemagne et une victoire difficile face aux valeureux Danois, les coéquipiers de Nani se sont imposés face aux Pays-Bas pour aller chercher une qualification en quart de finale. Avec une presse nationale très critique envers CR7, ils ne s’arrêtent pas en zone mixte et foncent vers un nouvel objectif : une nouvelle coiffure pour Ronaldo. Les hommes de Paulo Bento, regonflés à bloc, sont prêt à en découdre avec les tchèques, qui sans faire de bruit, ont réussi à se faufiler en troisième semaine.
Justement, personne n’aurait parié une pièce sur la qualification tchèque. Les coéquipiers de Rosicky ont réussi à surprendre leur monde et profiter des règles de l’UEFA. Avec Milan Baros qui a mis 217 minutes pour effectuer son premier tir au but dans cet Euro, les Tchèques n’ont pas brillé par leur attaque mais avec leur doublette technique au milieu (Plasil-Rosicky) et le jeune Pilar, aussi rapide qu’un ancien agent du KGB. Les hommes de Michal Bilek devront se méfier de la rapidité des attaquants portugais. Avec une défense solide et un Cech revenu à son niveau, tout est possible. Qui sait, CR7 va peut-être continuer à ne rien gagner en équipe nationale ? Baros va peut-être marquer ? Balbir va peut-être oublier ses UV ? Meireles va piquer son chien et arrêter de trainer dans les rues, seul, bière à la main ? Gebre Selassie va tout quitter pour le demi-fond ? Postiga va enfin s’imposer comme un attaquant de grande classe ? Non ?

Bienvenue à Jiracek Park

Dans une Varsovie National Stadium remplie et partagée, le premier quart de final peut débuter sous la direction de Philippe Etchebest. M6 utilise une nouvelle fois leurs animateurs sur tous les programmes possibles. CR7 est prêt et à même changer de coiffure. L’article du 10 sport le confirme : il se prend dorénavant pour Tony Soprano. Face à une équipe portugaise plus que favorite, les tchèques démarrent très bien la rencontre. Bloquant intelligemment les côtés, les portugais ont du mal à construire leur jeu. Un comble. Ils sont obligés de sauter leur milieu technique en cherchant CR7 qui multiplie les changements d’aile pendant 15 minutes. Les Tchèques tiennent bon mais vont peu à peu décliner. Moutinho (12e) allumera la première mèche sur une frappe sans danger. Un coup de truelle dans le vide. Pendant que Baros continue à courir dans le vide en se laissant prendre aisément dans le piège du hors-jeu, Jiracek est partout comme contre la Pologne. Au four et au moulin mais surtout au four. Putain d’Histoire !
Les tchèques tentent bien d’inquiéter la défense centrale des « navigateurs » mais ni Baros (18e) ni Darida n’inquiètent Rui Patricio. Rui Pataca peut être rassuré. La partie commence enfin à s’emballer. Coentrao sur son côté gauche arrive lancé. L’ancien Benfiquiste centre. Son tir légèrement détourné par un défenseur adverse et se transforme en lob mais Cech n’a plus qu’à tendre les bras (24e). Fausse alerte. Les coéquipières de Meireles (plus habitué à trainer dans la rue, une kro à la main en cette fête de la musique) accélèrent. Toujours bloqué sur les ailes, ils insistent dans l’axe. Ce diable de Coentrao (copyright CJP) initie une nouvelle attaque, il sert CR7 plein axe qui s’appuie sur Moutinho. Le ballon revient, il s’infiltre dans la surface et perd son duel face au portier de Chelsea. Monsieur Webb a signalé une faute au préalable du madrilène sur Kadlec. Champigny sur Marne crie à l’injustice.
Au fur et à mesure, les tchèques ne sont plus aussi haut qu’en début de match. Cela ne change pas grand chose, ils ont toujours autant de mal à trouver des solutions. Jan Koller, tu nous manques ! CR7 s’énerve et se procure de nombreuses occasions. La première sur un service de Pepe, il s’envole et tente un ciseau retourné qui passe à côté (33e). La coiffure est intacte, plus de peur que de mal. La deuxième sur un coup franc excentré aux 30m. Il lâche un missile qui passe un bon mètre à côté (35e). La troisième occasion est un chef d’œuvre. Sur une ouverture parfaite de Raul Meireles, Cristiano Ronaldo contrôle le ballon de la poitrine dos au but. Il jongle, esquive Sivok et Kadlec et lâche une frappe du droit qui vient finir sa course sur le poteau de la cage tchèque (45e).  Pendant ce temps-là, Postiga s’est blessé, l’espoir est au comble côté portugais. Howard Webb renvoie les 22 acteurs au vestiaire. Sumol pour tous !

Et St Maur devint la capitale française

Le second acte commence et il sera une formalité. Dès le coup d’envoi, Raul Meireles balle au pied s’infiltre sur l’aile gauche, il place un centre parfait pour Hugo Almeida. Celui-ci s’infiltre entre les deux défenseurs centraux pour placer sa tête. Juste au-dessus (46e). Postiga regardera le ralenti pour comprendre ce qu’est une occasion de but. Les tchèques sont trop bas et subissent totalement le jeu portugais. L’absence de Rosicky est plus que préjudiciable et le pauvre Darida n’a point son niveau. Les portugais se procurent un nouveau coup franc. CR7, artificier maison, frappe superbement ce coup-franc des 25m. Le tir est tendu, flottant et vient heurter l’extérieur du poteau (50e). La domination portugaise se fait pressante. Avec un bloc défensif 20m plus bas et des libertés plus conséquentes pour Meireles et Moutinho, les tchèques vont droit dans le mur. Typique. Le joueur de Chelsea, aimant à ballons ce soir, se procure une nouvelle occasion mais vient taper un drop (56e). Beauxis devrait en prendre de la graine. Nani poursuit et inquiète le portier tchèque sur une frappe soudaine des 25m (58e). Le match devient pesant. Les hommes de Paulo Bento tirent beaucoup mais ont du mal à cadrer. Même Moutinho, auteur d’une saison plus que moyenne à Porto, recommence à jouer. Il lâche un missile des 22m détournée superbement par Cech (64e). C’est qui le Papa ? Almeida (65e), Meireles (72e) et encore Nani (74e) vont se procurer chacun une occasion mais ne réussissent pas à être décisif. Le mur tchèque se fissure, parole de maçons.
Ce qui devait arriver, arriva. Côté droit, Nani trouve Moutinho, qui devance Plasil (fantomas) dans sa prise de balle. Il adresse un centre. CR7 devance Gebre Selassie et vient faire frémir les filets (79e). 1-0. Les Champs Élysées sont envahis, les journalistes parlent du ballon d’or, CR7 fête son but avec le passeur décisif (ah non), le Kremlin-Bicêtre est envahi par les Klaxons et Balbir s’arrache la gorge sur M6. Il lui en reste même sur la bouche. La fin de match ne sera qu’une formalité, une vague portugaise. Les Tchèques n’arriveront pas à se procurer d’occasions et gâcheront même un dernier corner. On réouvre les goulags ? Les Portugais sont donc les premiers qualifiés. Tout ça pour se faire piner en demi-finale. C’est moche mais honorable.

LES NOTES

PORTUGAL

Rui Patricio : (5) On espère juste qu’il n’a pas attrapé froid. Un courant d’air, on ne sait jamais !

João Pereira : (5,5) Le nouveau joueur de Valence a été bien gêné par la vitesse de Pilar en première période. Néanmoins, il a tenu la barque tranquillement.

Bruno Alves : (5) Un mec bronzé qui joue au Zénith aura toujours mon respect. Mais faire le con devant Baros, ce n’est pas malin. Tu connais Benzema ?

Pepe : (6) Balbir nous aura avoué qu’on prononce « Pep ». Il aura réussi un match propre et sans faute ! Allez prends ça Guardiola !

Fabio Coentrão : (7) Le sosie de Brendan Fehr aura réussi une bonne prestation. Défensivement tranquille et offensivement présent, il aura réussi une bonne prestation et enfin justifier son transfert à Madrid. Liza, un petit mot sur Coentrão ?

Veloso : (6,5) Football Manager ne pouvait pas se tromper. Des récupérations à la pelle, presque toujours la bonne passe, le milieu portugais a fait le taf et correctement.

Moutinho : (7) Une passe décisive pour CR7. Il monte en puissance au fil des matchs. Il sera revendu 30 millions à Chelsea.

Meireles : (7) Le charisme, ça ne s’achète pas. Lui, il a le talent en plus. Putain de punk !

Nani : (5) Un match sans relief. On attendait beaucoup plus de lui. Valencia aime ça.

Cristiano Ronaldo : (8) Un but, une éjaculation, une joie égocentrique, toujours une coiffure parfaite. Et Messi, tu l’as vu le ballon d’or ?

Postiga : (3) Son claquage aura été la meilleure action de son match. Remplacé par Almeida (6) bien plus remuant et intéressant. Enfin, ce n’était pas difficile.

REPUBLIQUE TCHEQUE

Petr Cech : (8) Le coquin ! Incapable d’être rassurant lors des matchs de groupe, il nous aura sorti le gros match en quart. Sauf qu’en face, il y avait CR7. Ne dansera plus sur du Kuduro.

Gebre Selassie: (5,5) C’est beau de faire le malin en bloquant Cristiano sur le côté mais quand il repique au centre, on est aux fraises. Il va sûrement voir rapidement l’Europe Occidentale cependant.

Sivok: (6) Solide, techniquement dégueulasse. Tellement old school.

Kadlec : (7) Intraitable, il n’aura rien à se reprocher.

Limbersky : (6) Faire un bon match contre Arjen Nani reste facile. Mais quand c’est Coentrao qui vient te chatouiller sur le côté, c’est plus difficile.

Plasil : (4) Alors heureux de retrouver Ben Khalfallah cet été ?

Hubschmann : (5) Il a fait ce qu’il peut face à CR7 dans l’axe, c’est à dire pas grand chose.

Jiracek : (7,5) Il relancera la mode des cheveux longs. Au four et au moulin, il aura tout donné. Pat Berger peut être fier de son sosie.

Darida : (4,5) Remplacer Rosicky, c’est impossible. Il sera mort sur scène, comme l’avait prédit Dalida.

Pilar : (5) Il aura su dynamiter la défense portugaise sur une seule action. Un nom à faire rougir de plaisir Jean Fernandez

Baros : (1) Il a effectué un centre. Un escroc qui aura traversé l’Euro comme un fantôme.

CharlesCHT