Monsieur Vingt-trois, Koz toujours… tu m’intéresses : je suis athée

Publié le 16 août 2012 par Mister Gdec

  

« Que les catholiques aient une conception du mariage et se l’appliquent à eux ne me dérange en rien. Par contre, qu’ils prétendent l’imposer comme un terme central d’un débat public impliquant l’ensemble de la société est beaucoup plus contestable. […]La communauté catholique est devenue une minorité parmi d’autres, sa prétention à s’ériger en modèle est un archaïsme qui brouille complètement son message et entraîne un rejet en bloc[…] Autheuil, ici

  

A l’heure où tout le monde se fout royalement de ce que pense l’Eglise catholique romaine au point que ses églises soient en France si désaffectées qu’elles nécessitent des méta regroupements similaires à ceux pratiqués par les entreprises privées,  avec un curé cadre pour une dizaine de sites, il est particulièrement amusant de voir autant de blogueurs tous plus connus les uns que les autres s’affairer autour de cette petite histoire qui ne concerne finalement que deux minorités : les catholiques¹, et les homosexuels.

 Concernant la première, qui m’est la plus déplaisante lorsqu’elle se révèle aussi peu ouverte, relativisons s’il vous plait la portée des propos et des intentions de Monsieur Vingt-trois, représentant d’une religion parmi d’autres, qui en cultissime tartuffe fait mine de s’inquiéter du poids des lobbys sans même avoir une seule seconde présent à l’esprit (l’aurait-il déserté, comme ses églises  ?) le fait est qu’il est lui-même l’un des plus éminents lobbyistes de France… qui prêche d’autant plus fort pour sa chapelle qu’elle est en voie de disparition.

 Sur le plan des arguments, d’autres plus illustres collègues se sont demandés avant moi ce que l’on aurait entendu si les imams de France s’étaient mêlé de notre vie sexuelle et avaient fait de telles déclarations. Que le projet de loi ne concerne que les mariages civils et non religieux n’a manifestement pas arrêté cet auguste prélat, ce qui autorise probablement l’ami Blachier à s’interroger à juste titre sur cette étrange volonté de domination catholique sur le reste de la société française. Mais comme il s’affiche lui-même protestant, sa critique peut apparaître entachée de partialité. Aussi suis-je aller voir du côté d’un autre blogueur plus catholique, qui s ‘indigne de ce que Caroline Mécary puisse énoncer quelques lieux communs à mes yeux utiles sur le sujet. Et je n’en suis sorti guère avancé, celui-ci m’assenant l’argument de la solidarité longuement détaillé dans un enchevêtrement de pensées n’ayant rien à voir avec le mariage homosexuel pour en arriver à ce bijou d’orthodoxie bien-pensante catholique pratiquante dont même d’autres fervents catholiques se garderaient   :

« Il ne paraît pourtant pas objectivement insoutenable de penser qu’il est de l’intérêt des plus faibles d’entre nous, les enfants, d’être préservés des expérimentations sociales des adultes, et de bénéficier d’un père et d’une mère. »

Il ne me semble quant à moi pas objectivement insoutenable de penser que les plus faibles d’entre nous, les enfants – qui entre parenthèses peuvent se voir bien davantage en danger avec certains hétéros de ma connaissance - pourraient utilement bénéficier d’une vision de la société plus ouverte et humaniste, comme l’église catholique pourrait y participer à sa façon,  de manière quelque peu plus lumineuse. Et le fait pour elle de participer à de telles discriminations, ce n’est pas joli, joli…

 Mais que ces braves gens ne s’inquiètent pas outre mesure. Pour reprendre le jeux de mots à la con de mon ennemi préféré, la survie de l’espèce n’est pas menacée ! Et puis je ne suis pas certain que les homosexuels qui ont profité de l’expérience de leurs parents aient tous très envie de reproduire les mêmes erreurs.

  .

¹ Ces gens qui exagèrent leur importance devraient s’aviser de ce que 5 % seulement de ceux qui se revendiquent de culture catholique vont à la messe régulièrement (selon une enquête Ifop de 2009) (source)