Brockxelles 58 édition 2012, Mont Des Arts, Bruxelles, le 12 août 2012

Publié le 12 août 2012 par Concerts-Review

Rien à faire en ce tropical dimanche, pourquoi pas une virée au Mont des Arts où, dans le cadre du  

 Brussels Summer Festival , comme l'an dernier, a lieu l'annuel  Festival BrockXL’58

Le  bucolique Théâtre de Verdure a été abandonné après l'édition 2010, terminée en chaos monumental, on regrettera le site près de l'Atomium, par contre, on applaudira à l'organisation plus sérieuse exigée par le BSF, un horaire respecté étant le premier point positif.

Arrivé aux pieds de la statue équestre d'Albert 1er, tu peux admirer l'habituel étalage d'antiques Harley-Davidson ou d'Oldtimers à faire baver tout collectionneur de vieilles caisses.

Des flopées de nanas fringuées Wanda Jackson, anno 1957, se font tirer le portrait par des mec tatoués jusqu'aux orteils, en prenant la pause accoudées à une Pontiac, une Oldsmobile ou une Ford Thunderbird rutilante.

En te rendant à cet événement cher au clan Patriiiick Ouchène, tu savais pertinemment que tu allais croiser de dangereux clients ayant célébré leur première communion bien avant la guerre du Vietnam, on ne te cite pas de noms, il faudrait un chapitre!


Les deejays habituels ont ressorti leur collection de 45 tours rockabilly et à 15h, un peinturluré vient introduire Madé J


 Madé J est originaire de Bali, le gars a  pas mal roulé sa bosse, après divers crochets ( Australie, Hawaï, le Deep South chez l'oncle Sam, New-York, la France, Londres...) il s'établit à Bruxelles ( Belgium) en 2010.

Un LP ' Das Rumble ' et des tonnes de gigs, accompagné de Graeme Ross - Electric or Contra Bass

 et Christopper Aryafara - Stand up Drums, lors des voyages et de deux sobres Anversois dans notre fier royaume: Koen Verbeek, alias Johnny Trash ,aux drums et Lenn, t'as vu mon marcel immaculé mettant en valeur mes muscles pas siliconés, Dauphin à la basse ou contrebasse, deux braves gars s'ébattant avec Runnin'Wild.

Tu croyais entendre du rockabilly pur souche, t'étais dans l'erreur, le trio entame par un blues rock vitaminé, joué loud, fondu enchaîné sur un morceau mouillant dans les mêmes marécages, une wah wah crachant sec en prime...I wanna be your ' Bad Boy'.. gueule-t-il en reluquant une pas moche dans la fosse.

La contrebasse au galop, je  monte la bête en pleine course, tu dis Madé.... now, I'm too drunk to drive my car... pas grave, on retourne au comptoir, cadence combat!

Nouvelle accélération furieuse 'I get by', l'ouragan  Katrina c'est rien à côté de ce truc sauvage, il dit aimer Reverend Horton Heat, on comprend.

Bluestime: ' Helluva time', à lire: hell of a time, puis du countrybilly honorant the man in black avant une version viciée de 'St James Infirmary'.

Surprise: 'Ace of Spades' , Motörhead goes rockabilly.

Retour au bluesrock suintant.

Listen to disco Johnny Trash on drums... boum boum boum,...il fait et entame un country à l'anversoise.

Sur l'album, 'You're mine' .

Koen,tu veux en chanter une?

Ja, 'Thirteen' de Johnny Cash.

Un autre country track, version Laurel  & Hardy ' I'm a fool' et à la slide, un boogie avant de filer au bar ' Memphis Train'.


Good job, Madé!

16h30' Lawen Stark &The Slide Boppers.

Encore  Lawen Stark, qui a parlé de copinage?

A part ça c'est bien le combo national le plus proche de l'esprit des fifties: le son, la dégaine et le timbre de  Lawen, tout sent bon le roulis et le tangage comme à la belle époque de chez Sun Records.

Au chant et à la rythmique, Lawen Stark ( Hobo Jungle) - lead guitar, le carolo qui dégaine plus vite que Dillinger, super Mario Mattucci ( The Bebops - Charlie Roy & the Black Mountain Boys) - drums, Jean Mc Colling - certaines bios annoncent Yung Han Oei à la Double Bass, on penche pour Guy de Caluwé ( Hobo Jungle).

Le groupe a sorti 'On the Run' cette année, en CD ou vinyle, édition limitée.

Un premier hillbilly mentionnant Johnny Guitar ( non, pas Johnny Watson, un avec de la brillantine sur les douilles) sera suivi du Sonny Burgess 'Tomorrow night', some whistling and crooning du meilleur effet.

 Premières touches country avec 'All night long', Bob Luman, précédant l'hilbilly  ' I hear you talkin' , titre que tu trouves sur leur plaque, tout comme le rockabilly rural  ' I can't loose' de Sonny Fisher.

Du boulot d'encyclopédiste consciencieux, c'est bien foutu mais ça manque légèrement de jus ou d'épices.

Pour nous contredire les Boppers balancent un 'I got the devil' démoniaque, suivi de ' Rock crazy baby' de Art Adams tout aussi turbulent.

Jean vient pousser la chansonnette et refile ses baguettes à Lawen , le pimenté ' Pepper hot baby'.

Un petit Elvis?

Envoie,  'Baby, let's play house' !

Retour au CD' On the run' sur fond 'These boots...' et changement de style avec Magic Sam, du Chicago Blues teinté de rock,  '21 Days in Jail' .

T'as pas une petite soif, demande la délicieuse Tanja, résultat, tu perds le fil, même si t'as bien entendu un Hank Williams 'Long gone lonesome blues' et 'Please, don't leave me' de Johnny Burnette.

Au bar,  les derniers rockabilly devenaient flous, pendant le bis tu commandais une tournée.

Diagnostic: du travail soigné qui n'a pas déclenché l'enthousiasme.

Crystal &Runnin' Wild

On reste dans la famille avec la mignonne fifille à papa, Crystal Ouchène, accompagnée par papa chéri, Patrick Ouchène, qui porte bien ses 50 balais, avec sa banane couleur corbeau et sa guitare virile, et le duo ayant soutenu Madé J, Koen et Lenn, des tueurs n'ayant pas peur de se taper des heures sup., du moment qu'ils ont droit à un bac de Maes ( 24 bouteilles), chacun.

Il y a deux ans, la petite était déjà montée sur le podium du Brockxelles 58 pour chantonner un ou deux titres, elle revient en haut de l'affiche en ayant pris une belle assurance.

Les Runnin' Wild attaquent un instrumental rockabilly en guise d'échauffement, la gamine sort de coulisses, ouah,  fait ton voisin, un look blanc/ bleu Navy girl anno 52, une petite robe lui rasant les fesses et un charmant couvre-chef, elle est plus sexy qu'une Andrews Sister.

...baby, baby hold me tight...d'une  girlish,  giggling voice sucrée à faire mousser  les nympholeptes en quête d'une nouvelle Lolita.

' Deadly day' que tu peux entendre sur le EP ' Free the demons', elle minaude, tournoie, fait admirer ses fraîches gambettes pendant que Daddy envoie un petit solo métallique.

Très attrayant!

Un duo avec Koen, à la Nancy Sinatra/ Lee Hazlewood, la belle et la bête, ' Free the demons', irrésistible surf!

Wanda Jackson, 'Mean mean man' puis  l'incroyable ' Rock Boppin' Baby', de 1958 ( Collins Kids), un titre qui lui colle à la peau.

 I learned a new song, susurre l'enfant, ' What a day to die' , enregistrée par le premier band de Suzi Quatro, The Pleasure Seekers.

La suivante m'a été écrite par une copine, coucou Jane, un midtempo country ( 'That's always done' ?).

Pour les bikers, Edith Piaf, 'L'homme à la moto', une version pas cristalline, sentant le cambouis.

Le bariolé, chargé de la présentation, vient nous faire un dangereux numéro de cracheur de feu, on espère qu'il a une bonne assurance.

Buddy Holly, ' It doesn't matter any more' , et un doo-wop, un, avant de s'attaquer à Etta James ' All I can do is cry', version teenage soul.

'I don't know' du surf suggestif à la Imelda May et, puisqu'il sera sur la Place des Palais en fin de soirée, ' Search and Destroy' d'Iggy.

Retour du fire-eater et la dernière, 'Jackson'.

Chouette gig.

Tu rejoins les comiques, Milou et Guy, au bar,  la petite revient pour un quadruple rappel dont l'imparable ' Stupid Cupid'.

Milou incollable: Connie Francis, 1958.

C'est Guy qui paie, il avait avancé Sheila!

19:30' Drugstore Cowboys

Un trio originaire de Leicester pratiquant un rootsabilly efficient  à la palette étendue: tex mex, country, garage, psychobilly, blues, roots rock...

Le leader, Nick Whitfield ,vocals/guitar, fait partie de la tribu de Mike Sanchez et a fréquemment accompagné le pianiste en tournée- double bass: Tom Bull et un pas tout jeune drummer, on ne croit pas l'affiche mentionnant Damon Claridge, zont dû trouver un remplaçant dans un pub pour le gig bruxellois, un mec doué.

Deux albums, chez Roundup Records: ' Chop Poker' et 'Crash & Burn'.

Un surf instrumental  à la Link Wray pour ouvrir et puis some high octane rockabilly, c'est sûr on n'a pas à faire à des bricoleurs.

 Le bluesy ' Nobody but you baby'  avec Tom, le taureau, slappant comme une bête.

Next one is a Tony Joe White tune : 'Saturday night in Oak Groove, Louisiana', ça schlingue les swamps.

On quitte les marécages pour les plaines et un countrybilly vaillant, ensuite nouveau changement de cap pour un blues pubrock  sentant bon  le Dr Feelgood ou les Inmates.

 A song about a guitar man, explique Nick avant de lancer 'Guitar man' , explication superflue, mon brave!

Super efficace comme la suivante, puis les cowboys  des Midlands décident de nous emmener du côté du Mexique pour un slow ravageur, ' The blue moon baby' .

 'Tore down' de Porter Wagoner, sera suivi du célèbre 'Ring of Fire' de Johnny Cash.

Sur la place, quelques joyeux ne semblent pas digérer le cocktail soleil ardent/ pintjes à profusion, torse dénudé, bedaine à l'air, ils entament quelques figures acrobatiques qui risquent de les envoyer au tapis et de donner du fil à retordre aux plasticiens.

Ambiance!

Sur scène, ça fonce ' I got a pink Thunderbird', puis les Stones,' Paint it black',  après les travaux de peinture, ' Paradise City' pour saluer les anges.

Excellent set et triple rappel!

 Pointons ' So many miles' et pour finir en beauté, 'Not Fade Away', le Buddy Holly  the Crickets classic que les Stones ont propulsé en haut des charts  avec les fameux  Bo Diddley riffs.

D'autres obligations t'amènent à quitter le Mont des Arts: pas de John Lewis Trio, ni de Voola & the Jayhawks pour toi!