Test de Max Payne 3 sur 360/PS3/PC

Publié le 11 juillet 2012 par Axime

Lorsque nous avons appris que Remedy, studio fondateur de la licence Max Payne, s'est séparé du flic le plus dépressif de l’histoire du jeu vidéo, nous avons craint le pire pour la suite de la licence. Lorsque c’est le géant Rockstar qui reprend le flambeau, on redevient légèrement excité. Sam Lake cède donc sa fantastique plume à Dan Houser qui aura la lourde tâche de faire revivre une licence trop longtemps attendue, pour le pire ou pour le meilleur ?… Non mais oh ! C’est Rockstar aux commandes hein, vous n’allez pas vous mettre à douter !


Il est iiiiivre Max
Une décennie après les événements de Max Payne 2 : The Fall of Max Payne, Max décide de faire table rase de son douloureux passé. Profondément affecté par la disparition de sa femme et de son enfant, Max a peu à peu sombré dans l’alcoolisme et s'est découvert une nouvelle passion, la pharmacologie et l’effet des analgésiques sur le cerveau humain.
Alors qu’il est au plus bas, tonton Max prend la décision de s’installer à São Paulo afin de fuir ses vieux démons. Ex-flic de renom, il est repéré, avec l’aide de son ami Raul Passos, par une agence de sécurité qui lui demande de protéger un riche industriel et sa famille. Cependant, encore sous l’emprise de son cocktail maison, il ne parvient pas à empêcher l’enlèvement de la compagne du richissime propriétaire par un gang local. Alors qu’il se rend sur le lieu de la remise de rançon, le rendez-vous tourne au fiasco, s’en suit une guerre entre ledit gang et une milice paramilitaire aux agissements parfois douteux dans l’enfer des favelas brésiliens.
Côté scénario et mise en scène, Rockstar n’a pas lésiné sur les moyens et nous pond un Max Payne 3 formidablement bien écrit, puissant et sombre à souhait. Cette formidable narration est épaulée par les (trop ?) nombreuses cinématiques issues du moteur du jeu. De plus, la voix rauque et virile de James McCaffrey donne encore plus de profondeur au personnage que vous incarnez. Si Rockstar respecte dans les grandes lignes les aspects scénaristiques instaurés par Remedy, le studio américain n’a pas hésité un seul instant à y ajouter sa touche personnelle, à savoir des effets graphiques présents lors des nombreuses cut-scenes pour illustrer l’ivresse et la descente aux enfers de notre bon vieux Max. Malheureusement, ces filtres graphiques finiront tôt ou tard par vous flasher les neurones à la manière d’un Men in Black, sauf si bien sûr vous êtes initiés aux plaisirs alcooliques et autres joyeusetés éthyliques. En outre, les sous-titres demeurent beaucoup trop petits, et deviennent illisibles lorsqu'ils se retrouvent devant un élément blanc, il vous arrivera donc parfois de ne pas pouvoir comprendre ce qui se dit à l’écran. Rockstar réitère malheureusement l’erreur commise avec Red Dead Redemption.

Graphiquement parlant, Max Payne 3 fourmille de détails en tout genre. Que ce soit dans l’enfer des favelas ou au sommet des plus grands buildings, Rockstar a clairement travaillé et affiné les panoramas, donnant énormément de réalisme aux décors. Jamais nous n’avons vu São Paulo aussi vivante et mortelle à la fois. Les personnages eux aussi sont extrêmement détaillés. Lorsque nous avions découvert Red Dead Redemption, on se disait que Rockstar avait placé la barre très haut mais avec Max Payne 3, le studio américain passe un nouveau cap, et ce n’est pas pour nous déplaire.

Bullet de viande
Malgré ses prédispositions au bide à bière, Max n’en reste pas moins toujours aussi efficace, arme (manette) à la main. Violent, nerveux, survitaminé, Max Payne 3 a de prime abord tout d’un TPS classique, sans pour autant faire de Max un homme invincible. Ça fusille dans tous les sens, ça vise plus ou moins bien, ça exécute avec style, ça se planque comme un fourbe.
Toujours d’actualité, notre ex-flic peut se la jouer expert en roulades et autres esquives, enjamber des obstacles, sauter par-dessus des murets tout en mitraillant ses pauvres victimes. Mais la petite nouveauté réside dans la possibilité pour Max de se mettre à couvert derrière n’importe quel élément du décor. En ce sens, Rockstar a clairement réactualisé le gameplay de la licence. Max Payne 3 devient donc beaucoup plus rythmé que ses aînés, les gunfights se voulant résolument plus hargneux et mouvementés, et Dieu que c’est bon ! Cette abondance de moments épiques donne réellement du baume au cœur, à défaut d’une balle. On retrouve donc avec joie cette nervosité qui avait fait le succès des deux précédents opus de la série, le tout soutenu par une musique de toute beauté qui sied à merveille au rythme de l’action en cours. Le savoir-faire de Rockstar en termes de bande sonore reste et restera toujours aussi grandiose.
Après quelques minutes de prise en main, on se rend compte que Max Payne 3 reste très
old-school et donc, relativement difficile. Chaque balle reçue peut très rapidement vous faire mordre la poussière. Et ce ne sont malheureusement pas les quelques analgésiques disséminés sur votre route qui vous rendront invulnérables, loin de là. Cependant, vous aurez parfois la chance d’effectuer un ultime tir pouvant vous octroyer un petit sursis. En effet, si un ennemi parvient à vous aligner, vous aurez alors quelques secondes pour vous venger. Si vous y parvenez, Max consommera immédiatement un médicament et reprendra ses esprits. Petit inconvénient, vous serez à terre et à découvert, il faudra alors se précipiter vers un endroit sûr pour ne pas être lamentablement mitraillé. A vous, donc, de faire attention et d’utiliser tout ce qui pourrait vous servir de couverture pour économiser au mieux votre santé et vos analgésiques.
Mais Max Payne 3 ne serait pas un véritable Max Payne sans un élément central de son
gameplay, le Bullet-Time. Beaucoup de jeux s’y sont essayés, et malheureusement pour eux, les élèves n’ont pas réussi à dépasser le Maître. Commençons cet épisode du Bullet-Time pour les Nuls. Le Bullet-Time se matérialise par une jauge qui, lors d’un appui ferme sur le stick droit, enclenchera un ralenti stylé Made in Max Payne. Si cette jauge se volatilisera extraordinairement vite, elle vous accordera cependant assez de temps pour sauter, planer et abattre d’un headshot des ennemis cachés derrière un mur ou un bar. Lors de gunfights plus nerveux qu’à l'accoutumée, le Bullet-Time s’avérera utile pour éviter le décès. Ces petits ralentis vous permettront d’admirer le travail qu’a effectué Rockstar en ce qui concerne l’animation des corps. Chaque impact de balle, chaque réception au sol, chaque mouvement a été formidablement retranscrit et semble très naturel, on a rarement vu ça ! Le moteur physique de Rockstar fait clairement des ravages. C’est d’autant plus impressionnant lorsqu’on observe l’attitude et les mouvements de Max. La façon qu’il a de se retourner pour tirer sur ses ennemis ou encore la manière qu’il a de se mouvoir au sol sont autant d’exemples de la puissance du moteur. Rockstar a poussé le vice à son paroxysme en modifiant les mouvements de Max Payne en fonction de l’arme qu’il utilise. Il aura par conséquent plus de mal à bouger et à tirer avec un revolver dans la main gauche alors qu’il porte une arme automatique dans son autre main. Cela donne bien plus de réalisme à l’action, en évitant par exemple que l’arme soit scotchée dans le dos de notre héros, comme c’est le cas dans de trop nombreuses licences.


Max of pain
Mais là où Max Payne 3 surprend réellement, c’est bien dans le mode multijoueur. Les puristes de la première heure n’auront jasé que peu de temps. En effet, Rockstar a voulu se lancer le défi de réaliser un mode en ligne pour un jeu essentiellement orienté solo, et ce défi a été relevé avec brio. Quand on a eu l’occasion de goûter aux excellents modes multijoueurs de Grand Theft Auto IV et Red Dead Redemption, force est de constater que celui de Max Payne 3 est dans la même veine.
Comme tous les jeux se jouant désormais en ligne, il vous sera possible de créer votre propre personnage, que vous pourrez customiser au fil des différentes parties que vous aurez jouées en collectant des points d’expérience. Ainsi, vous aurez la possibilité d’améliorer votre équipement, en ajoutant par exemple un silencieux à votre revolver ou en augmentant votre résistance par le biais d’un gilet pare-balles plus performant. Chose assez singulière et étonnamment efficace, la notion de poids prendra énormément d’importance dans Max Payne 3. De ce fait, plus vous serez chargé, plus vos mouvements seront lents et moins il sera facile pour vous d’esquiver les tirs de vos adversaires.
Au niveau des modes de jeu, Max Payne 3 n’a rien à envier aux autres pointures du genre. Vous aurez la possibilité de jouer dans des modes très répandus comme le deathmatch et le team deathmatch. Mais là où le soft se démarque clairement de ses concurrents, c'est avec les modes Gang Wars et Painkiller. Le mode Painkiller demandera à deux joueurs de rentrer dans la peau de Max et de son acolyte, Raul Passos. S’ils auront la chance de disposer d’un équipement plus performant, ils devront hélas faire face à tous les autres joueurs présents dans la partie, ce qui ne sera pas une mince affaire. Le second mode, le mode Gang Wars, est probablement le mode le plus intéressant du fait de son côté aléatoire. Les joueurs s’affronteront pendant cinq manches. Durant les quatre premières, le lieu et l’objectif seront totalement aléatoires. Il vous sera par exemple demandé de poser des bombes ou d’empêcher vos adversaires de le faire, d’éliminer une cible ou de la défendre. Le cinquième round consistera en un team deathmatch durant lequel le nombre de vies sera fixé par vos victoires lors des quatre manches précédentes. Ce mode favorisera grandement la coopération et la mise en place de stratégies solides entre les membres de l’équipe.
En outre, Rockstar a fait l’effort de conserver ce qui faisait le succès du solo pour l’ajouter au mode en ligne. Ainsi, les joueurs auront l’occasion d’utiliser diverses compétences, dont le Bullet-Time. On aurait pu craindre une bataille de Bullet-Time mais finalement, le multijoueur se trouve être complètement barré et fun. Quand un joueur active son Bullet-Time, tous les ennemis présents à l’écran sont ralentis, il n’y aura plus qu’à viser et peindre les murs avec leur cerveau. Outre le Bullet-Time, vous aurez la possibilité de brouiller les pistes, de gagner de la santé, et d’augmenter votre puissance de feu. Si le mode solo vous contentera pendant une bonne dizaine d’heures, le mode multijoueur s’avérera incroyablement chronophage et convivial.