L'archipel des Marquises bientôt classé au patrimoine mondial de l'humanité ?

Publié le 04 juillet 2012 par Bioaddict @bioaddict

Après 80 jours d'exploration marine de l'archipel des Marquises, des scientifiques livrent leurs premiers résultats. Ces derniers vont permettre d'appuyer le dossier de demande de classement des Marquises au patrimoine mondial de l'humanité et permettre aux Polynésiens de disposer de connaissances pour la gestion de ce milieu marin unique au monde. donnez votre avis 15 15 personnes aiment cet article

Les îles Marquises

Situées au large de la Polynésie française, les Marquises sont constituées de 13 îles à la particularité géomorphologique unique pour la Polynésie. Proches de l'équateur, les îles bénéficient d'un enrichissement en plancton et nutriments, à l'origine d'importantes ressources halieutiques avec notamment des poissons côtiers spécifiques à l'archipel (espèces endémiques) et, plus au large, une abondance de thonidés.

À propos de la campagne

Baptisée " Pakaihi i te Moana " (Respect de l'océan), cette mission océanographique est le fruit d'une collaboration institutionnelle forte, soutenue par la Polynésie et orchestrée avec les six maires des Marquises. Elle est montée et financée par l'Agence des aires marines protégées qui a bénéficié du soutien technique et logistique du Centre de recherches insulaires et observatoire de l'environnement (CRIOBE). Sa réalisation s'appuie sur la réunion de compétences scientifiques complémentaires apportées par des organismes de recherche, Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer), Institut de recherche et de développement (IRD), Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et du Muséum national d'histoire naturelle (MNHN), et les partenariats noués avec le service polynésien de la pêche ou l'institut Louis Malardé.


1/4 Biodiversité observée dans les fonds sous-marins des Marquises

Une campagne d'exploration

La campagne de recherche océanographique de l'archipel des Marquises a été menée d'octobre 2011 à février 2012 par une quarantaine de chercheurs. Les objectifs étaient multiples : analyser les ressources halieutiques, compléter l'état de la connaissance sur le patrimoine naturel des Marquises et appuyer le dossier pour leur classement à l'Unesco. L'exploration a concerné non seulement les poissons côtiers et les habitats en surface mais aussi les espèces des profondeurs, là où la biodiversité se cache. Pour la première fois, les grottes sous-marines accessibles à l'homme ont été explorées en plongée. D'importants moyens techniques ont également été déployés avec notamment un robot sous-marin autonome connecté à une caméra.

Les îles Marquises : un " hot spot " de biodiversité marine

"Les premiers résultats de l'exploration révèlent une biodiversité exceptionnelle du milieu marin, présentant des enjeux de conservation très importants. Cette étude va permettre d'appuyer le dossier de demande de classement des Marquises au patrimoine mondial de l'humanité et permettre aux Polynésiens de disposer de connaissances pour la gestion de ce milieu marin unique au monde" explique le ministère de l'Ecologie sur son site internet.

"Après 5 000 km de navigation, plus de 130 sites explorés et 1 800 heures de plongée, les premiers résultats de cette campagne sont à la hauteur des attentes : les marquises regorgent de nombreuses espèces côtières et profondes, pour la plupart spécifiques à l'archipel, dont certaines paraissent totalement inconnues du monde scientifique. Les fonds marins sont apparus très variés. Ainsi, par exemple, dans les grottes, des langoustes ont été régulièrement observées en abondance et il n'était pas rare de rencontrer, parfois très loin dans l'obscurité, de gros poissons, dont plusieurs espèces de grands requins" précise encore le ministère.

Globalement, l'écosystème marin marquisien est aujourd'hui assez préservé. À ce jour, plus de 300 espèces ont déjà été décrites dont 20 totalement inconnues. Les données et observations sont en cours de traitement et, en 2014, un colloque scientifique organisé en Polynésie française fera la synthèse de ces travaux.

Pour plus d'infos, rendez-vous sur le site www.aires-marines.fr

Mathilde Emery