retour sur la cérémonie d'hommage aux martyrs du bois de Boulogne

Publié le 29 mai 2007 par Jeune Prof De Droite

Pour sa prise de fonction en tant que président de la République, N. Sarkozy a ajouté une touche plus personnelle au rituel traditionnel, en organisant une cérémonie d'hommage aux martyrs du bois de Boulogne. Cela m'a paru être le moment le plus fort et peut-être le plus chargé en émotion de la journée. N. Sarkozy a tenu un très beau discours, rappelant à tous combien la paix est l'un des biens les plus précieux.

Le nouveau président a en particulier souhaité que soit lue la lettre qu'écrivit le jeune résistant communiste Guy Môquet à sa famille avant de mourir (pour retrouver le texte de la lettre, cliquez ici) : "Si, a dit dans son discours N. Sarkozy, j'ai voulu que fût lue la lettre si émouvante que Guy Môquet écrivit à ses parents à la veille d'être fusillé, c'est parce que je crois qu'il est essentiel d'expliquer à nos enfants ce qu'est un jeune Français, et de leur montrer à travers le sacrifice de quelques-uns de ces héros anonymes dont les livres d'histoire ne parlent pas, ce qu'est la grandeur d'un homme qui se donne à une cause plus grande que lui. Je veux par ce geste que nos enfants mesurent l'horreur de la guerre et à quelle extrémité barbare elle peut conduire les peuples les plus civilisés. Souvenez-vous, enfants de France, que des hommes admirables ont conquis par leur sacrifice la liberté dont vous jouissez. Mais souvenez-vous aussi que la guerre est terrible et qu'elle est criminelle. Puissions-nous faire que dans le monde que nous vous laisserons le risque de voir triompher cette barbarie ait disparu. Que le souvenir du grand crime que nous commémorons aujourd'hui vous pousse à œuvrer pour la paix entre les hommes. Qu'il vous fasse comprendre que pour mettre fin au cycle éternel du ressentiment et de la vengeance il a fallu construire l'Europe. Qu'il vous fasse comprendre pourquoi la réconciliation franco-allemande fut une sorte de miracle, et pourquoi rien jamais ne doit conduire à sacrifier l'amitié qui après tant d'épreuves lie désormais le peuple français et le peuple allemand."

Dans ce beau texte, N. Sarkozy tire deux leçons du passé dont il faut se souvenir pour construire l'avenir : soyons fiers des valeurs qu'ont portées un certain nombre de Français au péril de leur vie pendant la guerre, et n'oublions pas que la guerre est criminelle ; l'Europe est et doit rester dans l'avenir le vecteur de la paix. Pour perpétuer le devoir de mémoire, N. Sarkozy a demandé à ce qu'en début d'année scolaire, on lise devant chaque lycéen de France la lettre de Guy Môquet, et, symboliquement, pour montrer son désir de remettre l'Europe en marche et de préserver le "miracle" de la réconciliation franco-allemande, N. Sarkozy s'est rendu en Allemagne auprès d'Angela Merkel le jour même de sa prise de fonction.

Ce sont là deux signes forts et rassembleurs. Même Marie-Georges Buffet, qui, pendant la campagne, avait montré la plus grande virulence envers N. Sarkozy ("Je lui interdis de citer le nom de Guy Môquet" avait-elle clamé !) a approuvé la décision du chef de l'Etat : "Cette dernière lettre, a-t-elle déclaré dans un communiqué, comme son engagement, prend racine dans ce double combat, indissociable, de résistance et d'émancipation humaine. Ce combat pour résister et pour l'émancipation humaine est pleinement d'actualité et anime aujourd'hui les hommes et les femmes de progrès. Il est donc important que ce message soit délivré aux futures générations et contribue ainsi à placer au coeur de notre République, des valeurs, des droits et un idéal."

Je me réjouis que N. Sarkozy ait décidé de faire lire cette lettre aux lycéens : pas seulement pour le devoir de mémoire, mais parce qu'il était également important que le nouveau président établisse une continuité entre sa campagne de candidat et ses actes comme chef de l'Etat. Il a montré ainsi que la mention de Guy Môquet dans ses meetings correspondait à un engagement réel (l'émotion de N. Sarkozy à la lecture du texte pendant la cérémonie le confirme d'ailleurs) et n'était pas simplement, comme le pensait la candidate du parti communiste, une tentative de récupération à des fins électoralistes.