D'autres activités auront lieu samedi et dimanche. Notamment une cérémonie du thé Café Branly le 8 juillet de 15 à 18 heures et que je relaterai donc après-demain.
Commençons par là avant que la queue ne s'allonge plus que celle d'un dragon. Car il faut d'abord acheter des tickets pour commander ensuite les plats, ce qui se fait un peu "au pif" parce que la feuille de menu est assez tentante.
C'est vraiment le point noir de l'organisation. Le moins qu'on puisse dire c'est que les cuisiniers ne travaillent pas sous la pression. Peut-être qu'un unique micro-onde s'avère largement insuffisant pour réchauffer les portions individuelles.
La production d'une telle exposition n'aurait pas pu se faire sans la coopération avec le Musée national de Chine. La totalité des objets exposés dans la première partie de l'exposition proviennent de fouilles funéraires. Il fallait en Chine, à l'instar de l'Egypte que les personnes décédées retrouvent dans le monde des morts un rang social digne de celui qu'elles avaient de leur vivant. Ils nous renseignent sur les modes alimentaires et sur la société.
Un focus est particulièrement fait sur les ustensiles qui illustrent la culture culinaire chinoise tout en respectant sa fonction religieuse. Au total ce sont 130 objets qui sont présentés. parmi eux de la vaisselle bien sur, provenant de diverses périodes et prouvant qu'il n'y a pas que la "porcelaine" chinoise classique.
J'ai retenu quelques pièces typiques du foyer néolithique (7000 à 2000 ans av JC) marqué par le début de l'agriculture, avec le millet dans le nord, le riz dans le sud. On a trouvé les premières traces de cuisson des céréales à la vapeur, puis plus tard des préparations de boissons alcoolisées consommées alors tièdes comme en témoignent les trépieds qu'on employait pour les faire chauffer.
Au fil du temps cuisiner est devenu indissociable du mijotage. On cuit aussi bien dans l'eau qu'à la vapeur pour obtenir le fan, la bouillie de céréales. Les légumes sont introduits au néolithique tardif, choux, courges, haricots, lotus ... Les viandes sont plus récentes encore et seul le souverain avait droit à consommer 9 plats différents car tout est codifié.
Les craquelures observées dans des plats sont interprétées comme des prédictions. Elles sont à l'origine de l'écriture idéogrammique.
La cuisine se complexifie, avec le début de la friture. On peut servir une centaine de plats dans un banquet impérial où par peur de l'empoisonnement le souverain se satisfera d'une dizaine de mets, après que les gouteurs les aient testés.
Avec la dynastie Tang (618-907 après JC) l'empire s'étend et de nombreux fruits et légumes en provenance de l'occident sont acclimatés dans les vergers. Des laitages arrivent avec les nomades mongoles. C'est aussi le début de la céramique blanche.
Le thé est alors séché en bloc dont on fait bouillir un morceau, un peu comme le tchai indien. Sa préparation a évolué avec le temps (bouillu, baratté avec du beurre, infusé dans l'eau frémissante).
La visite se poursuit avec des pièces exceptionnelles, un céladon vert bleuté encore arqué des traces noires de son papier d'emballage, des porcelaines ultrafines dont le secret ne fut révélé en France qu'avec la découverte de gisements de kaolin ... dans les années 1750.