Le Minitel, c'est fini

Publié le 01 juillet 2012 par Didier Vincent

36 15 code Catacombes

 

Un néanderthalien, une branche morte de l'évolution cet objet fétiche pré-internet qui rejoint l'étrange cimetière des balbutiements technologiques rempli de bécanes poussiéreuses. Il fallait un temps fou pour l'arrimer au réseau avec des "blips" genre Star Trek et des affichages pachydermiques. Le cerveau naviguait 100 fois plus vite que cette parodie d'arborescence dont la linéarité d'un QI d'enfant de CE1 finissait pas agacer, d'autant plus que c'était douloureusement tarifé. On payait la lenteur de la bécane, les allers-retours à l'affichage ligne par ligne reptilien dans l'ascenseur mou du sommaire. Une erreur ? Il fallait deux minutes pour se remettre sur les rails. Un clic de trop ? On se retrouvait à attendre péniblement l'apparition lente des pages avant de pouvoir faire marche arrière...quand c'était possible ! Une machine qui triturait à la fois les nerfs et le porte monnaie. Les gens n'avaient pas d'ordi ou le peu qu'ils avaient n'était connecté à rien. Donc, cette boite étrange vous avalait vos brouzouf à compter de un euro la minute, sachant qu'une seule page mettait bien 30 seconde à apparaître. Sans compter le surtaxe des mythiques sites roses (36-15 Ulla) où l'on tchattait à la vitesse d'un escargot mort avec une pseudo bombe sexuelle invisible qui vous déblatérait au kilomètre des trucs salaces payés au prix fort. Certains, qui y passaient des heures, recevaient une facture mensuelle de plusieurs centaines d'euros. Donc, au bout de plusieurs mois, la petite machine diabolique était placardisée. Mais tout ça, c'était avant, dans les sous sols d'une génération pré cambrienne que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Ils ne connaissent pas leur bonheur.