Alela Diane sensuelle diva

Par Titus @TitusFR
Avec la grâce et la sensualité digne d'une Norah Jones, la folkeuse californienne Alela Diane a hypnotisé, vendredi, le cabaret Vauban à Brest, où se jouait, à guichet fermé, l'une des dernières dates de sa tournée française. Une prestation intimiste et sereine.
L'esprit folk dans sa plus pure expression. Un set dénué d'artifices, le naturel avant tout. Le son des guitares et du banjo, ponctué à l'occasion du battement d'une grosse caisse ou des applaudissements du public. Voilà pour la rythmique. Le show d'Alela Diane mise avant tout sur la sobriété, mais ce quasi dépouillement est précisément ce qui permet au public d'apprécier l'essentiel : ces mélodies lancinantes qui nous emportent comme le mouvement des vagues, les ondulations d'une voix si touchante qu'elle parvient à débusquer les émotions les plus enfouies en chacun de nous... Sensible et sensuelle, la jeune songwriter fait déjà preuve de beaucoup de métier et d'un naturel qui laisse deviner une immense artiste.
Talents d'exception
Entourée sur scène par un trio d'exception : à la guitare, son père, Tom Menig, à qui l'on doit l'enregistrement du premier album d'Alela, "The Pirate's Gospel", ce disque aussi original que captivant; pour les choeurs, son amie la chanteuse amérindienne Mariee Sioux et, au banjo, Matt Bauer (deux artistes qui suivent aussi parallèlement leurs propres itinéraires en solo). L'ambiance est bon enfant. Tom Menig, aux faux airs de D'Artagnan, fait son papa poule. La complicité est manifeste entre le père et sa fille. Au milieu du set, tandis qu'Alela et Matt s'accordent, Tom chahute : "Je vous raconterais bien une blague pour vous faire patienter, mais ma fille ne veut pas..." La chanteuse sourit : "Daddies like to tell stories all day" (tous les papas passent leurs journées à raconter des blagues).
Simplicité déroutante
A l'étage du Vauban, après un rappel copieux, le public est invité à rencontrer Alela, Matt et Mariee, qui dédicacent albums et affiches. La simplicité de la chanteuse est tout bonnement déroutante. Elle semble sincèrement surprise des honneurs que lui réserve le public et gratifie chacun de ses interlocuteurs d'un large sourire doublé d'un timide "thank you". La nouvelle diva, révélée seulement l'an dernier en France, semble toujours un peu surprise de son succès outre Atlantique. Cette candeur non feinte fait tout le charme du personnage. La musique d'Alela est une eau de jouvence où il fait bon se ressourcer. Heureusement pour nous, cette source vaillante ne semble pas près de se tarir : un second album est déjà en vue...
La vidéo de "The Pirate's Gospel", succès de l'album éponyme :