[Critique] TOTAL RECALL : MEMOIRES PROGRAMMEES de Len Wiseman

Par Celine_diane
[AVANT-PREMIERE] 

Avec ses 200 millions de dollars de budget et sa sortie estivale, le remake du Total Recall de Verhoeven, sorti au tout début des années 90, n’a plus grand-chose à voir avec l’original. Plus proche de la nouvelle de Philip K. Dick, mais moins désireux de faire de l’ensemble un instantané culte SF, Len Wiseman mise tout sur l’efficacité. Pas étonnant pour celui qui a signé la saga musclée d’Underworld et le quatrième volet de Die Hard. Son seul mot d’ordre ? L’action. L’action. L’action. Au détriment de tout le reste. Pourtant, il y avait de quoi, surtout au vu du budget, de faire de ce rappel Total Recall, un monument de cinéma et/ou un cocktail détonnant de thématiques SF, problématiques contemporaines (le nucléaire), et références cinématographiques. Il n’en est rien. Wiseman raye toute subtilité de son cahier des charges et signe un immense tour de manège, tout public, bruyant, mené à toute vitesse sans véritable profondeur ni désir d’élévation. C’est du produit mâché, tout prêt, tout calibré, pour contenter l’amateur de blockbuster de base. 
L’histoire, elle, reste sensiblement la même si ce n’est que le héros ne mettra jamais les pieds sur Mars. Il y est toujours question d’implantation de souvenirs, de traques effrénées dans un futur urbain, sale et menaçant, de résistance, et de lutte des classes. Mais tout y est esquissé, survolé, bâclé. Mettre l’accent sur l’ambigüité de la situation du héros ? (rêve ou réalité ?), soigner les seconds rôles?, insuffler du caractère et de la personnalité au rendu final ? Wiseman a d’autres préoccupations. Il préfère filmer la cavale dans ce qu’elle a de plus basique que de s’essayer à toute brutalité (ce que faisait Verhoeven en revanche), réduire ses personnages à des figures figées, singer tout ce que l’on a déjà vu ailleurs, et en mieux (Minority Report, Blade Runner ou Matrix). Et même le bon trio d’acteurs (Colin Farrell, Jessica Biel et Kate Beckinsale) semble éteint, absent. Broyé au cœur d’une machine, divertissante mais sans âme. 

Sortie le 15 août