Jennifer Johnston - Les ombres sur la peau

Par Clarac

Editeur : Le serpent à plumes - Date de parution : 2001 - 264 pages superbes !


Irlande, Derry, les années 1970. La guerre civile fait toujours rage en Irlande. Joe, un jeune garçon âgé de treize ans est  d'un tempérament rêveur.  Ilaime écrire des poèmes, les mots sont une échappatoire à son foyer. Son père, un ancien de l’Organisation avec un soi-disant passé glorieux, passe ses journées cloué au lit, malade mais toujours capable de sortir au pub pour se sôuler tandis que sa mère se tue au travail. Joe se noue d’amitié avec Kathleen une jeune professeur. Quand Brendan le frère aîné de Joe revient d’Angleterre, la situation s’envenime un peu plusdans la famille.
Voilà un livre comme je les aime ! L’écriture, l’histoire, le contexte … l’ensemble m’a conquise ! Nous sommesà Derry une ville d’Irlande. Joe subit les jérémiades et les ordres de son père, un homme malade, alité (et certains jours prêt à rendre l’âme) mais qui arrive toujours à se lever pour aller boire au pub. Sa mère travaille dur pour nourrir la famille. Elle ne supporte plus son mari, ses belles paroles sur l’Organisation dont il faisait  parti et surtout ses encouragements à poursuivre le combat. Protectrice, elle n’aime pas que Joe reste traîner aprèsl’école. Il suffit d’une balle perdue. Et c’est justement en rentrant de l’école que Joe fait la connaissance de Katleen, un nouvelle jeune professeur à Derry. Très vite, ils se lient d’amitié et la jeune femme par sa gaieté rend le quotidien de Joe plus facile à vivre. Mais, Brendan le frère aînée de Joe revient à Derry. Brendan, le fils adulé par le père et qui se rapproche des milieux de l’Organisation. Joe aimerait qu’il ne fasse pas la connaissance de Katleen mais le destin ne se commande pas. Pas plus que les innocentes victimes de la guerre. J e n'en dis pas plus!
Avec une écriture sobre, Jennifer Johnston nous dépeint avec justesse le quotidien de l’Irlande en guerre et le tableau d’une famille déchirée. Je n’ai pas lu ce superbe livre, je l’ai ressenti  !
- Alors ce sont des traîtres. A L'Irlande et à leur classe et...-il se pencha davantage vers elle - à leur religion.
Il se redressa sur sa chaise.
-Je suis avec toi, fils. Je suis avec toi.
La voix du vieil homme était affaiblie par la boisson et la maladie.
- Ne mêle pas la religion à tes divagations. Les beaux parleurs que vous êtes doivent faire pleurer le Christ. Pleurer.
Elle cria le mot à son fils puis, épuisée par son accès de colère, elle serra les bras autour d'elle comme si elle voulait retenir ses os de tomber.

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