La Grèce, l'euro, et le rock and roll

Publié le 23 juillet 2012 par Egea

État d'esprit un peu délétère, ce soir. Probablement l'effet des quelques bonnes bières prises avec l'ami AD (ça ne s'invente pas) où le pessimisme rigolard le disputait au cynisme désespéré. On en rit un peu, ça fait du bien d'être avec un bon vieux copain, mais cela n'est pas forcément enthousiasmant. Surtout que je reçois les mails réguliers de l'autre ami, PS, pas comme la Sony. Lui, c'est pas du tout pour jouer, même s'il y a beaucoup de verve et qu'il mèle comme d'autres mitrailles. Depuis le temps, il pourrait ouvrir un blog, d'ailleurs. Mais très égoïste, je ne lui conseille pas, je préfère conserver ses chroniques informées de la fin du système.

source (ça ne s'invente pas : c'est réellement une bière grecque)

Car l'homme s'y connaît : vingt ans dans la haute finance internationale, on ne la lui fait plus. Même si les autres continuent de fournir leur baratin, comme celui de se moquer des incendies en Catalogne que les Espagnols seraient incapables d'éteindre, en oubliant que nos pilotes de Canadair faisaient grève il y a un mois parce que leurs avions étaient usés jusqu'à la corde. Cela s'appelle de l'information et de la mise en perspective.

Bon, vous me direz, entre le tour de France outrageusement bidonné au point que même les journalistes avaient du mal à cacher leur ennui et à faire croire que c'était du sport, et les "jeux olympiques" dans "Sin City" qui vont être eux aussi outrageusement faux, vous vous en fichez. Sauf que : qui a dit que panem et circenses, ça marchait, tant qu'il y avait du panem ? Or, la denrée va être rare.

Bon, je ne parle pas du prix des céréales qui décuple aux États-Unis pour cause de sécheresse... Tiens, en passant : on parle beaucoup du miracle du gaz de schiste et du pétrole de schiste, qui redonne une indépendance énergétique aux Américains, mais personne ne mentionne l'incroyable consommation en eau de ces techniques, et l'assèchement de la grande nappe phréatique du centre-ouest. Pas de rapport avec la sécheresse ? Oui, sans doute, vous avez raison, je n'y connais rien.

Alors je me prépare à l'été. Les embouteillages de ma zone de vacance entre le 1er et le quinze août. Les pêches qui ont enfin du goût (tient, je n'ai pas vu de cerises cette année). Les ânes du voisin qui braient, allez savoir pourquoi, ils doivent sentir que je suis là. Et comme chaque année, les habituelles nouvelles du front.

Le front ? mais oui, vous savez : l’écroulement de la bourse (c'est grave, docteur), les sommets historiques de la zone euro (en fait, on ne sait pas ce que c'est que l'histoire, puisqu'on en est au 23ème en trois ans d'où l'on sort en nous assénant que tout est réglé cette fois-ci). Ce qu'il y a, c'est que la BCE comme le FMI viennent de refuser de prêter de l'argent aux Grecs. Et qu'on ne sait pas trop comment ils vont payer leur échéance du 20 août. Bon, vous me direz, maintenant ce sont les États européens qui se sont portés garants, à la place des créanciers privés. ça, c'est le résultat des 22 sommets historiques précédents, si j'ai bien compris. Autrement dit, on a transféré leur déficits chez nous. Les plans de rigueur du moment, c'est aussi pour payer leurs dettes, non ? un peu ? ah, je n'y suis pas du tout, je suis trop simpliste.

Bon, pour que ça change un peu, le scénariste va peut-être modifier le scénario, après le 25ème sommet (vers le 23 août, normalement), on se rend à l'évidence, et la Grèce sort de l'euro. Là, rock and roll. Bon, l'idée n'est plus taboue, mais la situation n'est pas du tout sous contrôle. Je ne parle pas des Grecs, je parle du système. Vous savez, celui de Law, dans lequel on vit depuis maintenant trente ans.

Oui, je suis pessimiste, et chaque été je vous fais le coup du billet alarmiste, juste histoire de dire, quand ça aura pété : "je vous l'avais bien dit". J'arrête donc.

Alors, après le tour et les jeux, ya quoi d'autre au programme que leurs trucs économiques pas très distrayants ? le retour de la ligue 1! Le truc où le PSG il va jouer à Bradley Wiggins. Les supporteurs sont contents, il paraît !

O. Kempf