Marc-Antoine Jamet : les erreurs de stratégie de la direction de PSA

Publié le 16 juillet 2012 par Gezale

« Le groupe PSA est devenu le théâtre du plus grand désastre social du Sarkozysme fini. 8000 emplois vont être détruits, à Aulnay, à Rennes, à Sochaux, dans de nombreux autres sites en France, au cours des prochains mois. Ils  s’ajoutent aux 1900 suppressions de postes déjà décidées en novembre 2011 par la firme au lion.Ce plan social, manifestement mis en veille avant les dernières élections à la demande du Gouvernement Fillon, n'est pas supportable. « Coup dur », « catastrophe », « tsunami », « choc »… aucun terme n'est assez fort pour exprimer ce que chacun ressent à cette annonce en pensant aux salariés, à leur famille renvoyée à la brutalité de la crise, aux territoires dévastés par cette récession amplifiée et provoquée par les erreurs de stratégie de la direction (absence d'innovation, choix de modèles inadaptés, manque de développement mondial). Il faut être solidaire de ces femmes et de ces hommes qui pensaient travailler pour une entreprise loyale et solide, alors qu'ils n'étaient les employés que d'industriels "en papier". Qui plus est, cette vague de licenciements va être grossie des emplois indirects qu'elle va faire disparaître, puisque un emploi supprimé dans l’automobile entraine la surpression de deux ou trois autres parmi les sous-traitants. On mesure le séisme. Dans l'Eure, nous ne l'ignorons pas.Le lion chassera bientôt dans un « désert industriel » ! L’industrie française, particulièrement sa filière automobile, a été abandonnée depuis trop longtemps par un Etat aux abonnés absents, n'assurant ni impulsion, ni coordination, se targuant de suivre un modèle anglais du "tout services" qui avait pourtant failli, versant des milliards d’aides publiques sans contrepartie, différence notable avec l’aide régionale accordé, avec raison, à l’usine Renault de Cléon mais à la condition d'un accord de maintien de l’emploi, de performances industrielles et environnementales.Dans  ce contexte, le courage du gouvernement de Jean-Marc Ayrault de refuser ce plan social est grand. Le gouvernement, avec l’impulsion du Ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, doit proposer des solutions pérennes à l’industrie française pour que le système productif français retrouve le chemin de l’innovation, de la croissance et de la création d’emplois qualifiés. Nous attendons donc avec espoir les annonces qui seront faites au Conseil des Ministres du 25 juillet. Soutiens publics, incitations financières, plan de formation professionnelle, structuration des territoires, développement de filières d’excellence pour renforcer la créativité et la productivité… tout doit être mis en œuvre pour aider les ouvriers et des employés désespérés par ces décisions violentes et redresser au plus vite une industrie qui doit impérativement retrouver sa place en Europe et dans le monde. »Marc-Antoine Jamet, maire de Val-de-ReuilVice-président de la Région Haute-Normandie