Rest in peace Ulla

Publié le 04 juillet 2012 par Onceuponamarque @onceuponamarque

Once upon… le Minitel (rose).

Le 30 juin à 23h59, le Minitel a rendu son dernier souffle.  

Va-t-il nous manquer ? Et bien… comment dire… Non. Pas vraiment, sauf peut-être aux irréductibles Gaulois qui niaient  encore avec bravoure l’existence d’Internet.

Mais rendons-lui tout de même hommage car :

 1)   tout le monde le fait.

2)   C’est lui qui nous a appris  à taper sur un clavier, qui nous a enseigné le langage du numérique avant l’heure et, surtout, qui nous a formé au clavardage, a.k.a le chat.

 Car oui, le minitel serait bien l’un des inventeurs de la discussion en ligne. Avec quels programmes exactement ?

 Vous le savez.

 Le Minitel rose !

 Les services du minitel rose étaient, en effet, en 1983, les pionniers de la messagerie instantanée et, par là même, les inventeurs du pseudo en ligne, George78 et autres Marcel75.

 C’est d’ailleurs ces fonctionnalités de dialogue en direct – le terme « direct » étant, bien sûr, à relativiser en comparaison du « direct » de maintenant – qui ont fait la fortune de Xavier Niel, dirigeant de Free.

 3615 Ulla aurait même apporté plus de 1,5 milliards d’euros à l’homme d’affaire.

 Oui, le minitel, quand il est rose, est rentable. Environ  9,15 € par heure.

 La clé de rentabilité des services de ce kiosque télématique ? Les conversations érotiques justement, qui pouvaient durer des heures. Pouvaient ? Devaient !

 Les animatrices de ces 3615 coquins – animateurs, pour la plupart, apprendra-t-on plus tard – avaient pour consigne de faire durer les échanges salaces le plus longtemps possible. Ce que les utilisateurs acceptaient généralement assez docilement puisque le fantasme se construisait plus avec les mots qu’avec l’image à l’époque; phénomène plus que compréhensible lorsque l’on sait que l’affichage des photos sur Minitel pouvait prendre de nombreuses minutes. Défaut technologique ou manipulation des opérateurs de ces services roses ?

 …

 A votre avis ?

 Sachant que les touches du Minitel n’étaient plus prises en compte jusqu’à l’affichage complet de ces graphismes érotiques, la manœuvre relevait moins du bug informatique que du GENIE.

Sur ce chemin fait de gloire, d’argent et de sexe, remarquons tout de même un nid de poule contrariant apparu à la fin des années 1980 : Ulla. La vraie. En effet, à l’époque du boom de ce 3615 à succès, une prostituée du nom de Ulla se serait insurgée que la petite boîte marron lui ait volé son nom, sa marque de fabrique.

La demoiselle, qui aurait mal supporté que l’on empiète sur ses plates-bandes, a alors intenté un procès à son homonyme télématique. Et bien, croyez-le ou non, elle a gagné, défendue par Maître Gilbert Collard. 3615 Ulla a donc été sommé de lui verser la somme de 50 000 francs (soit 7 622 €). On lui versera en réalité 10 fois cette somme afin d’obtenir les droits complets sur ce nom sensuel.

Bref, finissons sur un verbatim à méditer de Monsieur Vincent Hutin : « Internet n’a pas le côté sulfureux du Minitel ».

Qu’en dites-vous ?

p.s : si Ulla vous manque trop, vous pouvez toujours rendre visite à sa cousine webistique Ulla.com .