Marilyn Monroe : une icône comédienne de sa propre vie

Publié le 05 août 2012 par Emeline6014 @Lily_Pucien

Entre « Smash », la série événement traitant de la création d’une comédie musicale sur Marilyn Monroe ou encore avec le film « My week with Marilyn » avec Michelle Williams pour l’incarner, cette année a été placée sous le signe de l’icône dont on célèbre en ce 5 août, le 50ème anniversaire de sa disparition.

Légende. Mythe. Marilyn Monroe reste pour le grand public un visage sur un tableau, une femme fatale décomplexée qui a fait chavirer le cœur d’un Président, avec l’image d’une actrice aux rôles légers devenue une croqueuse d’hommes invétérée.

L’idée n’est pas ici de retracer la vie de Marilyn ou de prétendre à révéler quelconques facettes cachées, mais de rendre honneur à son souhait de plus cher : être reconnue pour ce qu’elle était, ce qu’elle voulait, ce pour quoi elle travaillait et non pour ce qu’elle représentait.

 « De grâce, ne vous moquez pas de moi. J’aime bien faire des plaisanteries mais j’ai horreur d’être un objet de risée. Je veux être une actrice intègre. Mon travail est la seule chose pour laquelle je me sois battue. »

Marilyn Monroe.

 

 Parce qu’on a tous un peu de Marilyn en nous : cette volonté de réaliser ses rêves quitte à se perdre dans ses sillons parfois dévastateurs et destructeurs.

Toute sa vie, n’a été consacrée  qu’à deux choses : être une bonne actrice et être aimée. Deux tâches qui lui auront fait puiser dans les plus profondes failles de sa vie, quitte à ne plus jamais pouvoir remonter à la surface. Comme la volonté de combler son manque d’attention en se cachant derrière ses atouts physiques, qui lui ont permis d’avoir une carte d’entrée au pays tant convoité qu’a toujours été Hollywood. Même si sa plastique a été aux prémices de ses repérages une marque de distinction, Marilyn s’est perdue dans la prison que son personnage était devenu.

Etouffant, étouffée. Depuis sa plus tendre enfance, Marilyn avait l’impression d’être de trop, de ne pas avoir sa place : tout simplement parce qu’elle n’avait pas été désirée et que ses proches ne semblaient guère se préoccuper de son existence. Un peu cliché, mais pourtant bien vrai. Quasiment orpheline (née d’un père inconnu et d’une mère qui passera la moitié de sa vie en asile psychiatrique), Marilyn a toujours cherché une échappatoire au triste sort qui aurait pu l’attendre. A croire que depuis son berceau, elle voulait s’en sortir. Les barrières qui se dresseraient devant elle, elle n’en ferait qu’une bouchée. Se sortir d’un destin qui aurait pu être celui d’une petite provinciale sans saveur, enchaînant petits boulots et vie précaire. Changer la donne, s’envoler vers un avenir qu’elle a choisi de se construire, chambouler le destin qui l’attendait. Elle deviendrait quelqu’un et s’y attèlera toute sa vie durant.

 

Quand elle travaille à 16 ans à l’usine et qu’elle se fait remarquer par un jeune photographe, elle quitte les chemins de terre pour emprunter la route tant rêvée : celle qui l’emmènera à la consécration, mais surtout, à sa perdition. Des rêves étoilés plein la tête, la petite Marilyn trouva en l’Homme, un moyen de fuir. Elle se marie une première fois alors qu’elle n’a même pas encore 18 ans afin de quitter un foyer déséquilibré.

Une ouverture vers le monde, voilà ce qu’ils représentent pour elle. Les hommes, ça rassure, ça protège pensait-elle avec toute l’innocence d’une petite fille qui restera toute sa vie à la recherche d’un père à travers les hommes qu’elle côtoie. Eux ne voyaient en elle qu’une poupée, elle voyait en eux l’armure qu’elle n’avait pas réussi à se construire.

 En vain. Alors qu’on lui cantonne aujourd’hui vulgairement le parcours tragique d’une icône (une de plus, me direz-vous) glamour de toute une époque, Marilyn reste derrière le masque, un petit oiseau tombé trop tôt du nid.

 

La course fatale de la perfection

On dit parfois que la célébrité fait perdre le contrôle de toute réalité. Un artiste est par essence, souvent seul quand le rideau tombe. Un milieu qui isole, autant qu’il propulse sous les projecteurs. Mais ici, ce n’est pas le succès a proprement dit qui a « tué » Marilyn, mais bien son éternelle insatisfaction, sa recherche de la perfection alimentée par une solitude bien réelle. Haute pression pour une petite poupée bien trop fragile.

 «  L’argent ne m’intéresse pas. Je veux juste être merveilleuse», répétait-elle. Peu importe si on lui donnait des rôles légers, pour elle chaque réplique se devait d’être parfaite. A défaut de pouvoir montrer vraiment l’actrice qui sommeillait en elle et qui aurait voulu éclore et passer outre l’image physique, pour Marilyn, rien n’était jamais assez. Assez bien, assez fort, assez Grand. Marilyn se regardait avec cet œil critique acerbe, cette dureté avec elle même qui en surprenait plus d’un.

 Dans ses dernières années, la chanteuse de « Diamonds are a girl’s bestfriend» était entourée par plusieurs personnes afin qu’ils l’épaulent, qu’ils la rassurent continuellement. « Mais vous êtes merveilleuse Marilyn » lui répétaient les équipes sur les tournages, « faites ce que vous savez faire de mieux, soyez Marilyn ». Justement, là était tout le problème.

« Etre Marilyn », c’est quoi ? Un concept, plus qu’un être. Ou du moins, elle n’était plus vue que pour cela. Elle aurait pu se contenter de son image glamour de femme fatale mais cette situation ne correspondait pas à son rêve ultime d’être « merveilleuse ».

Au milieu de tous ces regards posés sur l’icône qu’elle était, sur la légende qu’elle est devenue, Marilyn a vacillé. Peu importe la manière dont ses yeux se sont clos pour la dernière fois, pour rendre un vrai hommage à une légende malmenée, il faudrait que les nôtres grand ouvert, perçoivent ce que les autres n’ont pas réussi à voir à l’époque. Alors, en ce 5 août, apprenez à voir dans les clichés mythiques de Marilyn, ce que ses yeux racontaient. En changeant notre regard et notre perception, peut-être nous lui donnerons enfin ce qu’elle n’a pas pu avoir : le sentiment d’être quelqu’un.

Finalement, le plus grand rôle d’actrice que Norma Jean Baker aura eu, c’est bien celui de Marilyn Monroe.

 Exister : « Être en réalité ».