Pranburi en mode Pékin Express

Par Asianmike

Aujourd'hui, j'ai décidé de changer de plage et d'aller me baigner à celle de Pranburi. C'est à 25 km de Hua Hin et un bus y part toutes les demies heures. Et puis peut-être que sur place je trouverai comment aller au Sam Roi Yod facilement.
Je me souviens que les bus partaient depuis l'un des 7 Eleven du milieu du Soi 72 et effectivement, j'en vois deux et arrive à déchiffrer qu'ils vont à Pranburi. Je monte à bord. Dans mon Lonely Planet aucune info, aux différents points de renseignements touristiques d'Hua Hin, j'ai réussi à n'obtenir qu'une carte très succincte de Pranburi présente en annexe d'un carte sur Hua Hin. Carte qui aura le gros défaut de ne pas avoir d'échelle ce qui me jouera des tours, vous verrez. Trois quart d'heure et le chauffeur me fait signe de descendre. Déjà, il ne quittera pas la route principale (Phetkasem Road) pour s'enfoncer vers le bord de mer. Dommage, ça m'aurait bien arrangé. Mais bon avec mon plan, je vois vers où c'est. Facile ! Dès le trottoir rejoint , un moto-taxi me demande où je vais "Pak nam" réponds-je pour lui signifier que je veux aller au front de mer, c'est ce qu'il y a marqué sur ma carte en thaï comme traduction d'estuary. Il me propose de m'y emmener pour 120 bahts ce qui me paraît cher. Mais rapidement en continuant ma route, un doute s'installe. C'est quoi exactement les distances sur cette carte. Un prix aussi élevé n'était peut-être par pour profiter du touriste assez taré pour venir jusqu'ici tout seul mais parce que c'est loin tout bonnement. Le souci, c'est que maintenant des moto-taxis, il y en a plus et il y en aura plus. Je continue donc...
Je marche depuis trois bons quart d'heure et je ne suis toujours pas au niveau de la voie ferrée qui sur le plan avait l'air tout près. Une dame à moto, s'arrête à ma hauteur, sentant bien que je fais fausse route. Non seulement, c'est très loin mais à la dernière intersection, j'ai pris le mauvais chemin. Elle me prend comme passager et me ramène sur la bonne route. A peine m'a-t-elle souhaité bonne chance qu'un pick-up ralenti à ma hauteur "Pai nai ?" "Pai pak nam krap". Il me propose de monter. Sa voiture est climatisée. Le pied car ça tapait fort. Je vois un panneau qui indique ma destination à 6 km. Mon bienfaiteur m'apprendra dans nos échanges en thaï qu'en fait il y a 12 kilomètres entre là où le bus m'a laissé et le front de mer. Con de plan sans échelle !
Me voilà, enfin sur la route qui longe la mer. Il est midi passé, je m'installe au Beach House pour commander à manger. Au moment de repartir, je vois que le ciel est menaçant mais tant pis, s'il faut je m'abriterai. A peine faits quelques mètres et pris 6 photos ( je vous en mets deux, sur la 2e; on voit bien le mur de pluie arriver) que déjà il pleut. Le temps d'avancer un peu et c'est le déluge. 


Je cours m'abriter sous la bâche d'une famille qui a un petit stand restaurant sur le haut de la plage. Ils m'accueillent gentiment. J'y resterait une heure et demie le temps que ça se calme. Un temps mis à profit pour exercer mon thaï car aucun ne parle Anglais. Ils sont très curieux de savoir ce que je suis venu faire là. Et pour tout dire, je me le demande aussi un peu. Plaisantent plusieurs fois sur le fait que je vais devoir dormir ici. J'aurais jamais pensé que c'était aussi compliqué de se déplacer par ici et c'est que le début. Une fois l'averse enfin calmée,un petit débat se lance entre eux, ils se demandent comment je vais repartir. Car pas de moto-taxi ni bus sur le front de mer. Finalement, un se dévoue pour m'emmener à moto à un 7 Eleven ou il y a des minivans. Manque de chance aucun ne va à Hua Hin. Il est embêté,je le remercie et lui dis de repartir, je vais me débrouiller. Il y a un marché pas loin, avec tout le passage, j'espère bien trouver des gens pour me ramener sur la route ou passe les bus. Je vois un pick-up blanc et lance au gars qui le charge: "Koh tot na krap. Khun pai Thanon Petkasem mai ?". Il ouvre la portière arrière. Discussion avec toute la famille qui au début essaie de m'expliquer comment y aller. Je m'assure qu'eux vont par là et tente un "pai gap khun dai mai krap ?", ils acceptent de suite et se serrent à l'arrière pour me faire une place comme il pleut encore alors que je me proposais de monter à l'arrière en mode Pékin Express. Je leur explique que je cherche à récupérer le bus rouge pour Hua Hin avec lequel je suis venu. Du coup, ils comprennent mieux pourquoi, je suis perdu par ici.
Déposé exactement là où le bus m'avait laissé, je les remercie chaleureusement. Je n'aurais rien vu de la plage de Pranburi ou presque mais j'aurais découvert des gens incroyablement serviables qui m'ont bien aidé et je dois dire que sans mes notions de thaï, ça aurait été beaucoup plus compliqué. Bref, une aventure amusante au final et qui m'aura permis de pratiquer la langue en condition réelle pendant pas mal de temps. Du coup je vais persévérer. Peut-être pas dans le fait de partir dans l'inconnue comme ça trop souvent mais dans l'apprentissage du thaï. Et m’inscrire à Pekin Express, je suis prêt. Parce que le bus aller/retour m'a coûté 40 THB, un euro par jour, je suis dans les clous !