Liberté ! Liberté chérie !

Par Sergeuleski

Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J’écris ton nom

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« Mais par delà toutes ces catastrophes, on apercevait déjà, comme par anticipation, la fin du monde, telle que prédite » - Apocalypse de Saint Jean.

La démocratie ce n'est pas le débat télé ou radio (ça, c'est une idée d'animateur !), ni les élections (Voyez l’Iran et l’Afghanistan !).

La démocratie c'est la libre circulation des idées - minoritaires de surcroît ; c'est aussi le droit à l'opinion, à la critique et à une information honnête et indépendante pour le plus grand nombre ; et la défense de ce droit.

  Que l'on ait donc la présence d'esprit de se poser la question suivante :

   Qui aujourd'hui en France fait vivre la démocratie et la liberté d'expression ? 

... si par démocratie et liberté d'expression on entend autre chose qu'un débat télévisée entre... Mélenchon et Copé, arbitré par un Pujadas.

   Et cette autre question :

  

    Qui aujourd'hui en France est censuré, banni et menacé  ?

    Ceux-ci ?

 Pour certains d'entre eux, véritables épurateurs médiatiques et pourfendeurs impitoyables depuis 40 ans de toute pensée alternative d’où qu’elle vienne...

 Censurez ! Censurez ! Plus forte sera l'explosion !

La censure ! Cette maladie bien française... sous tous les Régimes : elle s'exercera contre les Encyclopédistes, puis sous la Révolution avec sa guillotine jamais rassasiée, Victor Hugo et ses 18 années d'exil, l'assassinat de Jaurès, l’affaire Dreyfus…

Des humoristes pour 4 minutes d’impertinence souvent sans lendemain - une diversion pour le sordide ordinaire de la ménagère de plus de 40ans et autres adultes infantilisés et ados attardé(e)s ; la grossièreté, voire la vulgarité, la trivialité prenant le plus souvent le pas sur une critique essentielle et frontale : qui fait quoi, comment, à qui et pour quoi.

 

  

Ou bien ceux-là ?

Le rire reste un mode de résistance d’une efficacité redoutable contre notre impuissance face à la tyrannie.

L’humour semble pallier la coupure d’avec une critique sans concession des mécanismes de domination et la diffusion d’une telle critique ; un humour qui pose la question de l’action. 

 

 

 La transgression ! Un plaisir décuplé que cette transgression piment d’une vie sociale qui crève lentement sous la chape de plomb d’un politiquement correct qui cache mal une débauche et une orgie de prise de pouvoir et d’intérêts sans nombre et sans précédent – et nous ne sommes qu’au tout début de ce disfonctionnement citoyen et démocratique. 

 

 

La société, ce n'est pas que de l'économie et de la répartition de richesses. Loin s'en faut. Ce qui fait le lien, ce qui fait société relève aussi de notre capacité à tous de (se dire) dire et d'entendre (de s'entendre dire) la vérité, ce qui implique aussi et surtout la dénonciation des mensonges et des manipulations (Coluche, Desproges, Dieudonné).

Le véritable enjeu aujourd’hui, en France, c’est la liberté d’expression et ceux qui la font vivre en lui assignant chaque jour de nouveaux défis, en repoussant toujours plus loin les limites de cette liberté, jusqu’au trouble, jusqu’au malaise et la transgression, jusqu’à ouvrir en deux, tel un éclair (Faurisson), le ciel d'une pensée qui ne s'autorise plus rien, terrée et morte de trouille…

 

Or, une liberté d’expression qui privilégie une expression qui est celle de tout le monde sur le fond comme sur la forme (colères qui ne sont le plus souvent que des sautes d’humeurs, indignations aussi partagées qu’intermittentes) n’est pas une liberté mais une dictature molle qui porte le nom de consensus jusqu'au jour où cette dictature qui n'ose pas dire son nom lève le masque : racket et procès en dommages et intérêts,  calomnie, bannissement médiatique et intimidation physique.

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A propos des Etats-Unis, si on doit et si on peut, en tant qu’Européens avoir de sérieuses réserves quant au mode d'organisation de son existence et de sa société…

En revanche, jour après jour, on comprend mieux la raison pour laquelle dans les années 30, Anna Arendt choisira la révolution américaine plutôt que la révolution française et les fosses communes de Robespierre.

Après l’avoir quittée, elle ne reviendra plus en Europe.

Seul le Peuple américain parmi les Peuples d’occident a réellement compris où sont les véritables enjeux pour l’individu et pour la société... farouchement attachés au Premier Amendement de leur Constitution, âprement, ils ont compris longtemps avant tout le monde, en 1791, que la liberté d’expression est une et indivisible et qu'elle est bel et bien la première deslibertés, et parfois aussi, la dernière : celle des déshérités.