[Critique] LES TROIS CORNIAUDS

Par Onrembobine @OnRembobinefr

Titre original : The Three Stooges

Note:
Origine : Etats-Unis
Réalisateurs : Peter & Bobby Farrelly
Distribution : Will Sasso, Sean Hayes, Chris Diamantopoulos, Sofia Vergara, Jane Lynch, Craig Bierko, Jennifer Hudson, Larry David, Nicole « Snooki » Polizzi, Jennifer Farley, Kate Upton, Stephen Collins, Antonio Sabato Jr., Lee Armstrong…
Genre : Comédie
Date de sortie : 25 juillet 2012

Le Pitch :
Abandonnés alors qu’ils étaient bébés devant la porte d’un orphelinat, Curly, Larry et Moe, trois amis inséparables, accumulent les catastrophes. Devenus adultes, ils font toujours partis des pensionnaires de l’orphelinat qui se voit menacé de fermeture. Une grande aventure commence pour les trois compères, qui sont bien décidés coûte que coûte à sauver l’orphelinat…

La Critique :
Aux États-Unis, les Trois Stooges sont de véritables légendes. En France, beaucoup moins. Il n’y a qu’à voir le peu de copies dont bénéficie ce film. Film qui est donc l’adaptation moderne par les Frères Farrelly, des longs et courts-métrages de la célèbre troupe qui officia à partir des années 20, jusqu’au milieu des années 70 en Amérique. Peter et Bobby Farrelly, réalisateurs entre autres responsables des classiques Mary à tout prix et Dumb and Dumber. Dumb and Dumber qui se rapproche d’ailleurs beaucoup des Trois Corniauds et qui dejà, lors de sa sortie, s’imposait comme l’hommage des frangins aux Stooges (pas le groupe d’Iggy Pop hein !).

Il convient, pour apprécier Les Trois Corniauds, de comprendre de quoi il retourne, car le film est très fidèle à l’esprit des Trois Stooges. L’humour des Trois Stooges s’appuie sur le slapstick, à savoir une profusion de baffes, de coups divers et variés, de chutes et de situations cartoonesques, plus ou moins inspirées du vaudeville. Au début, la chose peut déconcerter. On est alors en droit de se dire que les Frères Farrelly ont franchi la ligne jaune. Leurs héros sont comme ceux de Dumb and Dumber. Ils sont débiles, empoisonnent le quotidien de leurs proches et provoquent de multiples catastrophes.
À la différence de Dumb and Dumber qui mêlait à cet esprit très débridé, un humour bien gras à tendance scato, Les Trois Corniauds est un authentique film tout public, destiné en priorité aux fans et aux plus jeunes. Non pas que les autres, ceux qui n’ont jamais entendu parler du phénomène, ne pourront pas prendre leur pied. Si vous aimez l’humour complètement débile et que voir des types passer leur temps à se mettre des baffes, vous réjouit, vous allez jubiler. Car des baffes, le long-métrage en regorge. Et chaque coup donné, qu’il soit de pied ou de boule est accompagné d’un petit bruit rigolo. Franchement au début, ça fait drôle.

Mais Les Trois Corniauds s’avère au fil des minutes plus redoutable qu’il n’y paraît. Et les Farrelly ne sont pas des débutants. C’est alors, quand on se dit que ce dernier film est certainement leur plus débile (ce qui n’est pas vraiment un défaut en soi), que la « magie » opère. On s’habitue à l’esprit con-con du métrage, on s’attache à ces trois demeurés remarquablement campés par des acteurs relativement méconnus du grand public et on rit de plus en plus. Les petits pouet-pouet qui rythment les échanges de coups entre les protagonistes se multiplient dans l’allégresse, l’humour bon-enfant fonctionne à intervalles réguliers et rapprochés, et la fin peu émouvoir.
Non pas que Les Trois Corniauds arrive à se hisser au niveau de son ainé, l’insurpassable Dumb and Dumber, mais quand même, l’effort est louable. Avec un profond respect pour l’univers qu’ils dépoussièrent et pour les personnages qui le peuplent, les deux cinéastes livrent un film sincère et tout à fait en accord avec leur patte. Une patte qui se caractérise par un savant mélange d’humour et d’émotion, le tout réglé comme du papier à musique.

Le dernier film des Frères Farrelly est comme un dessin-animé. On s’y balance des coups de marteau en pleine tronche et on tombe de plusieurs mètres de haut sans se blesser. Les effets-spéciaux sont volontairement grossiers pour bien créer une distance (la chute du toit et ses mannequins de chiffon est en cela mémorable) et on nous explique à la fin -dans la grande tradition des Trois Stooges- qu’il ne faut pas se battre, ni tenter d’imiter les personnages du film. Les Farrelly sont pleins de bonnes intentions. Leur film, à défaut d’être aussi réussi que les monuments pré-cités de leur filmographie, est à leur image. Et tant pis, si le succès risque de s’arrêter aux frontières des États-Unis.

@ Gilles Rolland

Crédits photos : 20th Century Fox