Présentation de l’éditeur
Comme souvent au début des histoires il y a une femme sur un quai de gare au petit matin. Mise élégante, talons hauts, gants de cuir, elle dénote parmi des passagers apeurés qui n’osent croire que la guerre est finie. Isabel fait partie du clan des vainqueurs et n’a rien à redouter de ces phalangistes arrogants qui arpentent la gare de Mérida en ce rude hiver 1941. Elle presse la main de son plus jeune fils et écrit à l’aîné, qu’elle s’apprête à abandonner, les raisons de sa fuite. Le train de 4 heures en direction de Lisbonne partira sans elle. L’enfant rentrera seul chez son père, appâté par le sabre de samouraï de ses rêves qu’un homme vient de lui promettre. Isabel disparaît pour toujours. Quarante ans plus tard une autre femme a commis un meurtre et doit comparaître devant la justice des hommes mais pour cette brillante avocate, cela n’a guère d’importance. Elle est atteinte d’une tumeur cérébrale et c’est à sa mémoire qu’elle doit des comptes.
Au cours d’un procès mémorable, quelque temps auparavant, elle a réussi à faire condamner un policier véreux, ouvrant sans le savoir la boîte de Pandore. Elle a été manipulée en raison d’une tragédie ancienne dont elle ignore tout. Les rejetons d’une famille maudite cherchent à lui faire payer quatre décennies de vengeance et de haine.
L’avis de Selkis-C@t :
C’est un des bons livres lus cette année ! Ceux qui me connaissent savent que j’aime les auteurs espagnols. Une fois encore je craque!
Un polar oui… mais aussi un roman…
Complots, torture, enlèvements, violence contre les femmes, silences… enquête et ambition politique… Tout est là. magistral ! Un crime qui gangrène 3 générations. Des années 40 aux années 80.. Une tragédie, une enquête. Un livre pas toujours facile à suivre car les cheminements des vies et les retours en arrière se croisent… Des êtres fracassés, les vies des parents conditionnent les enfants qui se vengent et cherchent à comprendre… Sommes nous responsables des actes de nos parents ? Devons nous en porter le poids ? Est il possible d’en échapper ? Parfois on se demande comment les vies s’imbriquent mais petit à petit on comprend comment les destins des protagonistes se mêlent. Les victimes sont les coupables, les coupables les victimes. Un roman fort, impitoyable…
La langue est belle, ce qui ne gâche rien!
La Tristesse du Samouraï – Victor del Arbol. Éditions Actes sud
Date de parution : 04/01/2012