A la Une de la revue Science du 13 juillet, un grand bilan sur l'épidémie de VIH-sida aux Etats-Unis, plus de 30 ans après l'identification des tout premiers cas, rapportés en 1981 par le Morbidity and Mortality Weekly Report des CDC et identifiés alors chez cinq jeunes homosexuels actifs. Un bilan qui intervient à quelques jours de la grande Conférence internationale sur le VIH-sida, organisée pour la première fois aux Etats-Unis, à Washington du 22 au 27 juillet, quelques semaines après les autorisations américaines d'une première prophylaxie pré-exposition et d'un premier home-test d'autodépistage du VIH.
Cette édition spéciale de Science est motivée par la prochaine Conférence internationale sur le sida, qui pour la première fois se déroule aux Etats-Unis et réunira plus de 20.000 participants du 22 au 27 juillet. D'autant qu'à eux-seuls, les Etats-Unis concentrent maintenant environ 1,2 million de personnes infectées par le VIH, avec une prévalence/incidence particulièrement élevée dans le Sud et avec un risque particulièrement élevé pour les Noirs-homosexuels et hétérosexuels et pour les personnes touchées par pauvreté. Les défis qui se posent, aux Etats-Unis sont donc devenus très « représentatifs » des enjeux mondiaux, avec en tout premier lieu, la priorité du diagnostic de l'ensemble des personnes séropositives puis leur accès aux traitements existants, à la fois pour leur propre santé mais aussi dans l'objectif de limiter la contagion.
Anthony Fauci, qui dirige la branche des NIH qui finance la stratégie américaine contre le VIH / SIDA, via le US National Institute of Allergy and Infectious Diseases (NIAID) et un budget global de 4,5 milliards de dollars dont un tiers affecté à la lutte contre le VIH / SIDA, l'un des principaux architectes du Plan d'urgence du Président Obama livre, dans cette édition, dans le cadre d'une « Journée avec science »,toute sa confiance quant à un renversement de tendance possible de l'épidémie, non pas via le développement de traitements qui puissent guérir totalement la maladie mais via l'efficacité de la PrEP pour prévenir le risque d'infection chez les personnes séronégatives. Même si, des perspectives de développement d'un vaccin subsistent, avec la découverte d'anticorps à large spectre spécifiques pour le VIH, la grippe et l'hépatite C.
Les effets secondaires possibles de la prophylaxie pré-exposition sont également abordés, comme le risque de l'émergence de résistances aux médicaments ou encore de mauvaise observance, chez les personnes non infectées, donc peut-être moins motivées.
Une conférence internationale cette année légitimement américaine avec le récent tournant de la PrEP pris aux Etats-Unis, et l'autorisation du tout premier kit home-test de détection du VIH.
Source: Science 13 July 2012 Vol. 337 no. 6091 Special Issue: HIV/AIDS in America