Henri Guaino interviewé par Jean-michel Aphatie

Publié le 29 mai 2007 par Jeune Prof De Droite

(photo : Paul Delort/Le Figaro) Ce matin, Henri Guaino, qui écrit les discours de N. Sarkozy, était l'invité de Jean Michel Aphatie sur RTL (cliquez ici pour écouter cette chronique). (je vous signale aussi cet article paru sur H. Guaino le 26 février dernier dans le figaro)

Il a insisté sur le fait qu'écrire les discours du candidat n'était pas à ses yeux une profession mais un véritable engagement politique, réfutant ainsi le qualificatif de "nègre" ou de "plume". Il définit sa tâche comme une "collaboration" qui ne dispense pas de réfléchir.

Assurément, le moment le plus intéressant de l'interview était la comparaison qu'Henri Guaino a dressé entre N. Sarkozy et J. Chirac, dont il écrivit les discours dans la campagne de 1995. La comparaison n'est pas simplement anecdotique, elle permet de donner une assez bonne définition de ce que doit être la politique et l'engagement politique.

"Jacques Chirac, dit Henri Guaino, a un rapport à la politique qui est finalement assez simple : il ne croit pas que la politique puisse changer quoi que ce soit, ni dans la société ni dans le monde. Il ne croit pas que la politique fasse l'histoire : la politique est une sorte d'accompagnement des événements en essayant de les canaliser, de colmater les brêches, de réparer les dégats ici ou là."

Henri Guaino affine ensuite son analyse, car il y a manifestement un décalage entre une telle description de J. Chirac et l'image déterminée que le candidat de 1995 avait donnée de lui-même en promettant de lutter contre la "fracture sociale". "Il était parfaitement sincère, poursuit donc H. Guaino, mais confronté ensuite aux obstacles qui se dressaient sur sa route, il a battu en retraite parce qu'il ne pensait pas être en mesure de surmonter ces obstacles."

Ce que J. Chirac n'a pas su faire, H. Guaino pense évidemment que N. Sarkozy en sera capable. Implicitement, l'écrivain brosse donc en contre-point le portrait de N. Sarkozy et définit ce qu'est l'une des qualités essentielles de l'action politique : le volontarisme.

Le grand homme, en politique, n'est justement pas celui qui se contente d'accompagne le monde, mais celui qui par son caractère volontaire parvient à l'entraîner là où il a décidé qu'il irait. Je sens moi aussi en Sarkozy une volonté énorme qui le rend capable de grandes choses. Si j'ai adhéré à l'UMP c'est en grande partie, au-delà des idées de droite dans lesquelles je me reconnais, parce que je crois en cette détermination dont N. Sarkozy a fait preuve aussi bien dans le dossier d'Alstom que dans la crise des banlieues ou la question de l'immigration.

Evidemment, ce serait de l'idolâtrie stupide de dire aujourd'hui que N. Sarkozy est un grand homme : de cela, seule l'Histoire jugera. Il n'en reste pas moins vrai qu'il a toujours affiché la conviction que la politique peut changer les choses et ce n'est sans doute pas là la moindre de ses qualités.