Critique Ciné : 360, amour en ronde...

Par Delromainzika @cabreakingnews

360 // De Fernando Meirelles. Avec Anthony Hopkins, Rachel Weisz et Jude Law.


Les films chorales est un genre épuisé. Ces dernières années, beaucoup de réalisateurs se sont heurtés à ce phénomène de société que je ne comprends guère. Seul Collision de Paul Haggis reste un modèle du genre à mes yeux, avec accessoirement Love Actually dans un genre romantique. Peter Morgan, scénariste du très moyen Au-delà de Clint Eastwood mais du très bon The Queen de Stephen Frears, offrait ici un script plutôt de bonne facture à  Fernando Meirelles, le réalisateur de La cité de Dieu ou encore de The Constant Gardener, deux exemples très bons en leurs genres. 360 c'est un film chorale assez efficace qui invite avant tout au voyage. En effet, nous naviguons au travers de plusieurs pays et plusieurs destins et personnages, tout en conservant la langue de ceux ci (notamment en France en engageant Jamel Debbouze et François Xavier Demaison - même si ce n'est pas des très grands, Meirelles a tout de même fait le choix de prendre des acteurs français - ).
Relecture moderne et dynamique de la pièce La Ronde, d'Arthur Schnitzer. Une histoire d'amour chorale où les destins de personnages d'horizons différents s'entrecroisent.
360 raconte donc une belle histoire avec des destins assez intéressants. Tous ne sont pas exemple mais cela me rappelle un peu Paris de Cédric Klapish et son fonctionnement assez étrange. Ce film est surtout beau, surtout magique par certains aspects. Il raconte l'amour d'une manière intéressante, et bien loin de tout ces films où le pathos est devenu le maitre mot. Celui ci tente de conserver un tant soit peu de réalisme au travers de personnages de tous les jours, de tous les horizons et de tous les pays. Même si le titre du film reste assez impétueux étant donné que l'on ne fait pas vraiment dans le 360° dans l'exploitation des relations entre les individus, cela reste tout de même de bonne facture. J'ai notamment beaucoup aimé tous les passages de Rachel Weisz, que j'ai trouvée juste et surtout très vraie dans ce qu'elle tente de nous offrir. C'est la même chose pour tout ce qui se passe autour de Jude Law. Son personnage est bien loin de ce que j'aurais pu attendre de lui (même s'il conserve son côté dandy).
Fernando Meirelles n'en fait pas trop. Il donne suffisamment de couleurs à son film, sans vouloir le faire trop briller. C'est surtout son goût pour les tons épurés que j'apprécie. On avait pu notamment le voir dans Blindness, un film très grisâtre racontant une histoire de virus. Cela collait parfaitement avec l'univers du film. On encore le côté ensoleillé de The Constant Gardener. Ici le choix se devait d'être différent selon les histoires et selon les pays. L'exercice était donc forcément bien plus complexe. Mais réussi là aussi. Encore une fois il sait comment s'y prendre. Au final, 360 reste une bonne surprise sans être non plus le meilleur film du réalisateur. Disons qu'il y a certains pans de l'histoire qui ne sont pas les plus intéressants (notamment en France, tout ça à cause des deux interprètes que je ne porte pas forcément dans mon coeur de cinéphile). Mais 360 est beau et c'est je pense, ce qu'il faut en retenir, sans compter le cast 360°.
Note : 6.5/10. En bref, un joli film chorale racontant avec véracité un récit amoureux des quatre coins du globe.