Euro 2012 / Allemagne – Italie: Balotelli d’Italie

Publié le 30 juin 2012 par Wtfru @romain_wtfru

Au terme d’une rencontre maitrisée quasi de bout en bout, l’Italie retrouvera son compagnon de groupe espagnol en finale de l’Euro. Et c’est mérité autant sur le match que sur la compétition.

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Allemagne-Italie, c’est le classique des classiques. Comme un Argentine-Brésil, un Lakers-Boston, un Federer-Nadal, un Douillet-Ogawa. Ce sont les deux plus gros palmarès européens, n’en déplaise aux autres. Mais cet Allemagne-Italie, c’est aussi l’affiche sexy chocolat du tournoi entre les deux équipes les plus plaisantes jusque là. La Mannschaft est toujours sur son hallucinant 100% de victoires, qualifications et tournois confondus, balayant ses adversaires sans moufter. Joachim Low en profite même pour faire le malin et sortir des Reus, Schurrle et Klose en quart. Et Kroos en demie. Le bavarois est la surprise du chef. Même si Müller est à côté de ses pompes, le jeune Reus avait marqué des points contre la Grèce pour reprendre l’aile droite mais visiblement pas assez aux yeux de son sélectionneur pour lui refaire confiance.
L’Italie, elle, réalise un Euro formidable. Sur le plan du jeu comme sur le plan de la mentalité. Les mecs régalent peut être, mais tous se sacrifient pour le collectif dans le même temps. Le génie Prandelli reste sur sa composition en 4-3-1-2 mais doit faire avec l’absence préjudiciable de ses deux latéraux droit. Maggio sur suspension et Abate sur blessure. Ce sera donc Balzaretti le gaucher qui devra jouer à contre emploi. Consolation: Chielliniest de retour et se positionnera sur le côté gauche derrière.

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Sans trop de surprise et certains de leur football, les allemands prennent les directives. On retrouve ce qui fait leur force: passe courte, dédoublement, départ dans l’axe avant d’écarter sur les ailes. Les premières occasions ne se font pas attendre et il faudra coup sur coup Pirlo sur sa ligne (5e), de la chance (10e) et une parade de Buffon sur une frappe lointaine de Kroos pour que l’Allemagne ne prenne pas d’entrée l’avantage.
L’Italie ne panique pas mais cherche à se rassurer. Les passes sont courtes, assurées et sans risque. Le carré magique ne parvient pas à faire la différence et pour se montrer offensive, la squadra azzura saute la ligne du milieu pour atteindre directement Balotelli et Cassano. Rien de bien dangereux mais c’est juste pour se montrer. La première vraie frappe italienne interviendra au quart d’heure de jeu par l’intermédiaire de Montolivo, suivi de près par celle de Cassano. Deux frappes lointaines peut être mais qui ont le mérite de faire incroyablement reculer le bloc allemand. L’Italie prend du même coup le contrôle du jeu et ne va pas se faire prier pour concrétiser leur domination. Comme d’hab, Pirlo envoie une perle sur le côté, Chiellini combine avec Cassano qui s’amuse de Hummels avant de déposer le ballon sur le front de Balotelli. Limpide. Une action d’école, de grande classe, malheureusement gâchée par ce putain de « Seven Nation Army » qui en découle dans les tribunes et dont on arrivera jamais à se séparer.
Le coup est très dur à encaisser pour les allemands. Surtout qu’ils n’ont jamais été mené jusque là dans la compétition. Les dix premières minutes ne sont plus qu’un lointain souvenir, le pressing italien du milieu gêne considérablement le jeu allemand, tout comme les décrochages de Balotelli et Cassano qui obligent à chaque fois un défenseur à sortir. Dos au but, Mario est énorme. Le mec est impliqué et on sait déjà que ce match lui appartient. A part de loin, l’Allemagne ne se montre plus dangereuse, et même si on connaît l’amour du pays pour les frappes de brutes, c’est quand même un signe que quelque chose ne tourne pas rond. Au milieu, un italien sort du lot dans cette première période, et c’est le plus allemand d’eux: Riccardo Montolivo. Le florentin est le premier rideau de pressing, devant sa ligne de trois milieux et abat un énorme travail. En bonus, le mec délivre quelques délices techniques. Si il chie une grosse action à la demie-heure, c’est lui qui lance parfaitement Balotelli dans la profondeur pour le but du K.O. Le mancunien profite d’une énorme erreur de lecture de Lahm pour venir déposer une quenelle dans la lucarne de Neuer. Deux buts de pur attaquant pour Super Mario qui fait fermer bien des bouches par la même occasion. C’est propre, net et sans bavure. 2-0 à la mi-temps, contre cette Italie-là, il faudrait être sacrément costaud pour renverser la situation.

Low tente bien de relancer la machine avec deux changements à la pause. Klose remplace le fantôme de Gomez tandis que Reus prend la place de celui de Podolski. Le futur ailier du Borussia Dortmund ne va pas trainer pour apporter la percussion et la profondeur dont l’équipe manquait. En cinq minutes, les allemands vont se créer deux belles opportunités. Par Reus tout d’abord puis surtout par Lahm, sur une belle combinaison à l’entrée de la surface mais le capitaine allemand envoie un cachou dans les gradins. L’Allemagne a des armes offensives de tout premier ordre mais manque l’expérience des grands moments. Et face à des italiens prêts à mourir sur chaque ballon, c’est bien difficile de trouver la faille. Les hommes de Prandelli gèrent leur avantage sans se fouler, mettant le pied quand il faut en attendant le creux physique allemand qui arrivera forcément si ces derniers ne marquent pas rapidement. Et quand Buffon sort la parade des copains à l’heure de jeu sur un coup franc sous la barre, le moral d’outre-Rhin n’est pas loin d’être dans les chaussettes. L’Italie en profite pour recharger les batteries avec les sorties de CassanoBalotelli et Montolivo pour Thiago Motta, Di Natale et Diamanti. Suffisant pour reprendre le rythme de la partie sous les pieds de Pirlo, une nouvelle fois royal au bar. Les allemands se ruent à l’attaque tête baissée et, au lieu de mettre le feu dans la surface transalpine, se retrouvent au bord du précipice avec un nombre incalculable de contres italiens. Mais que ce soit Di Natale, Balzaretti ou Marchisio, les italiens vont la jouer beaucoup trop faciles et manquent de pragmatismes pour couler une bonne fois pour toutes le navire allemand. Et en plus, on sait jamais avec ceux-là, un but et tout est relancé. Et but il y aura sur un pénalty d’Ozil, consécutif à une main de Balzaretti. Bon, c’est un peu trop tard puisque la réduction de l’écart intervient dans les arrêts de jeu. Mais c’est suffisant pour gâcher la joie de la victoire de Gigi Buffon le perfectionniste.

L’Italie rejoint l’Espagne en finale, et personne n’y trouvera à redire. Bien en place et profitant du non match de l’Allemagne, les italiens se sont rapidement faciliter la tâche sous l’impulsion d’un énorme Balotelli qui aura fait de la défense allemande sa chose. La même dimanche et Mario écrira un peu plus sa légende, en même temps que celle de son pays.

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LES NOTES

ALLEMAGNE.Neuer (5): Il prend deux pions imparables sinon il aura sorti quelques arrêts assez faciles. Du coup, c’est en libéro qu’il s’est le plus distingué.

.Boateng (5.5): Le seul qui aura tenu son rang derrière, dans un rôle de latéral offensif toujours aussi surprenant pour lui. Remplacé par Müller.

.Hummels (4): Il était impeccable jusque là depuis le début de la compétition, peut être même le meilleur défenseur du tournoi. Mais ça, c’était avant de croiser Cassano et Balotelli.

.Badstuber (3): Lui, il n’était pas le meilleur défenseur du tournoi donc pas étonnant qu’il se soit fait littéralement manger par le mancunien.

.Lahm (4): Le deuxième but est entièrement pour sa pomme avec ce placement incompréhensible. Pour le reste, il s’est montré bien plus timide qu’à l’accoutumée. Une bien belle plantade.

.Schweinsteiger (4.5): Invisible.

.Khedira (5.5): Peut être encore le meilleur allemand sur la pelouse. Il aura ratissé, donné, tenté. Sans succès cette fois.

.Kroos (4): Le pari de Low s’est avéré être un flop sur cette partie, mis sous l’éteignoir par De Rossi. Ca ne marche pas à tout les coups.

.Podolski (3): Une seule mi-temps sur le terrain pour un rendement proche du néant. Remplacé par Reus (5) qui aura tenté d’apporter un peu plus d’explosivité dans le jeu.

.Ozil (5.5): Le seul avec Khedira à son niveau au milieu. Le mec voit tellement tout avant les autres qu’il anticipe trop rapidement les mouvements des copains. C’est quand même con.

.Gomez (3): Il a pas touché un ballon de la mi-temps et est sorti à la pause, remplacé par Klose (4)pas forcément plus en vue.

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ITALIE
.Buffon (6.5): Un début de match plutôt moyen avant de remettre sa panoplie de héros de la nation.

.Balzaretti (6): Un rôle à contre-emploi et ça s’est vu offensivement. Par contre derrière, rien à redire.

.Bonucci (7): Mine de rien, le turinois est peut être en train de gagner une place longue durée en sélection au vu de ses dernières performances XXL. Calme, propre, il fait un bien fou à la défense.

.Barzagli (5.5): Moins rassurant que son collègue, il compense par un très bon placement.

.Chiellini (6.5): Le retour du taulier derrière. Toujours aussi bon quand il faut aller au charbon, il s’en est donné une fois de plus à coeur joie.

.Pirlo (7.5): Ballon d’or ou on fout le feu à France Football.

.Marchisio (5.5): On ne sait trop quoi penser du génie de la Juve. Irréprochable dans l’abnégation et l’envie, il est toujours aussi brouillon balle au pied depuis le début de la compétition. Le genre de mec à tout effacer par un but vainqueur en finale..

.De Rossi (6.5): Comme toujours, du pressing, des tacles, de la sueur. Et le tout avec classe.

.Montolivo (7): Un très bon match pour le meneur de Florence. Au pressing d’abord, puis dans la construction du jeu. Remplacé par Tiago Motta (5) qui a fait son match d’éboueur.

.Cassano (6.5): Ses appels de balle ont fait très mal à la défense allemande. Tout comme ses dribbles et notamment celui qui emmène le premier but des siens. Remplacé par Diamanti (5), encore trop brouillon.

.Balotelli (8.5): Un vrai match d’avant-centre. Il a fait du mal dans le jeu aérien, dos au but, en décrochage et il inscrit deux purs buts d’attaquants entre placement de renard et patate de forain. Le mec peut faire autant de frasques qu’il veut, être con comme un balai, il sera toujours meilleur que 99.99999% des autres.

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