Cluster, ce ne sont pas que des céréales

Par Spicynico

Je l'ai dit ici. Je vais faire une note sur le cluster.

J'avais donc décrit le Cluster, en musique (parce qu'il semblerait que ça existe aussi en d'autres domaines incompréhensibles), comme* une manière de jouer d'un instrument, essentiellement à clavier, en appuyant simultanément sur plein de touches (dont l'écart est indiqué par la partition), avec le plat de la main. Nous pouvons différencier cluster statique (la main enfonçant les touches sans autre mouvement) et cluster dynamique (la main, enfonçant les touches à un endroit, va parcourir une certaine étendue musicale avant de s'immobiliser).
Technique très contemporaine s'il en est, qui peut parfois, selon les volontés du compositeur, s'élargir à l'avant bras, l'avant bras plus la main, voire les deux avant-bras et les deux mains, produitsant un effet de saturation musicale proprement impressionnant.

Tout explication théorique étant bien plus compréhensible à l'aide d'exemple, en voilà, un cluster ! Attention, c'est vraiment très impressionnant. J'ai en effet choisi de vous faire écouter la fin de Gmeeoorh, que Yannis Xenakis (1922-2001) composa entre 1972 et 1974. L'oeuvre explore toutes les possibilités musicales de l'orgue, à tel point que l'on a parfois tendance à se trouver face à un objet musical non identifié, entre musique expérimentale et électro-acoustique ; à la fin une masse puissante donant l'impression que l'instrument va exploser de tous côtés.



Xenakis, Gmeeoorh, enregistré à Notre-Dame de Paris par Françoise Rieunier en 1980.

* J'adore m'autociter moi-même ! C'est grave la claaaaasse ! (et comme personne ne me cite jamais...)