Austérité bien ordonnée commence par soi-même

Publié le 25 juillet 2012 par Copeau @Contrepoints

Nos parlementaires viennent de rayer de leur vocabulaire le mot « transparence » en rejetant l’amendement qui aurait permis un contrôle de leur indemnité représentative de frais de mandat (IRFM) mais également de la « réserve parlementaire », enveloppe dont l’usage est à leur totale discrétion.
Par Geneviève Frixon de l’Association des Contribuables de l’Intercommunalité d’Aubagne.
Publié en collaboration avec Le Cri du Contribuable.

Le débat sur cette indemnité-là n’est pas nouveau. La pétition de Contribuables Associés pour la transparence des frais de mandat avait déjà déclenché un véritable scandale et Libération du 21 juillet 2012 nous apprend que le député UMP Henri Guaino a estimé : « qu’en les obligeant à justifier leurs frais, les députés ne seraient plus libres ».

Doit-on encore et toujours rappeler les propos de Margaret Thatcher : « que l’État n’a aucune autre source d’argent que l’argent que les gens gagnent eux-mêmes. Si l’État souhaite dépenser plus, il ne peut le faire qu’en empruntant votre épargne ou en vous taxant davantage. Il n’y a rien de bon à ce que quelqu’un d’autre paie ; cette autre personne, ce sera vous. L’argent public n’existe pas, il n’y a que l’argent des contribuables ».

Selon Le Monde du 20 juillet 2012, « seuls 24 députés ont voté pour l’amendement "transparence" ».
La majorité du groupe socialiste a voté contre ; six ont voté pour et sept de ses membres se sont abstenus.
Le reste de la gauche soit s’est abstenu – écologistes et Front de gauche -, soit n’a pas pris part au vote dans le cas des radicaux de gauche.

Les députés UMP se sont prononcés très largement contre l’amendement. Six ont voté pour : Georges Fenech (Rhône), Nathalie Kosciusko-Morizet (Essonne), Pierre Morel-A-L’huissier (Lozère), Fernand Siré (Pyrénées-Orientales), Thierry Solère (Hauts-de-Seine) et Dominique Tian (Bouches-du-Rhône).

Les centristes, à l’inverse, se sont tous prononcés pour l’amendement « transparence », soutenu par le président du groupe UDI, Jean-Louis Borloo.

Les deux députés du Front national, non inscrits, Marion Maréchal-Le Pen (Vaucluse) et Gilbert Collard (Gard), ont voté pour l’amendement.

Nous pouvons rendre hommage à M. Dominique Tian seul député des Bouches du Rhône, toute étiquette confondue, qui, dans un courrier adressé à Contribuables Associés, écrit : « la conduite des parlementaires doit être exemplaire, un système des IRFM rendu plus transparent par des contrôles et par la vérification des notes de frais me parait être une piste cohérente et correspondre à une gestion plus lisible des finances publiques ».

Aucun changement dans la continuité des privilèges !

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