Potentiel de vie d'un pharaon ou la santé de l'Égypte... ka (13) : en Égypte ancienne !

Par Aimejc @aime_ankh

     

Partout de par le monde...

A toutes les époques...

Les Hommes ne voulurent pas disparaître totalement après la rupture finale ! 

L'essence de l'être devait bien lui survivre, c'est du moins ce que les Hommes espèrent depuis fort longtemps...

Rien ne pouvait être vivant sans Ka !

On le vit à la naissance : Knoum, le fameux potier, devait façonner le corps en glaise mais pétrissait également le Ka du nouveau-né... Le ka grandissait donc avec le bébé, l'enfant, l'adulte...

Il fit la matière et le nom : de par son principe de fixité, Ka devait donner la forme à la Substance... Ainsi donc, c'était grâce à lui que tout être pouvait être nommé (ren) et par conséquent vivait !

On le vit aussi à la rupture :

- Rendre le Ka,

- "Aller à son ka"... C'était mourir physiquement...

 

Statue du ka de Toutankhamon provenant de son hypogé.

Le Caire.

Ka fut bien la divination du ka, l'essence même de l'être !

  Il devait être en chaque "être"

afin que celui-ci,

humain ou divin, puisse s'animer. 

Au début de cette grande histoire, il y eu celle de l'architecture de pierre...

A peu prêt au même moment apparu aussi le concept du Ka...

Deux créations qui jouèrent un très grand rôle pour les Égyptiens antiques ! Ce fut en quelque sorte l'expression de leur désir d'éternité !

Ka était en quelque sorte un animateur : il fut une puissance créative du nétèr et responsable de la conservation des forces d’entretien animant la Maât ! 

Le ka était bien l'un des composants indissociables du vivant de l'être :

- "Le double spirituel",

- Naissant en même temps que l'humain,

- Et, survivant à sa mort.

-... Il représentait bien la personnalité humaine !

Ka pouvait être aussi assimilé à un concentré de forces vitales d'où fut issu toute vie, cela explique bien qu'il fallait le nourrir de par des offrandes de nourritures,... : la vie pouvait se pérenniser ainsi même après la rupture...

Pour conserver son énergie, il importait que Ka puisse se nourrir ! 

Une visite fantasmagorique dans cette antiquité, et vous auriez pu observer un nétèr insufflant leur puissance dans la nuque de l’Homme ! Rappelez-vous, la nuque devait être vue comme un endroit bien mystérieux ! Elle devait être considérée comme le siège physique du Ka supérieur, le mettant en ultime liaison avec les Kaou organiques.

Supérieur, le Ka humain (Ka individualisé de l’homme, le troisième aspect... ) devait être considéré supérieur à ces Kaou animaux (le Ka de la nature, le deuxièmes des trois aspects de Ka !).

Les éléments de la survie que furent Ka, , Akh étaient bien les trois principales étapes de l'esprit dans cette vie cyclique et bien sûr éternelle ! Le bâ était un concept matériel, "terrestre" en comparaison du ka qui semblait de l'ordre du divin ! 

Les nétèrou vivaient eux aussi, en compagnie de leurs kaou ! Ainsi, prier un nétèr revenait de fait à prier le ka, c'est à dire l'essence divine de ce même nétèr ! Le ka faisait bien partie intégrante de chaque nétèr.

A la différence d'autres concepts personnifiés, comme Maât par exemple, Ka recevait un culte propre :

- "Maison du ka",

- Ou "château du ka"... Là était censé reposer le ka de chaque divinité locale... 

Tous cela nous amenant à la préservation du corps envers toute atteinte pendant la vie et, davantage encore, après la rupture... Car le ka, même dissocié du corps à l'instant du trépas, ne pouvait vivre si ce dernier n'était plus : cela explique bien l'importance toute particulière, portée par les Égyptiens à la conservation de leur corps grâce à la science de l'embaumement !

  "l’homme ne possède pas son Ka pendant sa vie terrestre"

Préambule...

Un petit rappel de ce que nous avons déjà traité sur ce sujet...

Si cela vous est nécessaire !  

Pour en savoir davantage sur ce que fut le ka ou le Ka... ainsi que la différence intrinsèque, je vous convie donc à suivre les liens (en jaune) : ceux-ci correspondent à des articles édités précédemment ! 

Hiéroglyphe D28 

KA

Article n°1 :   l'Hemouset le Ka féminin !  

Article n°2 :   Il représentait les énergies vitales...

Article n°3 :  Ka était la divination du ka...

Article n°4 :   l'ordre du divin et du psychisme !  

Article n°5 :   lorsque naissait un nouvel être, son ka apparaissait avec lui...

Article n°6 :   associé au premier de ses cinq noms de couronnement !

Article n°7 :   les nétèrou... leurs kaou !

Article n°8 :   vénérer Ka revenait à idolâtrer chaque nétèr d'Égypte !

Article n°9 :   il importait que Ka se nourrisse !

Article n°10une existence physique en Sehen !

Article n°11à l'origine du nom "Égypte"...

Article n°12 : la force vitale... 

  Un ka et une hemouset portant l'enfant Hatshepsout.

(Ka reconnaissable à droite, avec les deux bras dressés sur sa tête)

et  

Hemouset (à gauche), entourant d'amour des enfants. 

Temple d'Hatchepsout à Deir el Bahari.   

Sur les reliefs figurant la naissance royale, l'enfant était accompagné d'une représentation de son ka...

Les deux bras tendus furent un signe d’embrassement, comme le suggèrent les textes :

"O roi, le bras de ton ka est devant toi, ô roi, le bras de ton ka est derrière toi.

O roi, la jambe de ton ka est devant toi, ô roi, la jambe de ton ka est derrière toi " 

Textes des Pyramides, formule 25  

Ce furent les génies Kaou...

 La mythologie était parfois bien plus complexe !

Selon certaines croyances, Ka ne constituait pas un tout inerte mais le résultat de la convergence d'un ensemble de qualités essentielles !

Formulées...

En quelque sorte "divinisées" isolément, elles ne s'assemblaient qu'ensuite pour devenir le ka...

Ainsi, furent-ils connus au nombre de sept kaou !

Ils étaient associés à sept contreparties féminines ou hemousout (singulier hemouset !) : leurs parèdres en quelque sorte ! 

Kemet louait donc le ka :

- De ses neterou,

- De ses pharaons,

- Et, peut être plus encore, le ka de chacun de ses habitants...

Une adulation à la fois solennelle et intime... Car, prier Ka relevait d'abord d'un office extrêmement personnel !

La santé de l'Égypte ou le potentiel de vie de pharaon... 

Cela relevait de l'exercice parfait de sa fonction...

Pharaon présidait aux kaou de tous les vivants !

Ainsi, l'accomplissement de son existence de pharaon assurait bien la prospérité de Kemet...

Le ka royal qui fut en quelque sorte la santé du pays devait s'entretenir par des rites particuliers qui nous sont connus par le temple de Louxor.

Dans les cryptes du temple de l'opet, à Thèbes, le ka royal fut représenté parmi les dix manifestations de la puissance du nétèr Amon : parmi ses dix bâ !

Une autre illustration fut ce texte dit de la "théologie memphite" qui est daté généralement de l'époque ramesside :

"Ptah est le plus grand, qui transmet son pouvoir à tous les dieux et leur kaou (...)

C'est lui qui a fait les kaou et les hemouset, qui font les aliments, toutes les nourritures par cette parole, qui font (déterminent ?) ce qui est aimé, ce qui est haï.

C'est lui donne la vie au juste et à la mort au transgresseur.

C'est lui qui a fait tous les travaux (kat)

et

toutes les techniques,

l'activité des bras

et la marche des jambes,

le mouvement de tous les membres,

suivant la parole qu'il ordonne à la pensée (kaa) du coeur,

qui sort de sa bouche et détermine l'activité de toute chose (...)"

Ainsi, voici quelques paroles : du sage PTAH-HOTEP !

Des manières de tables.

"Si tu es un homme qui fait partie de ceux qui sont assis à table d’un plus grand que toi,

accepte ce qu’il donne, de la manière dont cela sera placé devant ton nez.

Regarde ce qui est devant toi, ne te disperse pas par quantité de regards ;

c’est l’abomination du ka que d’être harcelé. 

Ne lui adresse pas la parole avant qu’il ne t’appelle ; on ne sait pas s’il est en mauvaise disposition du cœur. 

Parle lorsqu’il s’adresse à toi, et que ton discours rende le cœur heureux.

Quant au grand, assis derrière les pains, que son comportement se conforme à la directive de son ka. 

Il fera un don à celui qu’il distingue ;

c’est la coutume à la tombée de la nuit. 

C’est le ka qui étend ses bras.

Le grand fait un don à celui qui a atteint la condition d’homme de qualité.

- Et, de sa santé morale...

Statue en bois.

Représentation du ka du roi Hor Aoutibré.

(XIIIe dynastie).

Ka de Hor.

Pharaon de la XIIIe dynastie.

On remarque, sur sa tête le hiéroglyphe ka sous la forme de deux bras levés.

Musée du Caire.

Lorsque naissait un nouvel être,

son ka naissait avec lui ! 

Afin d'en connaître davantage, je vous invite à consulter :

     • Sources...

Conférence "Hatchepsout" par Christiane Desroches Noblecourt, Septembre 2002. 

La Vallée des Rois - éditions Gründ -

Wikipédia

Autres articles qui pourraient vous intéresser :

Un "Ka" féminin (1) : en Égypte antique !

Ka ... et ses différents aspects (2) : en Égypte ancienne !

L'essence de l'être ou le ka... (3) : en Égypte ancienne !

ka... et le restant de l'être (4) : en Égypte ancienne !

La naissance du ka... (5) : en Égypte ancienne !

Le ka de Pharaon... (6) : en Égypte ancienne !

Des kaou et des neterou... (7) : en Égypte ancienne !

La maison du ka... (8) : en Égypte ancienne !

Nourrir le ka... (9) : en Égypte ancienne !

Une existence éternelle... ka (10) : en Égypte ancienne !

A l'origine du nom "Egypte"... ka (11) : en Égypte ancienne !

Apophtegmes...   

Ceci pour autoriser et provoquer d'autres pensées !

Aucune prétention...

Ne prétend pas tout dire... 

"Aimer en apprend plus sur son âme,

que la métaphysique la plus subtile ".

Madame de Stael (1766 - 1817)  

Cela nous paraît une évidence, mais il fallait oser le dire à l’époque !

L’âme est liée à l’amour !

S’occuper de son âme, c’est s’ouvrir à l’amour.

Mais quel amour ?

"L’âme est un ange déchu tombé du ciel".

Alfred de Vigny (1797 - 1863)

Cela paraît insignifiant n'est-ce pas ?
Mais quelle audace !

Celle de revenir à la conception gnostique de la pré-existence des âmes aux corps et de la chute des anges dans des corps de matière... 

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Potentiel de vie d'un pharaon ou la santé de l'Égypte... en Égypte ancienne !

Vie, Santé, Force !