Art topiaire à Hautefort

Publié le 04 juillet 2012 par Mpbernet

Cette année, j’ai appris un nouveau mot : topiaire.

A Hautefort, comme à Villandry, ou plus près d’ici à Marqueyssac ou Eyrignac, les jardins à la française sont ornés de superbes massifs de buis sculptés de mains de maîtres.

Le buis est un petit arbre à croissance lente qui peut atteindre dix mètres de haut. Il aime une terre ordinaire et une situation ensoleillée ou mi-ombragée. Adapté au sol calcaire, d'une grande résistance à la sécheresse mais aussi capable de pousser en sous-bois, le buis est sans aucun doute la plante idéale pour des aménagements dans des conditions de milieu difficiles et variées. Les buis sont généralement taillés deux fois par an : au printemps, quand les jeunes pousses ont fini de se développer puis à la fin de l'été. Cette taille est effectuée à la cisaille manuelle et à la cisaille électrique.

Le buis supporte très bien la taille et permet la réalisation de formes végétales complexes : c'est l'art topiaire. Ces qualités font que depuis des siècles et principalement depuis les jardins italiens de la Renaissance, le buis est très largement planté dans les jardins.

Chez les grecs, le métier de jardinier était entouré d'un grand respect. Les jardiniers de la Rome antique avaient aussi cédé à la tentation d'exploiter la remarquable malléabilité de certains arbres et arbustes et peuplaient les villas de ménageries vertes. Pline l'Ancien attribue la découverte de la technique de la taille à Gnaius Mattius, un ami d'Auguste, ce qui placerait la première manifestation de l'art topiaire entre 38 av. J.-C. et l'an 14. Dans les jardins romains, ce travail de taille et d'entretien était confié à un esclave, responsable du jardin d'agrément (topia), et on l'appelait alors le topiarius (paysagiste ou dessinateur de jardin).

A Hautefort, la réfection complète des jardins fut commandée en 1853 à un des paysagistes les plus renommés de l’époque, le comte de Choulot. A toute proximité du château, les massifs ont été replantés après la tempête de 1999. En arrivant sur l’esplanade du château, face au pont-levis, on s’engouffre à gauche dans un merveilleux tunnel de verdure, fait de cyprès courbés, propices au repos et à la réflexion.

Hautefort emploie à l’année trois jardiniers, dont on dirait qu’ils entretiennent ces merveilleux motifs avec une pince à épiler …

En somme, une synthèse de l'art, du soleil et du temps ...