Europavox 2012 | Live Report

Publié le 05 juillet 2012 par Splash My Sound @splashmysound

VENDREDI 25 MAI

Une  semaine de pluie sur les nerfs puis le ciel bleu. Le vendredi 25, on sort le nez du dessous de la couette et il fait beau, presque trop, l’habitude étant aux mutli-couches et à l’imperméabilité. Les concerts ne débutent qu’en soirée, un peu plus tôt à peine sur la scène Factory qui bouillonnera chaque jour dès 18h et proposera jeux farfelus & concerts, gratuité et qualité. Telles sont du moins les profonds désirs des organisateurs, François-Régis Croizier, aka St Augustine, en tête ! On y verra se produire nombre d’artistes dont plusieurs du label Kütu Folk Records (St Augustine, Garciaphone, Zak laughed..). Dans la lignée de cette gratuité passionnelle, fruits d’un consumérisme pingre ambiant, le Club de la Coopé et le Palais des Glaces (classieusement gratuit chaque soir durant). On en voit déjà rassurés de faire claquer leur menue monnaie dans l’intention de s’emplir la panse de gras faussement cuisiné et de boissons provoquant acmés de déviance. Les ripailleurs seront là, les passionnées en quête de fraîcheur, les agités du tympan aussi. Mais tout cela dans la mesure du raisonnable, puisqu’à 1h, les réjouissances seront closes.

Quant à nous, des cibles se dessinent déjà à l’horizon, nous savons où nous allons passer la soirée et faire vrombir les cœurs, les molaires et les nerfs. Cette soirée aura le goût de la Coopérative de Mai.

(Dear Reader)

Après un passage sur la scène Factory, où les Dear Reader,  leur jeune demoiselle Cherilyn MacNeil à la voix sucrée et leur violoncelle des plus verdoyants, nous ont mis le miel à la bouche, c’est  tête la première que nous plongeons dans l’antre de la Coopé pour tomber illico sur le concert de Fuel Fandango. Déjà entrevus aux dernières Trans Musicales où nous avons ouïe dire qu’ils avaient retourné la scène, nous attendions beaucoup de ce duo né de la rencontre entre la chanteuse Nita et le DJ Ale Costa (Mojo Project) qui fut concrétisée sur un premier album éponyme sorti en 2011 (WMG).

Sur scène, guitare, clavier, batterie donnent le rythme rock électrique suffisant pour encenser la voix de Nita à laquelle vient parfois se mêler celle d’Ale Costa. Polie et parfaite, cette dernière fait ronronner le micro sur The Engine qui trouve le rythme guidant l’excitation rythmique ou sur la fameuse Shiny Soul aux prémices vocaliques progressifs laissant monter la salive. Deux voix comme tigres en cage se donnent des coups de griffes, se font des yeux de biches. Des bribes d’Espagne flamenco à la façon d’une sauce piquante, la rage d’une efficacité assumée, une demoiselle de caractère mesuré qui  risque cependant parfois trop la vocalise. Pied de nez à une Espagne prisonnière de sa corrida, retournement des sales clichés « anticuados » vers un brillant modernisme.

(Fuel Fandango)

Pleines de joie, de surprise, face à une voix féminine qui souvent nous rebute et n’attise pas le feu en nous. Pleines de joie et de brasillement sous l’annonce d’un festival de feu, nous guettons maintenant Esser.

Esser, Ben Esser, c’était Braveface (Transgressive Records) en l’année 2009, Headlock, Satisfied et de la indie-pop british sympathique. Ni plus ni moins, surtout ni plus. Puis, parmi ses projets divers et variés, il a fait les beaux jours de l’album des The Shoes, Crack My Bones,  où il participa sur Stay the Same & Wastin’ Time, pépites rythmiques qui le voient aligner un ton de voix assombrissant et vibrant. Mais finalement, le bonhomme revient pour du nouveau, du vrai,  avec un EP Enmity (Gum Records) arborant une photo de sa personne, coiffure retournée, style patiné. Bonhomme chubby devenu homme qui a vécu et nous glisse sans plus attendre un sérieux désarmant. Les lumières, noires et blanches, de la rage, de la batterie et des claviers saturés, un bordel qui te soutire les viscères jusque dans la gorge. Les morceaux durent, et perdurent pour virer dans de la noise, pour nous faire serrer les dents jusqu’à ce que l’émail ne craque. L’ambiance est aux croques morts, on les accueille bras ouverts comme une dernière danse, image du grand saut, de toutes ces dernières choses qu’on est censé faire avant de … Une régularité sombre, berce et apaise. On ressent cependant une gaieté en son sein. Et on a le sourire, aux lèvres. Un sourire édenté.

Dans nos êtres c’est un peu la tempête, on y trouve des parasols et boules discos bazardés par l’orage, un soleil apocalyptique délivrant une lumière blanche, une danseuse de flamenco qui n’a plus toutes ses dents… Surréaliste.

Dans une continuité chic et sombre, c’est donc au tour de Woodkid, accompagné des batteurs de The Shoes. Yoan Lemoine, homme multitâches puisque photographe, réalisateurs de publicités, de clips (pour Lana del Rey, Katty Perry, lui-même…) et musicien, homme multitâche qui ne se perd pas en route et mène à bien ses projets, baguette et clés en main. L’arrivée est attendue et c’est peu dire, car, depuis la sortie de son EP Iron (Gum Records) en 2011, il a fait vibrer le peuple, les webzines et les hipsters. Promulgué pépite avant l’heure, le sacre musical de ce monsieur ne nous paraissait pas si évident. Comme l’incarnation soudaine de St Thomas, nous demandions à voir et surtout à entendre, pour y croire.

L’arrivée est attendue et sera insolemment messianique. Et si le messianisme pouvait encore passer, les effets, « militaires » dirions-nous, n’étaient pas du meilleur goût et cherchait un peu trop explicitement à hisser le personnage sur le trône impérial. Le grandiloquent laissé de côté, il entame de beaux morceaux qui, dans un tourbillon, nous mangerons toutes crues. Il y aura Brooklyn où il posera sa voix coupée, courte et grave. Voix qui gagnera en résonnance et puissance grâce aux cuivres, grâce à la mélodie d’un clavier. Il y aura Baltimore’s Fireflies où la grandeur ne sera que pointe et où la voix sera intime, sincère, sans fioritures. Et définitivement, ce sera sur scène qu’un tel morceau comme Iron prendra son sens, un sens entier et déroutant. Trompettes emmanchées, la voix se lancera et c’est peut-être sur ce morceau qu’elle aura été la plus belle, qu’elle sera la plus fragile, sur le fil, avant que les instruments n’entament une épique symphonie. Les lumières créeront l’instant, un film se déroulera, et la vibration musicale sera comme universelle. Malicieusement, nous pourrions dire « avoir vu la lumière ». Ailleurs, Run, Boy, Run, autre morceau récemment sorti sur EP, cisellera l’ambiance et jouera de l’orchestre. Les roulements de tambours, les caisses claires, gagneront sans cesse en puissance pour mieux transcender les cages thoraciques. C’est indéniablement grand. Le rappel en attestera. L’envie en sera presque à dresser l’étendard, à lancer l’assaut.

Virevoltées, quelque peu enragées, nous nous débattons ensuite pour sortir, au galop. Dehors il fait bon. Est venu maintenant le temps d’un dancefloor et d’un massacre de l’ouïe. Allons donc rendre visite à The Shoes et leur Dj Set au Palais des Glaces. Mais aussitôt arrivée, aussitôt repartie, le lieu étant engorgé d’une jeunesse en sueur face à nos dégaines de proprettes. Bon. Nous n’abandonnons pas et atterrissons bien sagement au Club de la Coopé avec l’ami AV et son Vénus Bar, de l’EP du même nom (Personne Records) qui nous fait divaguer : « le bar du désespoir, de l’illusoire, de la passoir ». Rythme sur lequel nous ne crachons pas mais son plutôt crade, voix inaudible, cachant des paroles parfois ridicules. Arrivées en fin de concert, la saleté d’un son nous acheva définitivement. Et, minuit passé, l’oreille est fatiguée et le cerveau beaucoup trop clairvoyant pour le supporter. Il ne reste maintenant que quelques minutes du concert de Freek. Fail. Nous rentrons. Charentaises aux pieds, candélabres à la main, il est temps d’aller se coucher.


(AV)

SAMEDI 26 MAI

Il suffit de grandes ballades dans les montagnes, de baignades hagardes et déraisonnables, pour rentrer de plein pied dans une nouvelle journée de festival et trifouiller dans la grande joie des pirouettes musicales. Ce jour est grand jour puisque rempli d’attentes en tous genres.

Eh bien, la soirée commencera pourtant assez mal puisque l’annonce de l’annulation du concert des Treefight for Sunlight en désarçonnera plus d’un. Mais  là, tout de suite, ce sont les adorables estoniens du label Talitres, Ewert and the Two Dragons, qui entament joyeusement la soirée sur la plus grande scène, au Forum. Ils ont atterris sur nos platines il y a peu avec l’album Good Man Down qui contient entre autres Panda et Falling, morceaux emplis d’âme et d’ardeur. Hélas, nous ne prendrons en vol qu’un titre, écouté à la va vite alors qu’une interview nous attendait.

Nous passerons ensuite directement aux Django Django (Because Music), douce et certaine sensation de ce début d’année, sensation qui s’égrène de concerts en festivals, du printemps qui passent à l’été qui s’approchent. Ces Anglais à la pop implantée sous la peau nous ont toujours adroitement contaminés à l’aide des climax Hail Bop, Default ou Wor qui tremblaient d’une ogresse efficacité. Oui mais non.  Excepté sur Skies Over Cairo où la rythmique chaude, arabisante et enjouée s’empressa de faire ballotter nos orteils, le reste du concert fut inlassablement plat et décevant. Blop. Bop.

Un peu dépitées, mais pas tellement surprises, nous faisons ensuite l’impasse sur Shaka Ponk pour directement nous empiffrer du concert de Dionysos, la bande à Mathias Malzieu qui brûle d’une fougue continue, ininterrompue depuis ses premiers albums. C’est le tout dernier Bird’n’Roll (Barclay) qui rythment leur tournée et le tout est toujours aussi vrombissant si bien que nous aurons même le droit de pousser un énième « Ta gueule le chat », rien que pour le plaisir.

Une nouvelle fois, impossible de terminer le concert puisqu’au Palais des Glaces, les BRNS nous attendent. Après les avoir eu en interview, nous crépitons, nous brûlons et exultons à l’idée de les voir bidouiller et manipuler leur mixture rock, pop, psyché, tribale bordélique, précieux nectar de leur son bien à eux cristallisé sur Wounded (mini-album fraîchement sorti sur Louis Records). Précipitamment, nous arrivons sur les lieux. Mais, horreur, malheur et damnation, c’est Mexico que nous entendons déjà. Foule bravée, parfois éjectée, nous sommes finalement devant et, bras en l’air, têtes secouées, ne reste qu’à hurler : ‘I’ve never been in Mexico ». Facile, et même vital, après une soirée qui n’a cessé de contrer nos instincts. Un chanteur batteur et cet alignement scénique feront le reste, remémorant ces grands moments magiques de sorcellerie où la force centrifuge venue du creux d’un chaudron au liquide en émulsion, produira virevoltante magie, cavalcades et pulsations.

Force créée, sera directement projetée vers un public quémandant l’incendie scénique pour n’en faire qu’une bouchée et se transformer, en de monstrueux êtres de feu. Lumière, lumière, LIGHT : Our Lights. Ces écervelés crient, d’emblée, ils crient jusqu’à la mort : « Ces cris soulèvent, leurs visages, leurs traits se contractent et elles ne se regardent qu’en vue de s’assurer que l’autre est encore debout, bien vivante, en vue de s’assurer qu’elle n’a pas succombé, qu’elle ne fut pas terrassée, par ce bouillonnement de sincérité, de tripes, d’envie, de vérité & d’humanité. Ce foisonnement, ce touffu, cette épaisseur, cette mitraillette. Ce quelque chose qui te frappe, te retourne, vide ton esprit pour laisser parler le corps. » Car c’est un son qu’ils créent, son fait d’influences mais à peine perceptibles et laissant ainsi la possibilité de vivre directement leur musique, sans élaboration aucune, sans d’innombrables parallèles parfois éreintants et destructeurs. Et ce sera tout. Ce morceau sera le dernier. Dernier car le concert a commencé plus tôt, de façon imprévue. C’est fini. Definitely.

(BRNS)

Malades de chaleur, nous quittons la foule, et gagnons la fraîcheur d’une nuit de mai. La suite ? Il n’y en aura pas. Tout ce qui se présente désormais sonne dub et ce n’est pas de notre humeur. Quant à Agoria, il commence dans plus d’1h. Alors, nous irons nous perdre quelques petites heures sur un dancefloor bien clermontois, avant de rentrer en notre demeure, essoufflée et soufflée, BRNS en tête.

DIMANCHE 27 MAI

Le dimanche a bien souvent des allures de tragédie grecque moderne. Outre les radiations d’un dimanche classique, les restes de la soirée passée viennent souvent couronner le tout et nous rendre mal & malheureux. Mais, nous en avons le rire diabolique, nous sommes plus en forme que jamais (les soirées ayant été assez sages jusque là) et surtout, nous sommes prêtes à affronter une marée d’extravagance et de frénésie musicale.

L’aprèm’ commence plutôt bien puisqu’après une petite séance de bavardage avec Jarle Bernhoft, Bernhoft, nous allons voir comment le monsieur balance sur scène. Après divers épanouissements au sein de groupes (Explicit Lyrics, Span …) et quelques collaborations avec des artistes norvégiens, il prend les choses en main et déboule seul en 2008 avec un premier album Ceramik City Chronicles et un deuxième album Solidarity Breaks sorti en 2011 (Universal Music).Et c’est plutôt convaincant.

Seul sur scène avec sa guitare, ses micros, son clavier, ses samples, il diffuse un swing jouissif. Démarrage vrombissant avec So Many Faces et une guitare furibonde, affolante. La sauce prend, le mélange est une potion de la meilleure composition. Se retrouver à chantonner en rythme avec passion «  I know, that she knows » relève du miracle. « GOSH, c’est orgasmique ! », et bim bam, dans une intense continuité, C’mon Talk est enclenché. Ca sample, avec maîtrise, dans tous les sens, aourch. Une petite erreur ébranle soudain toute la pyramide. Mais l’adorable, désarçonné, remonte sans  crainte en selle. Top. Cette fois-ci, it works ! La mosaïque est explosive, plutôt délicieuse, savoureuse et piquante en bouche. Puis sur un nouveau morceau, les samples s’empilent, le  garçon entre en transe jusqu’à l’instant donné où sa voix se pose, léchant le tout d’un ton qu’il sait donner et adapter à loisir. Doux enveloppements qu’il reproduira à sa façon comme lors de l’intense Stay With Me afin qu’on en sorte la peau moite et sucrée.


(Bernhoft)

La suite se dénomme The Minutes et nous ne les connaissons pour ainsi dire, pas. A ce qu’il parait, il s’agit d’une bande de dublinois à l’énervement rock instinctif et au premier album Marcata sorti sur Model Citizen Records en mai 2011. Sans concessions, il est vrai, le son est acéré et racé. Sous l’image d’un trio guitare basse batterie, trois foudres se déchainent et cherchent l’éclair suprême. Le décrassage est unanime, plutôt bien contrôlé, voilà tout.


(The Minutes)

Prochain concert, où, pour pallier l’absence des The Kills, sieur Gaz Coombes fut nommé avec son premier album en tant qu’homme libre : Here Come the Bombs (sur son propre label Hot Fruit Recordings). En attendant le début du concert, la difficulté était de discerner en quel honneur et pour quel nom toute cette peuplade s’était-elle rassemblée… Le concept du Supergrass revival ? Très certainement, à n’en pas douter. Et confirmation nous eûmes lorsqu’après environ trois morceaux l’assemblée parut désespérée de devoir subir les vaines tentatives d’un bonhomme qui n’avait plus rien d’un Supergrass et laissait échapper la clameur d’un homme seul. Moment de solitude à l’arrangement dans la lignée d’une compote sonore. Un son affreux, sale, ne laissant distinguer que la noyade d’un homme.

(Gaz Coombes)

L’échec passé, un peu de temps nous fut donné afin de nous préparer à notre aise, afin d’envisager le concert des Stuck in the Sound, déjà bien connus en live … S’ils replongent aujourd’hui dans la scène,  c’est avec leur dernier Pursuit, sorti en janvier dernier (Discograph) et qui fait pâlir à tour de rôles jouvenceaux et vieilles branches.  Et leur entrée sonore se trouve être des plus franches puisque Cramp Push And Take It Easy perce le silence en instaurant un bordel rock assumé. Ni une ni deux, il suffisait de hurler les paroles, de secouer ses membres et tout ce qu’il était possible de secouer pour dégénérer en quelque chose de quasi psychiatrique, créer une crise d’asile instantanée, malmener les mauvais démons, et tout saccager. Puis, Let’s Go reposera le rythme mais pas trop, les cris désespérés, ces « LET’S GO » surannés, jouant toujours des coudes ; Purple fera dans le dithyrambique enragé & ça jouera très vite, sous amphétamines, peut-être un peu trop vite ; Don’t Break The Bar Please Dumbo ! poursuivra la montée sonore, dans la même veine insane et …

Et tout s’enchaîne, s’enchaîne, tout s’enchaîne à une allure incroyable. Sur l’instant, le temps est imperceptible, impossible de garder les yeux ouverts, tout est intra corporel. On en perd nos sens. On se raccrochera alors à Brother qui, en milieu de setlist, amènera du moelleux et relancera l’aventure, à l’infini, jusqu’au Toyboy  emblématique qui agressera les foules d’envie. Ensuite, à peine le temps de reprendre souffle, esprit et sentiments sur Tender que tout repartira une dernière fois : Shoot Shoot, OuaisIt’s (Friday)… » and  it’s over. On n’aura pas compris grand-chose : retournées, faces en désordre, et plus encore. Des mots, sons, onomatopées, s’aligneront dans nos bouches. Ce fut insensé. « Elle la regarde presque paniquée, il s’agissait de sortir en conservant un semblant d’honneur, il n’y avait qu’une chose à faire, avancer, et surtout, regarder par terre. »  La ruée aux sanitaires s’imposait. La ruée vers l’or, c’était nous, maintenant, avant l’achèvement final, devant les Hives.

(Stuck In The Sound)

The Hives, qu’on ne peut tout simplement plus présenter en toute candeur. The Hives qui reviennent pour un tour de piste avec leur auto-produit Lex Hives. Ne sachant plus très bien quoi attendre de la bande suédoise qui chambarde les scènes de la terre entière, nous attentions en toute simplicité de subir le même sort qu’à chacun de leurs concerts pour finir en extrait de savon. Come On, nous dit Pelle. 1er titre du dernier album entonné et ça crie déjà. Pelle se chauffe certainement les entrailles, hmm. Try It Again attrape le cri au vol et pas de quartier pour les riffs qui en prennent plein leur grade. Comme si l’humanité toute entière s’animait instantanément, une vapeur se crée déjà dans la salle et, sur scène, un vacarme sans nom qui prend malin plaisir à chevaucher entre sons du nouvel album : Take Back the Toys, Go Right Ahead cumulant cris célèbres et débraillement arrangé, plus  insolemment échauffé tu meurs, et célèbres chansonnettes des premiers opus à la You Got It All…Wrong , Won’t Be Long, Walk Idiot Walk pénétrant l’audience à perte de vue. Transpercés, dépecés mais heureux jusque dans nos larynx qui rougeoient des douleurs du cri mais qui rougeoient du plaisir de se sentir en vie. Dernier son, dernière rage, dernier cri pour Tick Tick Boom qui vaudra aussi comme rappel sans fin, jusqu’au bout d’une crise de nerfs sans fonds.

(The Hives)