Sa Lettre d'adieu

Par Eric Mccomber

Je l'ai dit souvent et je le répète, quand on est enferré dans un piège de tristesse et de souffrance, qu'on croit n'avoir plus d'issue, que tous les chemins semblent mener aux orties, aux pierres qui coupent les talons, il reste toujours le siège éjectable : l'errance. On peut se donner un peu de lest, un peu de répit, s'offrir de l'air, de l'horizon, du recul, surtout, en foutant le camp, hostie de câlisse de tabarnak, en prenant la clef des champs, sac à dos, canif, sac de couchage… Ça vaut toujours mieux que l'irréparable. Si je laisse un seul message à mon peuple adoré, à mes frères et mes sœurs champions du monde du désespoir, que ça soit celui-ci : il reste toujours l'errance. L'exil. Le voyage ici-bas.
Quand on a plus rien à perdre, on devient milliardaire, car on possède tout à coup la chose la plus rare et la plus coûteuse qui soit sur terre, la liberté.
© Éric McComber