O.PERU & P.McSPARE - Les Haut Conteurs/La voix des rois : 6

Par Eden2010

Oliver PERU & Patrick McSPARE : Les Haut Conteurs / 1.La voix des rois : 6/10

Loin des commentaires dithyrambiques, je reste en retrait au sujet de ce roman jeunesse. Ce n’est pas parce qu’il est écrit pour un public plus jeune qu’il faut négliger l’imaginaire, tout au contraire, et surtout, jouer avec les personnages réels/fictifs peut s’avérer gênant lorsque le caractère fictif se heurte à la réalité historique et la construction romanesque qui a pu suivre depuis.

Ahhh, tout ça ?

Mais commençons donc au début :

L’intrigue

L’idée de base est excellente : un jeune adolescent de treize ans, Roland, fils d’aubergiste, voit sa vie toute tracée. Il sait qu’il devra reprendre l’auberge de son père. Or, comme beaucoup de garçons, il rêve d’aventure, de voyages, de mystères.

Lorsqu’un Haut Conteur arrive dans son village et disparaît dans les bois, il se dit qu’il y a l’à l’occasion de vivre une petite aventure.

Seulement, les circonstances font que cette petite aventure en deviendra une grande, le destin de Roland se trouve bouleversé lorsqu’il retrouve le Haut Conteur, mourant, dans la forêt de Dean !

Il revient en effet au village avec lecorps du Haut Conteur, porteur d’un message secret pour un personnage important – et revêtu de la robe pourpre de la guilde des Haut Conteurs !

Roland ne pourra tourner le dos à sa nouvelle vie, il appartient désormais à cette véritable caste admirée par tous, ceux qui content, d’une voix de roi, ceux qui vivent les aventures, ceux qui connaissent les secrets du monde …

Il reste à trouver qui est le meurtrier du Haut Conteur disparu ! Et il ne s’agit pas d’un simple assassin ! Le danger est bien plus grand, le destin du monde entier semble en danger lorsque Roland découvre que le meurtrier est à la recherche de l’énigmatique livre de la peur ….

Une belle intrigue, une réalisation qui laisse un peu à désirer

La première chose qui m’a gênée, c’est la répétitivité. OUIIII, on sait, les Haut Conteurs parlent d’une « voix de roi », c’est bon, pas, besoin de réutiliser cette combinaison précise de mots page après page après page, on pourrait varier un peu.

Et ce n’est qu’un exemple. Une simplicité extrême dans le choix des mots, un vocabulaire fortement limité.

Puis, je ne sais pas, il me manquait un peu de profondeur, de détails.

Il y avait pourtant tous les éléments pour en faire un bon roman ! J’ai beaucoup apprécié la présence des terribles goules, ces morts vivants qui restent pourtant sans véritable danger pour les vivants en raison de leur faiblesse, les mystères cachés …, la recherche des pages du « livre de la peur », les « hauts conteurs » … mais cela manque de véritable relief !

Ce n’est pas parce que ce roman et destiné à un jeune public qu’il faut négliger la noirceur !

C’est trop simple pour ce type de roman. Reste à espérer que le tome 2 ira plus loin, mais je ne le saurai pas puisque je ne me vois pas relire un deuxième volume de cette série assez fade malgré une belle base.

Mais venons-en au personnage « méchant » qui m’a vraiment ennuyé : il s’agit d’un personnage effrayant dont le nom ainsi que le mode de vie font, sans aucun doute possible, référence à un personnage réel qui a évolué depuis dans des milliers de romans pour devenir un caractère connu par tous, du plus petit au plus grand.

Un personnage ultra-connu donc, travaillé, retravaillé, qui a évolué d’ici à là, mais toujours sur une même base réelle…. Une base intouchable, pourtant …

Et donc, voilà : je bute sur une véritable gène : l’histoire se déroule à la fin du 12ème siècle – alors que le personnage du méchant, la figure historique ayant réellement existé, ne naitra pas avant 1431 (certains savent désormais avec certitude de qui il s’agit). Je veux bien que tout cela sera expliqué plus tard dans la série, peut-être démontrera-t-on qu’il ne s’agit pas du même personnage (mais alors pourquoi choisir ce nom plus que caractéristique), quoi qu’il en soit, là, c’est prendre trop de libertés. Si en plus ce personnage meurt à la fin – ce que je ne sais pas puisque je n’ai pas lu toute la série – la contradiction serait totale.

Bien pire, j’ai trouvé ce personnage « méchant » trop faible, pas suffisamment puissant, compte tenu de son âge (un millénaire) et de son expérience. Même en étant affaibli, impossible de se faire avoir ainsi !

Je me pose donc encore et encore la question : pourquoi, mais pourquoi avoir choisi ce nom, pourquoi avoir fait un lien avec le « vrai » personnage, ce n’était pas nécessaire et facile à éviter en le nommant « François », par exemple, ce qui évitait tout malaise !

Donc, sur une idée de base très belle, une histoire trop superficielle et un méchant insatisfaisant.

A mes yeux, ce n’est pas un bon roman fantasy/jeunesse.

Même s’il a gagné un prix, même si les critiques sont, dans leur majorité, très positives, je n’ai pas du tout apprécié. Il me manquait le petit quelque chose qui donne envie. On reste en surface, on surfe sur la mode du genre, c’est tout.

Quoi qu’il en soit, le prochain tome, « Le roi Vampire », permettra à ceux qui ont aimé de poursuivre leur lecture et suivre Roland dans sa quête.

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