Des chorégraphies et des balades «verticales», des marionnettes, du théâtre de création, des bals, des siestes musicales et un grand feu d’artifice, et même un village citoyen et convivial : tous les ingrédients sont réunis pour faire de Grand Parc en fête (GPF) un petit festival au sens large du terme. Bordelais et habitants de l’agglo ne s’y sont pas trompés, qui viennent de plus en plus chaque année pour l’événement – a fortiori d’autant plus depuis que le tram a désenclavé ce quartier populaire. «Lors des précédentes éditions, l’assistance était composée pour moitié de gens du quartier, pour l’autre de visiteurs du Grand Bordeaux, confirme Guy Lenoir, le directeur artistique de GPF. Le pari est donc réussi d’attirer un public de centre-ville dans ce quartier qu’on avait tendance à ignorer voire à marginaliser, et de renforcer la diversité culturelle et social du Grand Parc. On ne peut plus parler d’une simple fête de quartier.»
«Tirer le public vers le haut»
Pour concocter la belle programmation de cette «spéciale 10 ans», le collectif réuni par GPF s’est étoffé au point de réunir désormais pas moins d’une trentaine d’associations, d’individus et autres partenaires. Et maintenant, ce sont quasiment toutes les institutions et collectivités qui mettent la main à la pâte. «Tous ont pris conscience que cette manifestation est un bel exemple mêlant convivialité et citoyenneté, culture pour tous et un certain “élitisme” avec de la création à même de tirer le public vers le haut», insiste Guy Lenoir. Qui aimerait, à terme, faire passer l’événement à la vitesse supérieure – si le principal financeur, la Ville de Bordeaux, lui en donne les moyens : «La mairie devrait comprendre qu’il faut soutenir ce type d’initiatives tout autant qu’Evento ou la Fête du vin. Dans ce quartier riche en devenir, avec la Salle des fêtes à venir, mais aussi toute la reconfiguration des quartiers nord de Bordeaux, des événements comme GPF favorisent le vivre ensemble et font exister la cité dans sa globalité.»
En attendant, cette 10e a déjà fière allure. Outre son village animé et ses forums citoyens, qui démarrent à 18h tous les jours, son repas de 20h, et sa scène musicale qui accueillera successivement à 21h un DJ set de Radio Nova demain, le rappeur Tiziman et le percussionniste Doudou Sata jeudi, et le reggae rock de Jafly, vendredi, on aura droit à deux bals : en ouverture, celui très mis en scène de la Cie 16 Ans d’écart, ce soir en ouverture, et celui du cabaret déjanté Trio d’en BaL en clôture vendredi (dès 22h à chaque fois). Autres propositions à ne pas manquer, demain la «Sieste sous les étoiles» musiques du monde signée Patrick Labesse du Rocher de Palmer à 23h, jeudi le «Boxe & soul» d’Allez les filles dès 15h, et «Le Voyage en ballon» de Patrick Robine à 22h, et, jeudi toujours, l’enchaînement de deux excellents spectacles tous publics dès 19h, au Centre d’animation, avec «À la colonie» ou Kafka revu et corrigé par les marionnettes du Smash-Théâtre, et «Il faut tuer Sammy» par le collectif Os’O du TnBA. Sans oublier le somptueux final, vendredi à 23h, où l’on verra la Cie Adrénaline danser sur les facades d’immeubles avant le grand feu d’artifice goupillé par Patrick Auzier.•
Sébastien Le Jeune
Dès ce soir et jusqu’à vendredi. Tram C arrêt Grand Parc, principalement rue des Frères Portmann et au village, près de la place de l’Europe. Renseignements au 05 56 51 00 83. Tout le programme sur www.web2a.org
Photos : Premier spectacle, en ouverture, «Une soirée chez M. et Mme Boulingrin» d’après Courteline par la Cie Apsaras, ce soir à 21h30 (en haut). À voir jeudi à 19h, le théâtre de marionnettes de la Cie Smash-Théâtre (en bas)
îê