Soulac sur mer, la cité émergeant des sables ...

Publié le 16 août 2012 par Mpbernet

Perdue tout au bout de la pointe de Grave, à l'extrème nord du Médoc, Soulac est une bien étrange station balnéaire. Connue dès le Xème siècle comme étape du pélerinage vers Compostelle, elle était le point de débarquement des pélerins venus des ïles britanniques. Une abbaye dépendant de Sainte-Croix de Bordeaux y fut édifiée, elle demeure aujourd'hui, massive et comme dysproportionnée, après avoir failli disparaître complètement sous le sable. l'Abbatiale a pour nom  Notre-Dame de la fin des terres ... c'est tout dire !

Au milieu du XIXème siècle, les ruines de la basilique (dont seul émerge alors le sommet du clocher) attirent les sociétés savantes du temps tout autant que le clergé. Une commission des monuments historiques se rend sur place à deux reprises. En 1849, un particulier, Antoine Trouche, décide de se porter acquéreur des dunes du « Vieux-Soulac » afin d'y aménager un lotissement en bord de mer. Afin de contenir l'avancée des dunes, il ordonne la plantation d'une forêt de pins maritimes, embryon de l'actuelle forêt domaniale de la pointe de Grave.

Les premières villas balnéaires fleurissent quelques mois plus tard, formant une petite station balnéaire. Dans le même temps, le désensablement de la basilique est ordonné par les autorités ecclésiastiques. Les travaux se poursuivent jusqu'en 1905. L'arrivée du chemin de fer en 1874 permet à la petite cité de prendre son essor. Les villas se multiplient et certains bourgeois bordelais prennent l'habitude d'y passer quelques moments de détente.

Aujourd'hui, on a vite fait le tour du front de mer, si étroit qu'un véhicule a peine à passer à côté des voitures en stationnement. Ce qui est étonnant, c'est l'incroyable homogénéïné de l'architecture de maisons de poupées, toutes parées de frises, de boiseries colorées, de noms gravés dans la céramique. A croire qu'un modèle préétabli en a été imposé, les petites maisons sont posées les unes à côté des autres, on se croirait dans un monopoly vivant. Cela tient à la fois de Biarritz pour la foule, cependant plus familiale qu'en pays basque, et d'Arcachon en rikiki pour le décor délirant dans sa simplicité.

Au loin (7 kilomètres), veille le phare de Cordouan qui signale l'entrée de la Gironde, dont on se demande comment les fondations furent posées en plein océan, au XVIIème siècle puisqu'il fut construit en plein océan entre 1584 et 1611 ...