[Critique] FRIENDS WITH KIDS

Par Onrembobine @OnRembobinefr

Titre original : Friends with kids

Note:
Origine : États-Unis
Réalisatrice : Jennifer Westfeldt
Distribution : Jennifer Westfeldt, Adam Scott, John Hamm, Kristen Wiig, Maya Rudolph, Chris O’Dowd, Edward Burns, Megan Fox, Lee Bryant, Kelly Bishop…
Genre : Comédie/Romance
Date de sortie : 1er août 2012

Le Pitch
:
Julie et Jason se connaissent depuis l’université et sont les meilleurs amis du monde. La trentaine bien tassée, ils se désolent de voir combien le fait de devenir parents a bouleversé la vie de leurs amis, qui sont beaucoup moins disponibles qu’avant. Mais malgré cela, Julie et Jason décident de se lancer et de concevoir un enfant. Le contrat est clair : aucun engagement autre que celui qui concerne le bébé, ni sentiments amoureux. Chacun pouvant papillonner de son côté.
Au début, le système fonctionne, jusqu’au jour où il commence à accuser quelques ratés…

La Critique :
Peut-on encore rire en 2012, des vicissitudes d’une bande de trentenaires pleins aux as ?
La réponse -merci Woody Allen- est oui ! Le réalisateur a carrément bâti une grande partie de sa carrière sur le concept. Peu importe donc que les types à l’écran habitent dans des lofts et bouffent dans des restaurants où la salade verte est facturé 50 dollars. Si c’est bien écrit et bien joué, c’est drôle. Même si, de notre côté, on ne touche que le smic et que l’on est pas forcement à plein temps.
Le cinéma a ce pouvoir et après tout, lorsqu’on ne remarque que le côté friqué des protagonistes d’un film, sans faire forcement attention à ce qu’ils essayent de faire passer, c’est que le film en question est tout simplement raté.

Soulagement, ce n’est pas le cas de Friends with kids, le premier long-métrage de Jennifer Westfeldt, qui écrit, produit et joue aussi le rôle principal et qui est à la ville Madame John Hamm. Le héros de la série Mad Men qui joue également dans le film. Friends with kids, c’est une affaire de famille. Ou plutôt d’amitié, tant les comédiens se connaissent aussi bien à la ville que leurs personnages à l’écran. Une complicité qui s’avère être l’un des plus grands atouts de cette comédie romantique aux accents sociologiques. Adam Scott est parfait (vu dans Frangins malgré eux notamment. Ce mec ira loin) et sa relation avec Jennifer Westfeldt respire l’authenticité. Idem pour les autres, de la toujours truculente Maya Rudolph, au charismatique John Hamm, en passant par le trop rare Edward Burns, par la bombe atomique Megan Fox (très bien) ou encore par le génial Chris O’Dowd (Good Morning England). Une joyeuse troupe qui rappelle parfois celle de la série Friends et dont les interactions s’avèrent relativement savoureuses. Du moins à intervalles réguliers.
Seule Kristen Wiig déçoit par son étonnante transparence. Alors que la star de Mes Meilleures Amies s’imposait de prime abord comme l’une des raisons d’aller voir le film, elle s’avère peu concernée. Et peu importe si à ses côtés, se trouvent justement trois comédiens de Mes Meilleures Amies, le cœur n’y est pas. Tant pis, on repassera, l’abattage comique dont est capable l’actrice n’aura pas lieu.

Néanmoins, on peut ranger les performances des acteurs dans la colonne des qualités. Tout comme on peut saluer la justesse du propos. Même si certaines situations sont parfois rudement téléphonées, ce qui empêche Friends with kids de se hisser à la hauteur des ambitions de la réalisatrice. En voulant offrir une comédie romantique originale qui sent le vécu à plein nez, Jennifer Westfeldt ne réussit que partiellement son coup. Son film débute sous les meilleurs hospices d’une comédie de mœurs soutenue par de solides lignes de dialogues, mais peu à peu, les clichés font leur apparition et se font plus pesants. Le pire est envisageable et si il ne se produit pas -merci les acteurs-, c’est dans la banalité que s’achève l’histoire.

La chose est un poil frustrante vu les qualités, les forces en présence et la jolie émotion qui se détache du tout. Friends with kids ne manque pas de potentiel, mais son dénouement trahit le manque d’expérience d’un actrice qui, en passant à la réalisation pour la première fois, se range trop facilement derrière les caisses de comédies romantiques qui, chaque année, se bousculent dans les multiplexes.

Espérons qu’elle corrige le tir pour le second…

@ Gilles Rolland

Crédits photos : Red Granite Pictures