Un thé au yuzu, du neri goma et des japonaises qui tranchent dans le vif ...

Publié le 16 août 2012 par Asiemute

Tout un programme !! On pourrait croire que j'ai perdu mon temps à Tokyo, mais non !

En Asie, on appelle souvent  "thé" toute boisson à base d'eau chaude. Ce thé au yuzu m'a rappelé une boisson que me préparait ma grand-mère Piémontaise (le canarino) : de fines tranches de citron non traité, de l'eau chaude et du miel.

Donc, ce thé au yuzu était si délicieux que j'en ai réclamé "one more please" pour accompagner un délicieux gâteau au sésame noir.

Plante et graines de sésame noir

Je ne sais pas si je vous ai déjà parlé de la pâte de sésame noir (kuro goma paste) ; c'est ma pâte à tartiner préférée. J'en trouve facilement au Japon, mais, le reste de l'année, je l'achète chez mon épicier asiatique.

Allez, une petite recette toute simple qui se rapproche du gâteau dégusté à Nakaméguro.

A l'aide d'un batteur mélanger : 60 gr de pâte de sésame noir avec un yaourt de soja (ou lacté), 2 jaunes d'oeuf, 50 gr de sucre brun non raffiné, 1 pincée de fleur de sel, 2 c à dessert de miel, 150 gr de farine (T65), 1/2 sachet de poudre à lever sans phosphates. Râper un citron non traité, monter les blancs d'oeuf en neige et incorporer délicatement le tout dans l'appareil.
Verser dans un moule rond, ou à cake, chemisé de papier sulfurisé (ou dans des moules à muffins si on veut des portions individuelles) et enfourner à 180° durant 30 minutes environ. Saupoudrer de sucre glace et laisser refroidir.
On peut remplacer les zestes de citron par du yuzu ou du gingembre confit ; c'est excellent, juste un peu plus calorique ...

Un peu moins de douceurs dans la lecture de "Out" de l'écrivaine japonaise Natsuo Kirino ; attention, âmes sensibles d'abstenir ... car il faut reconnaître que c'est un peu gore ! En fait, j'ai trouvé ce thriller social délicieusement immoral ! Et puis, c'est un peu la revanche des femmes qui sont souvent un peu trop soumises et exploitées dans les romans japonais ... enfin, ceci n'est que mon humble avis ... 
L'héroïne, Masako, est même si attachante - hé, je n'ai pas dit tranchante, hein ;-) - qu'on a juste envie que tout se termine bien pour elle et ses complices amies ...

Quatrième de couverture

Dans une usine de Tokyo, quatre femmes travaillent de nuit. Leurs maris sont tous infidèles ou violents, et détestés. Lorsque Yayoi finit par étrangler son conjoint, c'est une véritable descente aux enfers qui commencent pour elle et ses complices. Leur route croise celle de Mitsuyoshi, un ancien homme de main hanté par le supplice qu'il a fait subir à ... une femme. S'engage très vite une terrifiante lutte à mort


Juste un petit extrait parce que j'ai oublié le livre à Tokyo :

" - Oui, je sais. Mais se débarrasser d'un cadavre est un travail horrible, de toute façon. Il suffit donc de le considérer comme un déchet. C'est ce qu'il y a de mieux. A condition que àa ne te pose pas de problème. C'est ton mari que nous allons découper en morceaux et jeter à la poubelle comme des ordures ménagères. Tu supporteras ?

- Oui, dit Yayoi avec l'espèce de rictus qui lui tenait lieu de sourire. Il n'a ce qu'il mérite.

- Terrible ! dit Masako en la fixant des yeux. Tu es vraiment terrible.

- Toi aussi, Masako.

- Non, moi c'est pas pareil.

- Pourquoi ?

- Pour moi, c'est juste du boulot."

J'en vois qui frémissent ... heureusement que le roman est resté dans ma chambre d'hôtel, sinon vous auriez eu droit, comme à mon habitude, à un très long extrait ;-)

Out de Natsuo Kirino, traduction de Ryôji Nakamura et René de Ceccatty

Photos avec l'iPhone à Nakaméguro (Tokyo) - juillet 2012