L'Europe au régime

Publié le 30 juin 2012 par Yvesd

Vous je ne sais pas mais, chez « Restons Correct ! », on n’a pas bien pigé ce qui vient de se passer au quatre-vingt dix neuvième sommet de la dernière chance européenne. Nous ne somme certes pas les premiers de la classe mais pas les derniers non plus. Toujours est-il que, dans ces conditions, c’est pas facile de pondre 500 et quelques mots bien sentis, du genre que nos fidèles lecteurs attendent et, semble-t- il, apprécient. Ce n’est évidemment pas une raison suffisante pour zapper l’évènement, pour se contenter d’un p’tit billet sans conséquence sur, par exemple, la performance des « bleus » au dernier Euro de foot. D’autant plus que, puisque nous sommes en veine de confidences, l’auteur de ces lignes est encore plus nul en foot qu’en politique économique et financière européenne. Ceci dit et après mures réflexions et consultations des meilleurs auteurs, il apparaît possible de formuler deux conclusions : premièrement la Tour de Babel européenne est toujours debout, deuxièmement l’Europe va devoir se mettre au régime et pas uniquement parce que les vacances à la plage approchent.

Reste évidemment à savoir quel régime adopter et, en cette période pré-estivale, le moins qu’on puisse écrire et que ce n’est pas le choix qui manque : dissocié, hyper-protéiné, hypocalorique, estampillé « Weight Watchers » ou prôné par les docteurs Dukon et Knock réunis… Pour ne citer que les plus connus par la communauté des boudins terrorisés à l’idée d’exhiber leurs bourrelets, sur la plage du camping de Flots Bleus et sous les quolibets des d’jeunes des deux sexes et du cru. Finalement, puisqu’il s’agit de l’Europe, nous recommandons chaudement aux autorités bruxelloises de choisir ce bon vieux régime crétois, célèbre pour vous fabriquer des centenaires à la pelle et pour retarder la survenue du gâtisme chez ses adeptes. C’est rien que des bons produits genre fruits, légumes, huile d’olive et laitage. Très peu de viande, beaucoup d’eau et juste un verre de pinard de temps en temps. C’est simple, éprouvé et beaucoup plus économique que les Grands Plans de Relance, les émissions d’euro-bonds ou le renflouement des banques grecques et espagnoles. On conviendra que par les temps qui courent c’est loin d’être négligeable…

En plus, quoi de plus européen que le régime crétois ? Europe ne fut-elle pas cette nymphe insulaire kidnappée par ce vieux cochon de Zeus déguisé en taureau blanc - bonjour le symbole ! - pour l’occasion ? Ne fut-elle pas la mère d’un certain Minos, roi légendaire de Crète, sponsor de l’architecte Dédale et fondateur mythique de la civilisation qui porte son nom ? La civilisation minoenne ne fut-elle pas, via la Grèce antique, l’ancêtre de la civilisation européenne ? Sans la Crète pas de Grèce, pas de Protagoras ni de Platon, pas de Pythagore ni d’Archimède, pas de démocratie citoyenne ni de Zénon (celui de Cition) pour initier le concept du « progrès » stoïcien. In fine pas de Renaissance à l’italienne ni de Siècle des Lumières et sans doute pas de Liberté individuelle non plus. Quand tout fout le camp, la seule façon de s’en tirer c’est de revenir aux valeurs fondatrices, celles sur lesquelles s’est bâtie au fil des millénaires la civilisation la plus brillante que la planète ait portée : la notre !

Reste cependant une question essentielle que nous soumettons à la sagacité de nos amis Josette et Marcel : comment remplacer le beurre breton par l’huile d’olive dans la recette de la (vraie) galette-saucisse ?